À l’extrême sud-ouest de l’Alberta, une petite communauté éloignée du grand public gère un énorme terrain de jeu alpin, soit le 2e plus grand de la province, devant une certaine montagne très bien connue. Situé à 30 minutes de Pincher Creek, 2h30 de Calgary ou 1h30 de Fernie, Castle Mountain Resort est passionnément géré par une corporation de plus ou moins 200 propriétaires. En 1996, la collectivité du groupe s’est unie afin de reprendre le contrôle de son joyau et d’y maintenir l’authenticité. Lorsque Sunshine Village s’est débarrassé d’une remontée, cette chaise rouge a été rapatrié à Castle afin d’ouvrir le secteur Tamarack. Vous comprendrez à partir de maintenant pourquoi les efforts sont mis sur le terrain et non les infrastructures tel que restaurant haut de gamme ou chalet dernier cri.

La vue méconnue

Le but premier d’un voyage dans les Rocheuses est d’y skier la neige parfaite. Théoriquement, le paysage vient en deuxième. Castle offre d’incroyables vues différentes depuis plusieurs pistes. Ce n’est pas le premier argument de vente de la station et rarement va-t-on entendre parler de cet aspect. Les décors variables entre conifères et pic de roc n’ont rien à envier aux stations plus connues. Ceux-ci n’ont parfois même pas l’air vrais.

4 secteurs différents avec beaucoup de défis

Castle n’est pas réputée pour être une montagne facile. C’est effectivement bien le cas. Évidemment, il y a plusieurs belles pistes pour les débutants et intermédiaires, mais il faut aimer les défis pour bien profiter de la montagne et y passer quelques jours.

Le secteur Huckleberry offrant 330 mètres de dénivelé comble les débutants. Il s’y cache par contre 2 terrains subtils où plusieurs experts lèveront le nez. Les Ghost Rider et Ambush Glades sont de superbes sous-bois parfaits pour un skieur avancé qui n’aime pas les inclinaisons sévères.

Le haut de la montagne offre plusieurs options de bol. Nous n’avons malheureusement pas pu y accéder lors de notre passage, voir conseils plus bas. On peut apercevoir sur la prochaine photo en toile de fond le terrain The Chutes, où il n’y a que des pistes noires. Tout près du sommet, on remarque la Skyline Traverse permettant de se rendre… où on trouve que c’est assez loin ! Les possibilités de lignes y sont infinies.

La remontée Sundance permet de faire de longues descentes variées d’une verte panoramique à une noire intense qui vous rappellera l’altitude à laquelle on se situe : 1900 mètres. La piste noire The Burn est incroyablement vaste. C’est un bel exemple de type de piste auquel nous ne sommes pas habitués. On peut la descendre 3 fois sans avoir l’impression d’y être déjà passé.

2 conseils très importants lors de la planification d’une visite

La région est réputée pour être venteuse. La chaise rouge qui donne accès au sommet et aux bols pourrait fermer abruptement comme lors de notre passage, alors que le ciel était parfaitement dégagé. Lorsqu’elle est ouverte, jetez-vous dessus comme s’il n’y avait pas de lendemain. Le bas de la montagne n’est jamais affecté par le vent car il y a dans le pire des cas un T-Bar pour remplacer la remontée bleue. Le secteur Huckleberry est bien protégé et ne monte pas assez haut, donc aucune crainte de ce côté.

Castle offre du cat ski en station, ce qui lui permet d’avoir un des prix le plus bas pour ce genre d’activité. Les quantités par jour sont très limitées. Chaque descente nous ramenant à la base, son attraction est d’autant plus intéressante pour plusieurs raisons (pause, accès au chalet). C’est d’ailleurs la seule station au Canada à offrir ce concept unique. Il vaut mieux le prévoir d’avance si on se pointe le bout du nez en février.

Bien enfouie à la limite de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, la gestion à l’ancienne existe encore. Il faut vouloir sortir des sentiers battus pour s’y aventurer, mais le résultat pourrait être mémorable. La passion, l’amour du ski et de la poudreuse sont les motivations premières de l’endroit, le profit vient en dernier. Parions que cette philosophie en fait rêver plus d’un.

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Skieur de 35 années d’expérience et plus, le Valinouët a littéralement fait son éducation. Bonnes habitudes acquises au jeune âge, ce chasseur de neige bouillonne la veille d’une généreuse bordée. Donnez-lui le choix entre la montagne enneigée ou la plage ensoleillée, il optera pour le dénivelé boisé, vous suggérant au passage de prendre la même décision!