La saison touche à sa fin et pour beaucoup, elle est toujours trop courte d’autant plus que le Sud du Québec a récemment été touché par des températures bien haut-delà des normales qui ont sérieusement affecté le manteau neigeux de certaines régions. Pour ma part, étant à Montréal, c’est l’apocalypse. Presque plus de neige à l’horizon et les quelques souvenirs de l’hiver se résument aux blocs de glace sales sur les trottoirs et dans le fond des stationnements. Triste sillage… Mais, comme notre province est vaste et que les températures sont très variables en fonction des régions, jamais je ne perds espoir et on le sait le ski au Québec, c’est dans l’Est que ça se passe. Devant mon ordinateur cette semaine, témoin du déluge qui s’abattait sur la ville, je n’ai pu m’empêcher de satisfaire ma curiosité en allant voir comment la Gaspésie et le Charlevoix se faisaient traiter. WOW ! Ma décision est prise. 5:30 du matin samedi matin, j’embarque dans mon auto et c’est direction le Charlevoix pour possiblement une des dernières journées de poudreuse de la saison (j’en suis déjà nostalgique).

Aussitôt arrivé à la hauteur du Mont Ste-Anne, je ne peux que me réjouir de voir la quantité de neige sur les bords de l’autoroute. Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini ce que je me dis. La qualité de la neige au sommet et surtout sa quantité parle d’elle-même. Définitivement, on a trouvé notre pépite d’or. Suis-je surpris ? Pas tellement, car je connais bien la réputation du Massif. Reste à voir si la petite pluie de la nuit n’a pas trop affecté les conditions. Première constatation en descendant chercher mon billet (oui, je recommande à tout le monde de toujours acheter son billet en bas au lieu de faire la file en haut) l’altitude y est pour beaucoup. On commence dans de superbes conditions, aucune glace et un damé style sucre en poudre pour terminer dans du damé durci voir croûté avec des plaques de glace. Deuxième constatation, après voir fait mon petit tour dans le bois, mamma mia qu’il y a de la neige ici ! Encore plus que je n’aurais pu l’espérer. Ajoutez à cela le soleil qui semblait vouloir se montrer le bout du nez entre les nuages et les paysages, comme d’habitude, étaient tout simplement magnifiques. 

Malgré toute l’excitation d’avoir retrouvé l’hiver et les pistes qui offraient une superbe prise à carre, on sait tous pourquoi le Massif est ce qu’il est, et c’est en grande partie selon moi grâce à son secteur hors-piste du Liguori. Devenu de plus en plus populaire auprès des adeptes de sous-bois et ceux en quête de poudreuse, le secteur est presque devenu victime de son succès tellement qu’on voit maintenant des files de personnes qui sont prêtes à monter par le chemin du sommet. Fort heureusement cependant, la montagne a aménagé une belle piste dédiée uniquement aux personnes voulant monter en peaux et qui se rend exactement au même endroit que le chemin pour monter à pied. C’est en haut qu’on retrouve la vraie mine d’or ; plus de 40cm de neige presque vierge sur une base molle et sans aucune croûte, en grande partie grâce à l’altitude du Mont Liguori. Attention, contenu explicite ci-dessous.

Est-ce que la base est bonne au Massif? Je vous laisse en juger par vous-même
Le sourire scotché au visage
Pas facile la vie des fois

Poudreuse légère et abondante, on continuait de tracer des sections complètes de sous-bois de la montagne même jusqu’à 2:30 de l’après-midi. L’excitation était tellement présente qu’on a même décidé de remonter pas 2, pas 3, pas 4, mais 5 fois en après-midi le secteur afin de profiter de ces dernières descentes sur l’or blanc avant que le printemps ne fasse son oeuvre.

Paysage hivernal féérique
La vue du secteur Maillard sur le 1 au Liguori
Ça travaille fort

La morale de cette petite histoire sur ma journée d’hier est qu’il ne faut jamais désespérer sur les conditions au Québec, où qu’on soit, on est presque assurés de trouver de belles conditions si on cherche un peu et qu’on est prêt à faire de la route. J’aimerais rappeler qu’en ces temps difficiles, il est important de souvent se laver les mains et de faire bien attention même si on joue à l’extérieur à garder des standards d’hygiène élevés, surtout lorsqu’on décide de rentrer au chalet se réchauffer. Supportez vos petites stations locales et n’ayez pas peur de sortir dehors. La saison déjà difficile a fait faire des cauchemars à certains propriétaires de stations; la peur de voir leur achalandage baisser drastiquement suite aux annonces récentes pourrait mettre en péril certaines opérations pour les prochaines années. Soyez prudents, mais surtout rappelez-vous, sortir dehors et profiter du soleil et des beautés de l’hiver n’est pas tout simplement annulé jusqu’à nouvel ordre. 

Restez prudents et bon ski!

Mais que vois-je, est-ce un mirage?
Un gars qui revient tout juste de l’ouest et qui n’est pas déçu de sa trouvaille
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Félix LeBlanc
Félix est un passionné du ski, de la technologie et de l'art visuel. Curieux de nature, il se garde bien informé sur tout ce qui touche de près ou de loin ses passions et tout comme Ron Fournier, adore "donner son deux cents" à ses lecteurs. Chasseur de tempêtes pour tracer les plus beaux sous-bois de la province, sa maxime dans la vie est celle-ci : "Ta pire journée de ski est toujours meilleure qu'une journée ordinaire au travail".