Jour 1 – Secteur Grimentz

Après avoir été enchantés de nos descentes à St-Luc – Chandolin, nos attentes étaient élevées pour la suite de la découverte du Val d’Anniviers. Comment la station de Grimentz se mesurerait-elle en termes de tranquillité, de panoramas magnifiques et de plaisir de skier? Dès notre arrivée à Grimentz, nous sommes littéralement enchantés. Quel magnifique village! L’ensemble des bâtiments et des toutes petites rues est comme un véritable musée à ciel ouvert. Oubliez Zermatt et ses boutiques de luxe… Chaque maison, chaque rue de Grimentz a une vraie histoire à raconter.

Grimentz… on dit que c’est l’un des plus beaux villages de Suisse. Grimentz offre une balade absolument étonnante. Avec ses rues piétonnes bordées de chalets au bois noirci par le soleil, vous ne pouvez qu’être sous le charme!

Tout est d’une simplicité rafraîchissante. Pas besoin de se tracasser pour trouver une place de stationnement pour la voiture. Nous nous garons sans effort, juste en dessous du téléphérique qui relie Grimentz au secteur de Zinal. En trois minutes de marche à peine, nous atteignons les télécabines. On peut même faire un arrêt, bottes de ski aux pieds, à l’épicerie du village en chemin vers les télécabines!

On se stationne facilement tout près des remontées mécaniques, sous le téléphérique de Grimentz-Sorebois.

Les domaines skiables de Zinal et de Grimentz sont reliés par le téléphérique de 125 places de Grimentz-Sorebois, mais pour maximiser notre temps sur les pistes, nous ne l’utiliserons pas. En effet, nous prendrons une journée pour découvrir chaque secteur comme s’ils étaient complètement indépendants l’un de l’autre. Chacun des secteurs est d’une taille idéale pour être exploré en une seule journée.

Plan des pistes, avec le secteur de Zinal à gauche et le secteur de Grimentz à droite.

Au pied des remontées à Grimentz, à droit, le départ du téléphérique vers Sorebois (Zinal).

… et à gauche, le départ des télécabines vers Bendolla, point de départ et front de neige pour explorer tout le secteur skiable en haut de Grimentz.C’est ce qui fait de Grimentz le point de départ idéal pour explorer l’un ou l’autre des deux secteurs.

À bord des télécabines (12 places), elles ne mettent que 6 minutes pour gravir un dénivelé d’environ 500 mètres. Sous les télécabines, une piste est encore ouverte pour le retour à Grimentz. Nous débarquons à Bendolla et chaussons les skis pour poursuivre la montée à bord du télésiège (6 places) appelé « Col du Pouce », dont l’embarquement « par le côté » est plutôt inusité. Ce télésiège nous mène tout près d’une troisième remontée mécanique, un téléski nommé « Lona 2 » qui lui nous fait atteindre 2880 mètres d’altitude. C’est l’un des deux principaux sommets du secteur et c’est le point culminant de toutes les pistes de Grimentz.

En ce début avril, il y a encore une piste qui permet de skier jusqu’au village, mais comme le montre la photo, le véritable front de neige se situe à partir de Bendolla. On y voit le bâtiment en rouge de l’arrivée des télécabines de Grimentz et le télésiège Bendolla – Col du Pouce (avec les bulles bleues). 

Longeant  la cime d’une longue crête, le télésiège « Col de Pouce » est l’un de ceux qui offre une des plus belles vues de la station.

Le téléski « Lona 2 ». Une remontée qui semble tout droit sortie d’une autre époque, où la vie avançait un peu moins rapidement. Dans un clin d’œil à cette atmosphère, la préposée à la remontée tricote tranquillement.

La remontée mécanique « Lona 2 ».

Au sommet des remontées « Lona 2 » et « Becs de Bosson », les préposés aux remontées joignent l’utile à l’agréable.

Au loin, on distingue la station de Leukerbad, célèbre pour son ski et ses bains.

Au nord, vue sur la station de Crans-Montana.

Au centre de la photo, le téléski « Becs de Bosson» est une modeste installation qui irrigue un vaste domaine skiable. C’est là une des raisons pour lesquelles les pistes ne sont jamais surpeuplées.

Certains décident de continuer à pieds, plut haut.

Nous, on s’élance dans la piste  « Lona », qui nous ramènera à Bendolla.

La piste  « Lona ».

Un peu partout sur le domaine skiable, il y a des teintes orangées sur la neige. C’est du sable provenant du Sahara qui a été transporté jusqu’ici lors des grands vents de la semaine dernière.

Le deuxième sommet principal à Grimentz c’est le Roc d’Orzival qui frôle lui aussi les 2900 mètres d’altitude. Encore une fois, la seule façon de l’atteindre, c’est en prenant un téléski!

On se dirige tranquillement vers la remontée Orzival.

Une prise de vue capturant la totalité du téléski d’Orziva, deuxième sommet principal du secteur de Grimentz.

Au sommet du Roc d’Orzival, nous avons une vue magnifique sur presque toute la cuvette naturelle qui constitue le domaine skiable de Grimentz. Les pistes de ski découpent le paysage telles des veines complexes, invitant les âmes aventurières à laisser leur empreinte sur les pentes.

Deux pistes qui portent bien leurs noms, au sommet du Roc d’Orzival.

Juste de l’autre côté du Val d’Anniviers, tout en blanc, c’est le domaine skiable de St-Luc. Son secteur voisin de Chandolin, n’est pas visible sur la photo, mais il suffirait de basculer sur la crête à gauche pour le rejoindre.

La buvette appelée « Bob » pendant l’heure du lunch.

Même en ayant parcouru la quasi-totalité des pistes balisées, notre journée de ski à Grimentz se terminera finalement un peu plus tôt que prévu, car nous voulions absolument nous garder du temps pour nous promener et découvrir le village digne d’une conte de fées.

En effet, si vous n’êtes de passage à Grimentz que pour la journée, gardez-vous absolument un peu de temps en fin de journée pour aller marcher les petites rues étroites du village. Sachez que des visites du village sont offertes par la Société de développement de Grimentz. Vous pourriez ainsi y découvrir l’histoire passée et présente de Grimentz, grâce à un habitant passionné qui a le plaisir de transmettre aux visiteurs ses connaissances du village et de la vallée. Nous avons terminé notre promenade au petit restaurant « À la Claire Fontaine », sur la Rue du Village, pour y savourer une crêpe sucrée!

Jour 2 – Secteur Zinal

Pour notre deuxième journée d’exploration, nous nous sommes  rendus et stationnés à Zinal. Comme partout dans le Val d’Anniviers, ayez toujours des francs suisses (CHF) ou une carte de crédit pour régler les frais de stationnement à la borne de paiement. Le stationnement est grand et quelques pas suffisent pour rejoindre les télécabines qui nous montent jusqu’au front de neige, car ici en bas c’est déjà l’été qui commence même si nous sommes au début avril. 

Stationnement à la base des télécabines, à Zinal.

Village de Zinal, tout au fond de la vallée, vu depuis les pistes.

De manière générale, le secteur de Zinal offre un domaine légèrement plus pentu et un peu moins étendu que celui de Grimentz, mais sinon, ils sont très similaires au niveau de leurs caractéristiques générales.

Seule petite déception de ma visite, la longue descente de la piste du Chamois, classée « experte » qui était fermée à cause des risques d’avalanche. C’est la seule piste qui permet de relier le sommet du secteur de Zinal avec le village de Grimentz. Je me suis donc donné pour mission d’explorer toutes les autres pistes de Zinal. Je dirais que Zinal est un peu moins adapté aux débutants que Grimentz, bien qu’il y ait quelques endroits où les débutants peuvent apprendre à faire leurs virages.  Par exemple, du haut des deux plus hautes remontées mécaniques, il n’y a malheureusement pas de terrain classé “facile”, et donc cela pourrait être un peu intimidant pour les débutants.

Moi qui aime les belles pistes intermédiaires, je dois dire que j’ai trouvé de belles descentes sinueuses… ma piste préférée a été la Durand, près du téléski du même nom. Deuxième coup de coeur, l’arête qui descend de la Corne de Sorebois et qui offre de superbes vues sur la vallée. 

Dernier tronçon de la piste « Chiesso », le point le plus bas en altitude où l’on pouvait skier aujourd’hui.

Le télésiège « Chiesso », bien représentatif de l’attente quasi nulle aux remontées mécaniques, même lors d’une journée de fin de semaine.

Le secteur skiable de Zinal est entièrement au dessus de la limite des arbres.

Descente de la piste « Durand », à l’extrémité sud du secteur skiable.

Étonnant de voir ces remontées mécaniques, soi-disant terrestres, qui semblent pourtant flotter dans les airs comme par magie!

Ici, au détour d’une courbe encaissée dans un vallon, la piste « Durand », donne l’impression d’être dans un monde à part. Remarquez ce sable du Sahara qui donne des nuances de couleur orange sur la neige.

Zinal possède des infrastructures bien établies pour la pratique du parapente, avec des écoles et des guides expérimentés disponibles pour accompagner les parapentistes de tous niveaux. D’ailleurs, dès notre arrivée au sommet, on peut voir une zone spécialement réservée pour ce sport.

Les amateurs de parapente à ski se préparent sur la crête.

Zinal est la seule station du Val d’Anniviers où j’ai vu la pratique du parapente. Tout au somment, les parapentistes ont un site idéal pour les préparatifs et une pente réservée pour s’élancer dans le vide.

Dès le départ, les parapentistes captent rapidement les courants ascendants au-dessus de la vallée, et après un certain temps, ils finissent par atterrir avec une précision surprenante, les uns à la suite des autres, sur une minuscule parcelle encore enneigée, juste à côté du stationnement.

Évacuation par hélicoptère d’un skieur blessé. Par mesure de sécurité, le télésiège non loin est immobilisé pendant que l’opération prend place.

La buvette de La Marmotte en plein cœur des pistes de Zinal à 2600 mètres.

Votre billet de ski vous donne droit au transport gratuit par car postal dans tout le Val d’Anniviers.

Même si Zinal est la station la plus éloignée et retirée du Val d’Anniviers, notre journée de ski là-bas s’est terminée dans un enchantement total, à l’image des autres petits bijoux de cette vallée alpine. Dans ce coin pittoresque de la Suisse romande, où le français résonne comme une mélodie apaisante à nos oreilles, chaque station offre une expérience à taille humaine. Certes, il aura fallu braver la distance et les petites routes tortueuses pour arriver jusqu’à Zinal et découvrir ce trésor caché, mais quelle expérience unique!

Quelques observations:

  • Pour de l’hébergement, optez pour Grimentz plutôt que Zinal. Le village de Grimentz est plus central et permet d’accéder aux deux secteurs aussi rapidement l’un que l’autre.
  • Les stations du Val d’Anniviers font partie d’un regroupement de stations offrant un abonnement saisonnier connu sous le nom de “Magic Pass”. Vérifiez les prix et les options, c’est un produit qui pourrait s’avérer avantageux.
  • Bien que chacun des domaines skiables de Zinal et de Grimentz peut être aisément parcouru d’un bout à l’autre en une journée, ce sont les possibilités de hors-piste modéré entre leurs pistes balisées qui sont infinies et qui vous feront skier ici toute une semaine.
  • Le village de Zinal est le dernier niché au fond du Val d’Anniviers. Il offre la possibilité de partir en excursion à pied encore plus loin dans la vallée, jusqu’au glacier de Zinal. Par temps favorable, les aventuriers peuvent même explorer une caverne de glace cachée sous le glacier.

Lecture complémentaire:

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David Lemieux
Skieur autodidacte depuis le début des années 80, il slalome les stations en solo, entre amis ou en famille en quête de pur plaisir. Amateur de premières traces, il est habituellement sur les pistes de bonne heure pour savourer les meilleures descentes de la journée : "Rien ne sert de courir; il faut partir à point!"