Le Snowboard Jamboree 2011 a encore une fois été un franc succès, tant à Stoneham qu’en Basse-Ville de Québec. L’épreuve reine de l’évènement est sans contredit celle du Big Air qui se tient à l’Ilot-Fleuri en plein centre-ville et qui attire année après année des milliers de spectateurs. Depuis maintenant 3 ans, les résidents de Québec voient apparaître une structure imposante entre les deux bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency. Cependant, on en sait bien peu sur cette structure et sur tout le travail nécessaire pour atteindre le produit final. Le Mag s’est donc intéressé aux données techniques et à tout ce qui est nécessaire pour donner à l’événement son coup d’oeil spectaculaire !
Qui fait quoi ?
Monter cette structure est un défi technique de taille. Pour mener à bien le projet, Gestev, l’entreprise en charge du Snowboard Jamboree, fait appel à la firme EST pour les propositions et les plans de la structure. Cette firme est spécialisée dans la réalisation de différentes structures évènementielles telles que scènes, tour de télé, passerelles pour les spectateurs, etc. C’est également avec cette firme que Gestev fait affaire pour réaliser le parcours du Red Bull Crashed Ice. Pour assurer le côté réglementaire de la compétition, la FIS (Fédération Internationale de Ski) fournit un profil de saut à respecter, donc les différentes propositions doivent tenir compte de cet aspect. Une fois les plans prêts, la construction peut débuter. La structure de 2011 avait 40 mètres de haut et 120 mètres de longueur. La largeur est de 7 mètres au départ du saut, de 15 mètres à l’aire d’atterissage et de 30 mètres à l’arrivée.
Quand ?
Le montage de l’échafaudage commence à la fin novembre car la strucuture doit évidemment reposer directement sur le sol; il ne doit donc y vaoir absolument aucune neige au sol. Le montage de la structure métallique est effectué par EST. Ue fois cette étape réalisée, EST procède à la fabrication du plancher en contre-plaqué. Le montage étant terminé, les travaux sont mis en veilleuse durant environ 2 à 3 semaines, ce qui coincide avec le temps des Fêtes. En janvier, Gestev procède à l’installation de lattes de bois sur le plancher. Les lattes sont placées de façon horizontale à la grandeur de la structure. Le rôle de ces lattes est de permettre à la neige de mieux adhérer à la structure. Après cela, les employés procèdent à l’installation des filets de sécurité et de coussins, qui permettront aux coureurs de demeurer dans le parcours en cas de chute. Ce sont également les employés de Gestev qui s’occupent d’étendre à la main la neige sur la rampe.
Combien ?
Du côté matériel, c’est 14 400 pieds carrés de contre-plaqué qui sont utilisés sur toute la structure –soit environ l’équivalent de 450 feuilles de 4 par 8 pieds ! 205 mètres carrés de montants métalliques et 200 poutrelles en aluminium sont nécessaires au montage de la structure. Pour assurer la sécurité de celle-ci, on doit installer 390 mètres carrés de coussins de sécurité et 300 mètres carrés de filets de sécurité. Pour la neige, Gestev loue les canons et les compresseurs nécessaires; l’eau provient… des bornes fontaines ! Les canons ont soufflé les 14 000 pieds cubes de neige qui ont été nécessaires pour arriver à tenir la compétition. Durée de la fabrication de la neige ? Une dizaine de jours. Après la fabrication, une grue est amenée sur le site pour diposer la neige tout au long de la rampe. Ensuite, la neige sera étendue à la main, le tout en trois jours. Le travail final de la neige, à la veille des compétitions, est effectuée par une dameuse.
Des pépins ?
La météo peut jouer un rôle dans la réalisation de tous ces travaux: redoux, froid intense, précipitations trop abondantes… Mais Gestev se prévoyant un peu plus de temps que nécessaire, la météo ne dérange pas trop l’avancement de ceux-ci en général. Par contre, si le temps est mauvais environ une semaine avant l’évènement, cela peut leur compliquer passablement la tâche passablement car l’installation du site se fait un peu à la « dernière minute », avec beaucoup de matériel loué, par exemple les écrans sur le site et les tentes des représentants sur le site.
Au total, pour monter le site tel qu’il était lors de la dernière compétition de Big Air, c’est 100 jours de travail à 10 employés soit aux alentours de 4000 heures qui ont été effectués. Rajoutons les 4 jours de transport et d’étalement de neige, également faits par toute l’équipe… Un travail de colosse, vous dites ?
Selon Patrice Drouin de Gestev, ce qui fait un succès du Big Air est tout d’abord l’utilisation qu’ils ont réussi à faire du terrain naturel de la ville de Québec soit la différence de relief entre la Haute-Ville et la Basse-Ville. Le site de l’Ilôt-Fleuri avec les deux bretelles d’autoroute hornées de graffiti viennent également conférer un aspect visuel très intéressant, faisant de la tenue du Big Air l’évènement de la FIS le plus urbain de la saison !