CATSKI AU CHIC-CHAC, MURDOCHVILLE, 18 AU 20 FÉVRIER 2019

C’est avec une certaine fébrilité que nous sommes enfin arrivés à Murdochville tard en soirée après une longue route en provenance de la Montérégie. Il ne fallait que constater la hauteur impressionnante des bancs de neige en ville pour réaliser que nos 3 prochains jours en Catski risquaient d’être… mémorables!

Danny et moi étions logés au Presbytère, c’est-à-dire à quelques pas du chalet du Mont Miller où se trouvent les points de départ et d’arrivée du Catski ainsi que tous les repas, l’après-ski et le bar. En entrant dans le Presbytère, une fois nos bottes enlevées, on a d’abord vu à notre gauche 4-5 personnes bière à la main, bouteille de gin au bord d’un tabouret, en train de jouer au billard en ayant pas mal de plaisir. À notre droite, un feu de foyer crépitant entouré de quelques bottes de ski, de gants et de mitaines avec 2 personnes trinquant du vin blanc dans le confort des sofas du salon. Ça devrait bien se passer ici se dit-on….

Le Chic-Chac offre divers sortes d’hébergement, variant de type confort ou économique, relaxe ou plus festif, mais oubliez tout de suite le format 5 étoiles. Vous serez très confortables et aurez tout ce dont vous avez besoin, mais vous venez ici pour skier d’abord et avant tout, n’est-ce pas? Ici à Murdochville, ce qui sera 5 étoiles sera certainement l’accueil des gens et fort probablement votre niveau de plaisir dans les pistes que vous dévalerez!

Justement, parlons ski. Notre premier matin de Catski, lundi 18 février 2019, on formait un petit groupe de 6 clients et deux guides. Personne d’autre. Niet. On se doutait donc qu’on risquait d’avoir un petit festin de neige poudreuse, surtout qu’on se dirigeait vers le terrain signature du Chic-Chac, le fabuleux mont York et mont Bel. Ensemble, un choix de 20 pistes de type 100% sous-bois sont cordées les unes après les autres. Parfois défrichées en ilots d’arbres, en corridors ou en arbres dispersés, chaque piste nous réserve son lot de plaisir… et de surprises!

Après avoir reçu la bienvenue et les instructions du guide suite au déjeuner, on se dirige vers le mont York à +/- 45 minutes de temps de voyagement en Catski. Rendu au York, une descente de réchauffement dans une des pistes les plus courtes nous permet de réveiller nos muscles ainsi qu’aux guides de valider l’agilité de chacun. Ensuite, le guide fait son plan de match pour nous offrir le meilleur ski possible pour tout le groupe. Et selon ce que j’ai vu, ça fonctionne car tout le monde arrive avec un large sourire en bas de chaque descente…

C’est la beauté de la chose au York, l’ingéniosité de l’aménagement du terrain fait qu’il y en a pour tous les goûts pour les intermédiaires et les experts dans pratiquement toutes les pistes. Vous descendez et le corridor que vous dévalez se sépare en deux, allez-vous chercher la neige intacte dans l’embranchement de gauche ou de droite? Ensuite, peu importe votre choix plus haut, la question se pose encore, gauche ou droite? Plus vous descendez, plus vous avez des choix de lignes complètement immaculées, sans devoir vous repentir…

Pour ajouter au défi, on remarque aussi de multiples falaises de différentes envergures dispersées à travers le domaine skiable. Que l’on parle de la muraille de Chine, de la muraille du Fort ou des multiples sauts naturels qui garnissent les pentes, vous ne manquerez pas d’options pour accumuler des Air Miles!

Puis vient la cerise sur le sundae, c’est-à-dire toutes les plateformes qui rendent les monts York et Bel si uniques. Quel aménagement magistral des pentes avec la matière disponible! Très dur labeur à orchestrer par l’équipe de bûcherons en été ou en automne mais quel admirable résultat ça nous donne en hiver, un terrain de jeu comme nulle part ailleurs!

Bien entendu, chaque plateforme est unique. Selon le degré de pente, la largeur de la piste et d’autre facteurs, certaines sont construites presqu’à niveau pour rappeler l’impression de sauter une falaise naturelle. Mais la plupart sont construites en forme pyramidale, donc on a le choix évidemment de passer à côté si l’on veut, de sauter en diagonale à la hauteur qui nous excite, ou aller avec l’impulsion du moment et s’élancer du haut de la pyramide pour un maximum de temps de vol plané… Plaisir et sensations fortes garanti et atterrissage en douceur dans la poudreuse gaspésienne!

Évidemment, la poudreuse… Je peux bien vous parler de ce qu’on retrouve dans les pistes ou du degré de pente parfois très abrupt selon le secteur, mais si les conditions ne sont pas à point, à quoi bon? Lors de nos 3 jours au Chic-Chac, on a eu des conditions qui frôlaient la perfection. Ciel bleu et soleil de feu, neige poudreuse digne des meilleurs films de ski, et à part notre groupe en Catski, personne d’autre en vue pour tracer cette neige impeccable! On ne pourrait pas compter le nombre de virages de poudreuse profonde qu’on a pu se farcir pendant ces 3 jours. Bien sûr, l’orientation de certaines pistes peut rendre quelques brèves sections plus exposées au vent. La neige peut donc se retrouver sur une base un peu plus durcie ou se faire compacter par le vent. Par contre, c’est tellement minime que l’on ne se rappelle que du reste, la grosse vie en poudreuse profonde. Comme on dirait en anglais, ici, c’est « Powder, all day, everyday »!

Dans cet ordre d’idée, c’est une neige plus compactée avec quelques plaques à vent que l’on a rencontré au mont York lors de notre troisième journée. On a tout de même eu beaucoup de plaisir ici en matinée, mais comme le groupe n’avait pas eu la chance de skier le mont Porphyre et que la rumeur courait que les conditions étaient très bonnes de ce côté, nous avons pu changer de montagne et explorer le mont Porphyre en après-midi. Judicieux choix…

Le sommet du mont Porphyre offre des décors sublimes vers le mont Jacques-Cartier d’un côté et le mont Miller de l’autre (pour ne nommer que ceux-là). Le ski est plus accessible à tous avec des pentes soutenues et agréables, mais généralement moins abruptes que le secteur du mont York. C’est 100% sous-bois ici aussi, l’aventure est encore au rendez-vous! On a vraiment apprécié pouvoir changer de montagne car on a effectivement trouvé d’excellentes conditions de neige pour notre après-midi de ski. Les rumeurs étaient fondées…

En plus de ces deux secteurs de catski bien distincts, l’équipe du Chic-Chac veut continuer à développer de nouvelles pistes, modules ou même agrandir le terrain de jeu sur deux nouvelles montagnes. Avec l’aide de son partenaire principal, la compagnie BIG BILL, ils prévoient aménager dès l’été prochain une zone BIG BILL qui sera remplie de surprises… et ça promet! Il ne faut pas oublier l’aide des autres partenaires tels la Boutique Alternative à Rimouski, tout comme Armada et Salomon qui aident tous à l’essor de ce petit bijou de la Gaspésie.

Avec recul, on a eu un excellent séjour au Chic-Chac, on a trippé à fond jour et soir. On a fait d’agréables rencontres avec des passionnés et des gens hyper sympathiques. On a fait du ski extraordinaire, et j’irais même jusqu’à affirmer que ma deuxième journée de cat de ce séjour fait maintenant partie de mes 5 meilleures journées de ski…à vie! La lumière, le ciel bleu, la camaraderie, la difficulté et l’originalité du terrain, l’inconnu et les surprises de chaque descente, les pistes sans aucunes traces, la qualité de la neige, les virages profonds sans arrêt, le nombre de temps passé dans les airs, le tout finissant même avec des « shot-skis » le soir! Wow… C’était merveilleux et j’en bave encore. Je ne peux que vous souhaiter des journées similaires dans ce petit coin de paradis. À vous de décider si c’est votre tour bientôt… l’hiver est loin d’être fini en Gaspésie!

Voici le montage vidéo de notre périple au Chic-Chac:

Article précédentMONT GRAND-FONDS, LE 16 FÉVRIER 2019
Article suivantDécouverte: les nouveautés chez Dynastar/Lange pour 2019/20
David Maurer
Actif depuis plusieurs années dans le monde du ski au Québec, David est propulsé par une énergie infaillible (exception faite des matins sans poudreuse). Toujours prêt à aider ses semblables, David partage ses connaissances à tout va! Vous le verrez peut-être devant une caméra, en train d'expliquer comment atterrir en bas d'un rocher sans se casser la margoulette!