Il y a quelques années en lisant le site germanophone Alpinforum – d’où je pique toutes mes idées sur des domaines de ski outre-Atlantique hors des sentiers battus – j’ai remarqué pas mal de textes alléchants en provenance du département des Alpes-Maritimes, une heure au nord de Nice. Bien que je ne connecte pas instinctivement la Côte d’Azur avec le ski alpin, ces informations m’ont fait comprendre que la région offre des stations fortes intéressantes: plus qu’assez pour remplir une semaine.
J’attendais ce voyage avec beaucoup d’impatience non seulement en tant que skieur (et il faut le dire; la possibilité d’apercevoirde loinla Méditerranée par temps clair était déjà une motivation suffisanteen soi), mais aussi parce qu’il y a plus de 20 ans, j’avais étudié un semestre à l’Université de Nice pour apprendre le français et je n’y étais pas retourné depuis. Une sorte de retrouvailles!
Début février 2018: à la suite d’une escale courte à Zurich, mon avion a atterri à Nice en début de matinée. Débarquer dans cet aéroport – qui donne directement sur la mer, décoré avec des plantes de la région – était un sentiment étrange: un peu comme arriver dans le sud de la Floride afin de commencer un voyage de ski. J’ai pris ma voiture de location et me suis dirigé vers le nord sur l’Autoroute 8, la Route de Grenoble. Sous peu, la 8 devient une route étroite à deux voies qui zigzague à travers des grands canyons. Je me croyais un peu dans la Californie du Sud!
Les textes suivants sont donc un récit de mon périple d’une semaine, séparé en jours.
- Jours 1 et 2: Isola 2000
- Jour 3: Auron
- Jour 4: Roubion/Les Suisses
- Jour 5: Valberg
- Jours 6 et 7: Espace Lumière
Par les récits ainsi que par les photos, j’espère pouvoir communiquer à quel point mon séjour dans les Alpes-Maritimes était unique et agréable. La seule déception: à cause d’un manque de neige, je n’ai pas pu skier une station à proximité de Cannes avec des vues splendides sur la mer: Gréolières. De plus, je n’avais pas assez de temps pour visiter l’arrière pays niçois et ses villages médiévaux: dommage!
De toute façon, le mélange de stations de ski grandes, moyennes, et petites, les villages bourrés d’histoire, combinés avec la culture et les paysages du sud de la France m’ont tout à fait emballé – je le recommande sans hésitation!
Encore plus que les autres rapports d’Alpinforum qui m’ont convaincu de visiter les Alpes Maritimes en hiver, celui-ci publié en 2014 à propos de la station Roubion/Les Buisses m’a peut-être davantage frappé. Bien que le domaine soit relativement petit quand on compare avec les plus grandes Alpes, son dénivelé de 500m, ses grandes collines arrondies aux lieu des pics pointus, et ses 30km de pistes balisées qui serpentent à travers la forêt sont fort agréables. Pour les amateurs de stations intimes, décontractées, et familiales, Roubion est exactement ce que le docteur recommande.
Immédiatement après la sortie de la Route de Grenoble à Saint-Sauveur sur Tinée, on monte sur une route sinueuse entourée de rochers rougeâtres donnant un effet très Nouveau-Mexique. En 15 minutes, on rejoint le village montagnard de Roubion, qui existe depuis 1067 et est accroché à une falaise au-dessus d’un profond vallon (le nom vient du mot “robione” qui veut dire “roche à pic”), qui apparait à droite.
Tandis que la station, à quelques kilomètres du village, fait plutôt old-school avec des remontées vielles et une infrastructure minimale, elle est ironiquement le domaine skiable le plus récent des Alpes Maritimes: sa première saison date de 1975! Elle est fière de servir d’alternative au ski industriel sans files d’attente ou pistes encombrées et d’offrir du ski de fond et de la raquette en complément au ski alpin. La station remplacera prochainement son télésiège principal par un télésiège quadruple racheté de Val Thorens. Un projet est également en cours pour restaurer progressivement des vieilles maisons en pierre au pied de la montagne pour loger les skieurs.
La journée fut nuageuse et grise, donc malheureusement aucune photo en couleur avec la Corse au loin. Pourtant, il était génial de profiter d’une station d’ambiance quasi privée, en plus des 15cm de neige supplémentaire qui était tombés pendant la nuit. Vers 13h00, je suis retourné à Roubion où j’ai essayé pour la première fois un vélo de montagne électrique – parfait pour visiter un site chargé d’histoire avec des superbes vues, des vestiges de remparts et de portes du XIIe siècle, une vieille chapelle, et des trottoirs étroits et sinueux. Le genre de village qui n’existe pas en Amérique du Nord!