Faire des miracles
Si on se fiait seulement à Dame Nature, il n’y aurait pas de ski aujourd’hui. Le délicat saupoudrage de neige naturelle peine à dissimuler l’herbe au sol. Cependant pour peu qu’on soit débrouillard, des miracles se produisent parfois. Bienvenue à Vallée-Bleue, une station miraculée entre les mains et les cerveaux d’une équipe qui a travaillé sans relâche pour nous offrir une ouverture dans des conditions sanitaires et neigeuses parfaites. L’aspect sanitaire est en effet une grande préoccupation. Je suis vite rassuré par la mise en place de mesures claires et simples qui donnent lieu à un accueil chaleureux et familial. Côté enneigement, on est gâtés! L’équipe n’a pas dû compter les heures de travail. Tout est à point.
Les familles en vedette
La station n’est ouverte cette fin de semaine que pour les détenteurs de passes saisonnières. Nous sommes très peu nombreux sur les pentes. Les familles règnent en roi! J’adore voir des parents s’amuser avec leurs petits. Ou se “battre” avec eux. Ça me rappelle mes bonnes années de parent qui veut vraiment que son enfant aime le ski. Parfois avec plus de conviction que de succès: ma fille de 23 ans n’aime toujours pas le ski… Quoi qu’il en soit, ils sont plusieurs à profiter du tapis magique que la station a eu la bienveillance de mettre à la disposition des visiteurs. La seule autre piste ouverte, la Vallée Bleue, est une intermédiaire qui pourrait intimider les débutants. Puisqu’il faut accommoder ces familles, Vallée-Bleue mettra bientôt à la disposition de sa clientèle des abris et des toilettes extérieurs chauffés. En fonction de la couleur de notre zone de résidence ou de celle de la station, des règles sanitaires sont imposés. D’après ce que je peux voir tous les angles ont été couverts par la station.
Un double retour aux sources
Cette visite est pour moi un doublé. D’abord, le ski s’était arrêté subitement le 13 mars dernier. Personne ne l’avait vu venir. Des milliers de skieurs ont dû faire le deuil d’un printemps favorable sur les pistes. Aujourd’hui, les sourires montrent l’étendue de la joie des skieurs qui retrouvent leur sport adoré. La deuxième portion de mon doublé est que j’ai arrêté ma saison dernière avant vous tous. Le 1er mars dernier, en visite à Fernie, je me suis fait une double fracture ouverte de la jambe droite. Aussi bien vous dire que j’étais le seul skieur au monde à accueillir avec enthousiasme la fermeture des stations! Je me suis dit: “Je ne serai pas seul à rester à la maison!”. Donc, un début de saison est toujours un grand bonheur pour moi. Mais, celui-ci marque presque la fin de ma longue et pénible réhabilitation. Je suis à l’endroit idéal pour surmonter mes craintes et pour raviver la flamme de ma passion. En me faisant une visite des lieux, Germain, le gérant des opérations, m’a dit que c’était pour moi qu’il avait peaufiner son damage. Je l’ai cru!
Le meilleur est à venir… à condition que…
Chaque visiteur devra faire sa part pour faire de la saison qui débute un havre de santé et de joie. Le confinement a été dur et sans pitié. Il n’en tient qu’à nous, skieurs et planchistes, afin que les stations demeurent ouvertes et largement accessibles au plus grand nombre. Se laver les mains souvent, porter masque et couvre-visage et respecter la distanciation et les mesures sanitaires prescrites par les stations de ski feront en sorte que notre sport continuera d’être une source de détente et de bien-être. Cela vaut bien quelques petits sacrifices et désagréments mineurs. Ce que je vois aujourd’hui à Vallée-Bleue me donne espoir, tant par les efforts exceptionnels de la direction et des employés que du côté des visiteurs. Allez, c’est commencé pour de bon!