L’hiver 2020 est jusqu’à présent rempli de surprises pour le Québec, autant de bonnes que de mauvaises, et malheureusement beaucoup de mauvaises pour les skieurs québécois. En effet, les aléas de la météo font que la base est souvent toute à recommencer après une bonne pluie d’hiver ou encore un redoux non invité. C’est à peu près le cas dans la grande majorité des stations des ski du Québec. Le Massif de Charlevoix, lui, parvient toujours à bien s’en tirer, profitant d’une altitude élevée et de sa position géographique au nord du Fleuve. Malgré tout, on n’y a vu que très peu de bordées de neige hors norme cette année, et c’est à peu près ce qui s’est passé le dimanche 26 janvier 2020. Rempli d’attentes, plusieurs sources météo annonçaient entre 25 et 30cm et c’était parti pour être une journée dont on se souviendrait.

Suite à l’annonce de ce pow day sur les réseaux et à peu près partout, nous sommes arrivés à la montagne à 8:15 et avons pu, à notre grande surprise, trouver une place dans le stationnement P1 sans trop de problème. On enfile nos bottes, skis sur les épaules et hop, nous voici en chemin vers le sommet. Le truc au Massif pour éviter les files, c’est d’aller chercher son billet au chalet en bas complètement. Aucune attente et cela nous permet de faire nos premières traces dans de la belle neige fraîche. À mon grand étonnement, la couverture neigeuse des pistes, bien que pas du tout glacée, n’était pas proche de l’accumulation de neige annoncée dans les prévisions météo… Mais bon, on est au Massif! Quoi demander de plus.

Après avoir récupéré notre billet, on file immédiatement dans le secteur Maillard de la montagne pour trouver enfin ce qu’on cherchait, de superbes pistes avec des bosses molles et bien en masse de neige folle sur les côtés de piste pour s’amuser un peu. Dans ce secteur, on a trouvé ce pour quoi on a fait autant de route. Oubliez ce que j’ai dit plus tôt sur la déception du manque de neige, on n’y pensait plus du tout. Après avoir épuisé la ressource tant convoitée de ce secteur, c’est vers le Ligori que nous nous sommes dirigés. Souvent bien caché par le vent et recevant de la neige des versants plus ventés, on s’est mis à monter vers le sommet.

Bien important quand on se rend dans ce secteur, on en profite pour apprécier un peu le moment, la nature et le décor qui nous entoure. Après tout, c’est pas comme si on allait se faire tracer toute la neige qui restait par la petite foule du jour! Quelques personnes sont montées en peaux mais d’après moi, c’est beaucoup plus rapide en bottes car on évite les transitions. Un petit 15 minutes et hop on est arrivés!

Pas de risque de tomber sur des artefacts non réclamés au Ligori, la base fait un peu plus de 125cm de neige . Cette épaisseur est généralisée à presque tous les secteurs de la montagne, ce qui donne très probablement au Massif une des meilleures bases au Québec présentement

Les bois du Ligori étaient tout simplement im-pec-cables. Avec la petite foule sur la station, bien peu de braves ont osé faire la marche et ce, même jusqu’à 13:30, un dimanche de janvier! Nos efforts ont clairement été récompensés comme vous pourrez le constater dans ce petit vidéo réalisé avec mon collègue Louis Ricard.

Nous faisons ensuite un petit tour à la cabane histoire de relaxer un peu nos jambes dans une superbe journée de ski avec quelques montées de Ligori et hop c’est reparti! Nous avons pu profiter d’excellentes conditions jusqu’à la fermeture du secteur Camp Boule; le son de cloche de la fin pour nous qui étions étant arrivés pour l’ouverture. De plus, le brouillard s’était levé et skier dans un white-room n’a rien de plaisant ou de sécuritaire. Vers la fin de la journée, le mercure est remonté un peu en haut de zéro à mi-montagne, avec une « neige à bonhomme », parfaite pour faire de la bonne prise à carres en piste mais oh combien plus fatigante, surtout en fin de journée.

Fait intéressant à mentionner lors de cette journée également, la présence d’une dizaine de gondoles où avaient été aménagées des tables à manger et où le commerce Chocolats Favoris faisait des dégustations de fondue au chocolat pour petits et grands. Une superbe façon de faire découvrir ses produits et d’offrir une expérience hors du commun pour les chanceux qui ont pu goûter à leurs produits. Pour ma part et celle de ceux qui m’accompagnaient, nous assurer de ne pas manquer trop de descentes était LA vraie priorité.

Les conditions en ce moment sont probablement parmi les meilleures au Massif, et il neigeait encore lorsque nous sommes partis après souper. Il est presque certain que la semaine saura en faire profiter les chanceux qui ne travaillent pas et qui pourront aller y faire quelques descentes. Encore une fois, bien que le Québec y ait goûté, le Charlevoix s’en est très bien sorti. Comme quoi, la route en vaut toujours autant la peine!

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Félix LeBlanc
Félix est un passionné du ski, de la technologie et de l'art visuel. Curieux de nature, il se garde bien informé sur tout ce qui touche de près ou de loin ses passions et tout comme Ron Fournier, adore "donner son deux cents" à ses lecteurs. Chasseur de tempêtes pour tracer les plus beaux sous-bois de la province, sa maxime dans la vie est celle-ci : "Ta pire journée de ski est toujours meilleure qu'une journée ordinaire au travail".