Le Massif du Sud n’étant plus un secret bien gardé, je m’attendais à y voir un peu plus de skieurs et planchistes en ce beau dimanche un peu frisquet. Joie ! Avec 29 cm de neige tombée sur la montagne cette semaine, je m’y suis rendu avec l’intention de skier dans les sous-bois. Je fus agréablement surpris de découvrir une neige plutôt moelleuse non seulement en forêt, mais également dans les pistes damées qui étaient particulièrement agréables à skier aujourd’hui. Je fus également bien heureux de voir au sommet des fantômes, ces conifères bien chargés de neige.
C’est bien meilleur quand c’est mou !
La montagne a beau être reconnue pour ses sous-bois experts, rassurez-vous, il y en a pour tous les niveaux et tous les goûts. Le facteur le plus important pour un skieur du dimanche comme moi, ce sont les conditions de neige en forêt. Disons simplement que c’est bien meilleur quand c’est mou ! Attention toutefois : tout comme la neige durcie ou glacée, une poudreuse trop profonde accroit le niveau de difficulté. Cela requiert alors de la pratique ainsi qu’un équipement spécialisé tels des skis très larges au patin (fat) ainsi que des bâtons équipés de paniers de poudreuse. Aujourd’hui, la neige du jour est parfaite pour mes skis tout-terrains et moi!
De la Timide à la Cathédrale
Située au bas de la piste 9 (la Villageoise) qui a d’ailleurs été reclassée de facile à intermédiaire, je commence mon périple par la Timide (9C) qui est un sous-bois intermédiaire très accessible. Large et peu pentu, il me permet de m’échauffer puis ensuite d’accroître un peu la vitesse en toute sécurité. La neige est généreuse, je me sens bien et j’ai du plaisir ! Pour un défi supplémentaire, il est aussi possible d’entrer un peu plus haut par la Réserve (8a).
À la deuxième descente, j’ai choisi de skier le combo la Bipolaire (9b) suivie de la Polaire (10b). Ces pistes classées avancées sont plus pentues et plus techniques tout en demeurant assez accessibles. Cela m’oblige à prendre le temps de bien lire le terrain et ainsi choisir des lignes qui feront en sorte de me garder sur mes deux skis ! Ne le dites à personne : j’ai utilisé quelques chicken pass et je suis sorti de la Bipolaire juste avant la dernière section qui est la plus ardue ! La Polaire, immensément large, assez à pic mais tout de même plus hospitalière pour un skieur intermédiaire, fut pour moi un vrai charme à skier.
Avant d’aller dîner, j’ai pris la remontée Poma de la pente-école afin de découvrir une piste qui a piqué ma curiosité, la Sasquatch (12c). Surprise : cette piste a si peu été skiée cette année qu’il était possible d’y faire des premières traces dans une neige plutôt profonde ! Comme j’aurais aimé avoir des palettes plus larges sous les pieds ! Je me rappelle alors les conseils usuels pour skier dans la poudreuse : « Léger sur les bottes, le poids bien centré, rapprocher les pieds en gardant une bonne vitesse ». C’est plus facile à dire qu’à faire, me dis-je ! Cela dit, je m’amuse en me disant que même si je chute, je ne risque pas de me faire bien mal avec toute cette neige très molle.
Me voici rendu à la 3e descente du sommet. Je me dirige vers le secteur ouest de la montagne afin de prendre la Skinusite (17). Je recommanderais aux skieurs moins expérimentés de commencer par explorer la deuxième section (18C) qui est d’ailleurs mon coup de coeur de la journée ! C’est beau, c’est tranquille, il y a des défis mais qui jamais n’excèdent mes capacités. D’ailleurs, je n’y ai aperçu qu’un seul skieur !
À la 4e descente, je me dirige vers le réputé secteur expert de la station afin d’y emprunter une piste qui représente pour moi à la fois le meilleur et le pire : le mythique sous-bois la Cathédrale (8). Il s’agit d’ailleurs du plus long de la station. Le meilleur : c’est le doux début très progressif avec de magnifiques épinettes que la nature a planté avec goût. Cette section représente pour moi une extase visuelle doublée d’un sentiment de liberté. Maintenant le pire : c’est lorsque le terrain devient très penché, pentu et beaucoup moins hospitalier. Il faut non seulement prendre garde au ruisseau, mais aussi à ne pas tomber sur ce terrain passablement accidenté. N’étant justement pas un expert et désirant finir la journée sur une bonne note, je décide de prendre la sortie située environ à la mi-montagne.
Paysages vertigineux une bonne table
Le Massif du Sud, ce n’est pas seulement des sous-bois. C’est aussi une nature sauvage, des pistes damées à rendre jalouses les stations avoisinantes, un parc à neige, des paysages vertigineux ainsi qu’une table incluant un menu du jour réconfortant qui goûte un peu comme chez notre mère !
En terminant, j’aimerais mentionner la création d’un nouveau secteur hors-piste de niveau expert nommé la 5e dimension. Il est situé à droite sur la carte des pistes. Ayant déjà fait de la randonnée pédestre dans le secteur, je me doute que cela doit permettre des descentes pas piquées des vers… D’ici à ce que je me sente assez confiant pour y mettre les palettes, je vais continuer à m’exercer dans les sous-bois plus accessibles tels ceux mentionnés ci-haut. Le Massif du Sud, beau et neigeux comme présentement, impressionne. Bon ski !