Je ne cours généralement pas les festivals ou les regroupements de masse, mais celui-ci est bien différent. J’avoue n’avoir participé qu’à une seule des cinq éditions précédentes du Festival de rando alpine du Mont Tremblant, c’était il y a 3 ans et j’en conserve d’excellents souvenirs. C’est pourquoi Brigitte et moi avons réservé notre week-end tôt cet hiver; nous savions qu’on en aurait pour notre argent et notre déplacement. Le festival n’a pas manqué à son engagement d’offrir une foule d’activités de découverte, de festivités et de défis. Pour ma part, ce sont les randonnées nocturnes qui remportent la palme!
Fortuits par la météo, nous sommes arrivés en soirée jeudi afin d’être là pour une journée de ski en station mémorable. Au réveil vendredi matin, on avait eu droit à plus de 25cm de fraîche qu’on allait tracer dans les sous-bois et quelques hors-piste une bonne partie de la journée, histoire d’attendre l’ouverture du festival en fin de journée.
La randonnée au crépuscule est pour moi la raison principale de participer au festival. Une vingtaine d’adeptes et d’initiés prenaient le départ, tous bien encadrés par une équipe de guide bien rodée et organisée. Notre guide Patrick Boucher a rendu l’expérience bien agréable pour le petit groupe de 6 skieurs.
L’ascension du versant Sud, par la piste de randonnée Vertigo, offre la quiétude de la forêt et la compagnie d’adeptes est bien plaisante. Le tout devient l’attrait secondaire une fois arrivés à la transition. La descente à la frontale de la Beauvallon, qu’ont prit soin de damer les équipes d’entretient, est une expérience vraiment unique à condition d’être équipé d’une lampe frontale assez puissante (je suggère plus de 250 lumens) et bien fixée au casque.
Le samedi, une nouveauté a fait son apparition en cette sixième édition du festival. Le Défi hors-piste de 15km allait en tester plus d’un(e), mais tout est possible lorsqu’on est si bien encadré et supporté. Notre guide Patrick Lussier, accompagné d’une poignée d’assistant(e)s, a tenu le rythme pendant près de 2 heures pour nous amener aux abords d’une crête en aval du Pic Johannsen. Nous nous sommes alors mérité la récompense au terme de l’approche de près de 10km: une descente dans la neige vierge, sur un flanc bien à pic pour satisfaire les plus aventuriers. Cette épreuve était destinée aux mordus de randonnée, mais aussi à ceux de descentes à couper le souffle. Le retour vers le versant Sud n’a duré qu’une petite heure au plus.
S’il avait fallu laisser choisir nos muscles une fois revenus au camp de base, nous serions allés nous reposer en début d’après-midi. Mais le clou du week-end était à venir. La traversée nocturne, au départ du versant Sud, avec un magnifique coucher de soleil en prime allait nous faire oublier la bonne fatigue accumulée. Malgré la frigidité du mercure aux alentours de -20 C, l’expérience était sublime. Toujours en petits groupes accompagnés d’une guide nommée Michelle, on aura mis 2 heures à gravir le Mont Tremblant jusqu’au Grand Manitou.
Sur place, nous attendaient thé, barres énergétiques et la grande salle bien à l’abri des éléments, pour se préparer à la mythique descente de nuit vers le versant Nord en passant par la Beauchemin. Le clair de lune exceptionnel allait couronner l’expérience. Au départ, près de 200 skieurs partaient en succession de petits groupes d’une vingtaine, afin d’assurer une descente sécuritaire sur une surface fraichement travaillée, comme du glaçage de gâteau!
Arrivés à la Fourchette du Diable, l’ambiance festive, l’animation agrémentaient le début d’un succulent souper à la fondue au fromage, l’événement signature du festival selon moi. La soirée est superbement organisée avec animation, tirages, la présence du ‘Band des patrouilleurs’ et un service de navette pour raccompagner les skieurs au versant Sud.
POW est un fier partenaire du festival, omniprésent tout le week-end durant. D’ailleurs, le festival se félicite de limiter son empreinte environnementale en assurant un enviable 99% de retour des matière recyclables et en s’assurant de n’employer aucun item à usage unique lors de ses activités. Saviez-vous aussi que le Mont Tremblant est une des premières stations de ski au Québec à formellement s’associer avec l’Organisation POW (Protect Our Winters)? L’organisation fait de sa mission la lutte contre les changements climatiques qui ne mettent pas que nos sports préférés en péril. Quelle bonne façon d’aligner la démographie distincte et influente des aimants de sports de glisse à une cause tellement actuelle! L’intention est de transformer la connexion et l’amour du plein air en actions concrètes et ainsi muter notre passion en un but commun.
L’attrait définitif de la pratique du ski de randonnée alpine est de fouler des flancs de neige vierge et de vivre une expérience autrement inaccessible. Le festival 2020 a certainement permis à plus de 300 adeptes de jouir de tous ces bénéfices réunis. Mais il aura aussi stimulé plusieurs novices à en découvrir la magie. Si les activités que j’ai choisi de mettre en lumière semblent intimidantes, sachez que le festival offre tout aussi bien la location d’équipement tel que split-boards et ski de randonnée alpine, que l’encadrement pour en démystifier l’usage sur des distances raisonnables. Mettez ça à votre agenda l’an prochain, on s’y retrouve!