Je sors en grand
Pour partir de la maison à 6:00 du matin, il faut aimer son ski! Et sa destination. Il s’agit de ma première visite à Tremblant cette année et je compte bien me régaler et devancer la foule. C’est réussi. Je stationne au versant nord. Nous sommes à peine une poignée de skieurs; il est 7:45. Je vous fais grâce du nombre de visiteurs vers 10:00… Ceci étant dit, bien que nous soyons très nombreux, une fois en piste l’impression générale en est une d’espace. En effet, le domaine skiable est si vaste qu’immédiatement après avoir quitté le débarcadère et la petite congestion typique du sommet, on se sent aéré; l’espace nous appartient. À nous les pistes.
Dur, dur la neige
La petite neige accumulée durant la nuit cache mal le fond très dur, sous-produit du faux départ du printemps de jeudi et vendredi derniers. Les pistes damées sont à privilégier. En bordure de piste, on trouve une légère poudreuse soufflée par le vent. Ah oui, le vent; il est bel et bien présent tout au long de la journée. Quant aux sous-bois, il faudra repasser. La couverture neigeuse y est suffisante, mais la surface est dure comme de la brique. Cependant, comme grand nombre de visiteurs j’ai beaucoup de plaisir et de satisfaction à “tirer des G” dans les virages. Le secret réside dans les sempiternelles carres affûtées. Et une angulation solide. D’ailleurs en matinée, les surfaces quoique dures sont agréables à carver pour tous ceux qui sont prêts à y mettre l’huile de jambe requise. C’est vers l’heure du lunch que ça devient vraiment costaud (comprendre DUR!). Personnellement, mon choix de pistes se tourne alors vers les vertes! En effet, je suis à Tremblant et les pistes vertes qui serpentent depuis le sommet n’ont rien de “bébé la-la”. Pis, elles sont longues…
Quel domaine!
Tremblant est une fabuleuse station de ski! Tout le monde ne l’aime pas. Son hyper développement immobilier, son empreinte gigantesque sur la montagne et son caractère grandiloquent déplaisent à plusieurs. Ce n’est pas mon cas. J’y viens pour le ski. Tout le reste m’importe peu. Le tracé des pistes est par endroits spectaculaire. Le nombre d’entre elles est faramineux pour le Québec (plus de 100 pistes). Malgré le très grand nombre de visiteurs aujourd’hui, je me retrouve fréquemment seul, ou presque, en piste. J’aime la nature et la solitude, et une fois qu’on a quitté les débarcadères, il est assez facile de se fondre dans un environnement nordique sublime et paisible. Il ne faut pas hésiter à délaisser les grands boulevards qui sautent aux yeux sur la carte des pistes. Du haut des remontées, je vois régulièrement des traces de renard, de chevreuil et de porc-épic. Et d’autres.
Combien vaut une bonne journée de ski?
Quand on s’amuse, ça n’a pas de prix. Les non-skieurs croient que notre sport coûte cher. Pour les amateurs que nous sommes, la dépense en vaut la peine. Quand une station de ski est en elle-même une référence, une tradition et une source de plaisir et de défis, le prix du billet devient presque secondaire. Certaines personnes aiment leur auto, leur chien ou leur système audio au point d’y engouffrer des milliers (voire des dizaines de milliers…) de dollars. Ainsi, une journée à Tremblant vaut son pesant d’or. Je dirais même que considérant ce qu’est la station, c’est une aubaine. Du service à la clientèle à la propreté des toilettes, de l’accueil toujours chaleureux au damage impeccable des pistes, du vaste domaine skiable à la variété surprenante de celles-ci, tout concourt à justifier cette dépense. Évidemment, votre beau-frère qui déteste la neige et qui rêve de prendre sa retraite à Punta Patata pour enfin fuir l’hiver pense que vous êtes fou de “tant” dépenser pour skier. Bof, laissez-lui ses illusions.