Saas-Fee, nichée au pied de l’Allalinhorn dans les Alpes suisses, est une station pittoresque sans voiture, réputée pour son enneigement fiable, son ski sur glacier et ses panoramas spectaculaires sur les sommets de 4 000 mètres. Avec ses pistes larges, ses remontées modernes et son ambiance alpine détendue, elle séduit autant les skieurs chevronnés que les familles.
J’ai visité Saas-Fee la dernière semaine de mars 2025 alors que l’hiver touchait à sa fin, du moins en apparence dans les vallées, mais en station, l’enneigement demeurait excellent.
L’accès au village est simple: la route se termine directement au grand stationnement à l’entrée du village. Ce charmant village, entièrement piétonnier, est interdit aux voitures (à l’exception de quelques taxis électriques), ce qui lui confère une atmosphère paisible et unique.
Entre le stationnement et la remontée mécanique la plus proche, il y a environ 700 mètres. Marcher cette distance avec les bottes de ski et l’équipement de ski peut être pénible, alors le mieux est d’utiliser la navette gratuite. On prend le bus juste à côté du stationnement. Une fois à bord, il fait un arrêt en face de l’office de tourisme, puis directement au téléphérique Alpin Express 1, où tout le monde débarque.
Ce téléphérique nous emmène du village (1 800 m) à Morenia (2 550 m), où l’on enchaîne avec Alpin Express 2 jusqu’à Felskinn à 3 000 m. À Felskinn, on ne peut plus descendre skier directement – une piste balisée existait autrefois, mais elle n’est plus praticable depuis plusieurs années, probablement à cause du recul du glacier qui rendrait l’accès compliqué. Les skieurs empruntent donc le métro alpin, un funiculaire souterrain qui permet de poursuivre l’ascension jusqu’à Mittelallalin, à 3 500 m.
Avec un dénivelé skiable de 1 700 mètres et plusieurs arrêts possibles pour admirer les paysages ou manger dans les restaurants d’altitude, il est évident que je ne ferai pas une multitude de descentes dans ma journée. Descendre jusqu’au village prend du temps, et je veux m’assurer d’expérimenter les deux itinéraires principaux, chacun offrant de longues pistes bien tracées.
Dans la partie supérieure du domaine, les téléskis desservent directement les pentes du glacier, là où les athlètes viennent s’entraîner l’été. Les pistes sont larges, vastes… tout est à l’échelle alpine! Les sommets environnants culminent à plus de 4 000 mètres, ce qui est relativement rare, même dans les Alpes.
Depuis le sommet des téléskis, la vue plongeante jusqu’au village de Saas-Fee est à couper le souffle – un panorama grandiose et dégagé, difficile à oublier.
Très vite, une fois lancé dans la descente depuis la zone glaciaire desservie par les arbalètes, il faut choisir sa direction : deux grands itinéraires s’offrent à vous. L’un mène vers Morenia, l’autre vers Langfluh et Spielboden.
Ces deux parcours finissent par se rejoindre bien plus bas, à proximité du village, mais chacun offre une expérience bien distincte. Le tracé en direction de Morenia est plus fréquenté, puisqu’on y trouve le parc à neige ainsi que les pistes réservées aux compétitions.
En optant pour l’itinéraire vers Langfluh, on retrouve un peu plus de calme. L’ambiance y est plus paisible, et surtout, on y découvre une véritable pépite : la terrasse du restaurant Gletschergrotte, perchée à flanc de montagne. Un arrêt ici est incontournable. Ce petit havre de paix est l’endroit parfait pour s’arrêter, lever les yeux, respirer l’air pur et savourer pleinement le moment.






















Ce que je retiens de ma journée à Saas-Fee :
- Saas-Fee est la deuxième station de ski la plus haute de Suisse, ce qui en fait un véritable royaume glaciaire. Les paysages sont spectaculaires et donnent l’impression de skier dans un décor d’un autre monde. Grâce à son altitude exceptionnelle, la station fait partie d’un cercle très restreint de domaines skiables d’altitude en Europe.
- À Saas-Fee, l’effet de l’altitude se fait sentir dès l’arrivée au sommet du Métro Alpin, à plus de 3 500 mètres. À la gare souterraine, on sort du funiculaire en montant un escalier et c’est là que vient le premier test. Immédiatement, le souffle se fait plus court, et on réalise qu’on est vraiment en haute montagne. Mon conseil : prenez votre temps. Montez les marches tranquillement, assoyez-vous pour enfiler ou clipper vos bottes. Je sais, tout le monde a hâte de se lancer sur la piste dès la sortie du métro, mais faire une courte pause avant la première descente aide vraiment à s’acclimater. On respire plus souvent, la bouche s’assèche rapidement, alors j’apporte toujours une petite bouteille d’eau dans mon sac à dos, juste de quoi se rafraîchir avant de savourer les premières courbes sur la neige du glacier.
- Le terrain de jeu est résolument vertical, avec un dénivelé impressionnant de plus de 1 700 mètres. Par contre, en largeur, le domaine skiable reste relativement compact. Heureusement, le forfait inclut aussi l’accès à Saas-Grund, la station voisine, à quelques minutes de route, qui mérite largement une visite si vous avez plus d’une journée sur place. Les deux stations se font face d’une part et d’autre de la vallée de Saas.
- La descente complète du sommet jusqu’au village est un moment fort de la journée. Si vous passez par Langfluh et Spielboden, vous découvrirez une partie du domaine bien moins fréquentée que le secteur de Morenia. Ce trajet offre une descente longue, variée et panoramique, à savourer pleinement — ce serait presque dommage de la garder uniquement pour la fin de la journée.
- Le village de Saas-Fee rappelle forcément celui de Zermatt, avec ses ruelles piétonnes et son charme alpin, mais dans une ambiance plus détendue. Ici, pas de vitrines de luxe à outrance ni de foule: le calme domine, et la majorité des visiteurs sont venus expressément pour skier la montagne.
- Skier ici en semaine, à la fin mars, c’est vivre l’expérience d’une station de renommée mondiale… mais avec une fréquentation si faible qu’on a souvent l’impression d’avoir les pistes pour soi seul. On se croirait dans une petite station locale, tout en profitant du prestige et des installations d’un grand domaine alpin. C’est le meilleur des deux mondes !








