Viens jouer ailleurs : c’est le branding de la station de ski Owl’s Head, dans les Cantons-de-l’Est. Et être ailleurs prend tout son sens sur cette montagne un peu à l’écart. De fait, la majorité des skieurs venant des grands centres urbains s’arrêtent à d’autres stations, plus accessibles géographiquement, en bordure de la fameuse autoroute 10. Mais ceux qui décident de pousser un peu plus loin leur exploration de l’Estrie se ravissent à la vue du grand pic montagneux qui s’élève devant leurs yeux sur la route à l’approche de la station : c’est haut, c’est incliné et c’est impressionnant. L’évasion commence ici.

Des améliorations qui portent fruit

Depuis quelques années, Owl’s Head multiplie les améliorations pour agrémenter l’expérience des skieurs : remplacement de la vielle chaise du Lac par un quadruple fixe, achat de nouvelles dameuses pour améliorer la qualité de la glisse, mise à niveau du système d’enneigement mécanique, implantation de la technologie RFID (Radio Frequency Identification) aux télésièges, développement immobilier sur la montagne offrant une multitude de chalets et condos en ski-in/ski-out, et pour l’hiver 2021-2022, aménagement de trois parcs à neige, dont un long et beau dans les pistes Cindy’s Slip et Panorama, nommé JCT 16-18, qui inclut également un parcours de boarder cross.

Cet investissement majeur permettra très certainement d’aller chercher une clientèle plus jeune et plus familiale qui voudra s’évader des endroits plus achalandés.

Pour les amateurs de pistes damées

Parmi les investissements majeurs des dernières années mentionnés plus haut, il y a le système d’enneigement mécanique et les nouvelles dameuses. Pour une montagne qui se démarque par ses pistes damées inclinées, ce n’est pas un luxe. Je me rappelle avoir skié Owl’s Head à l’époque sur des pistes glacées et grattées, et je dois avouer que c’était une raison qui me poussait à choisir une autre destination. Mais cette réalité est maintenant chose du passé!

Malgré les aléas climatiques, les conditions de glisse sont généralement impeccables, avec très peu de glace, même dans les pistes les plus inclinées : la Kamikaze et la Colorado.

D’ailleurs, malgré le fait qu’Owl’s Head propose quelques sous-bois et pistes à bosses intéressants, c’est vraiment lorsque le goût me prend de m’évader sur des pistes damées que je visite la station. Le défi y est et la pente est constante!

La montagne étant divisée en deux parties avec le chalet au milieu, le haut desservi par le télésiège débrayable du sommet et le bas par deux télésièges (Panorama et du Lac), il est particulièrement plaisant de combiner les pistes pour en arriver à skier le dénivelé de 540 mètres au complet. Par exemple, la combinaison entre la Lily’s Leap (qui se prend au sommet) et la Lake View (qui débute en haut de la chaise du Lac) permet une longue descente sinueuse, ludique, avec plusieurs cassures. Également, la combinaison de la Colorado (qui part du sommet) avec la Chouette et la Nice and Easy (accessibles à partir du télésiège Panorama) nous lance dans une descente inclinée à souhait avant de se terminer sur une longue pente douce permettant de grands virages relaxes en carving.

Venir ici pour les pistes damées n’empêche toutefois pas d’aller jouer dans les pistes à bosses et les sous-bois.

Par contre, lors de mon passage à la station le 4 mars 2022, la mince couverture de neige ne permettait pas de profiter à plein de ces options, qui demandent d’ailleurs de bonnes accumulations étant donné la présence insistante de roches et de souches.

S’évader des foules

Malgré tous les investissements, on a encore l’impression qu’Owl’s Head est méconnue. De façon générale, l’attente aux remontées mécaniques est minimale; en fait, le seul télésiège où l’on peut attendre un peu est celui qui mène au sommet, et règle générale cela ne dépasse pas cinq minutes.

La station est donc une bonne option pour aller jouer loin de foules, et c’est tant mieux. Il faut néanmoins souligner qu’à mon sens, il ne serait pas souhaitable que la station accueille un nombre démesuré de skieurs, comme on peut le voir ailleurs. La raison étant que la capacité de remontée élevée versus le nombre de pistes disponibles résulterait en une densité de skieurs considérable dans les descentes, et dès lors il deviendrait plus difficile de se laisser aller à bon train.

Dans tous les cas, l’enjeu se présente rarement. Probablement parce que les gens ne viennent pas encore jouer ailleurs 😉. Profitez-en pour venir vous évader!

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Pierre Pinsonnault
Son intérêt pour la nature et le grand air se décline en deux principales activités : le ski alpin (sa grande passion) et la randonnée en montagne. Rédacteur professionnel dans la vie de tous les jours, et prenant un malin plaisir à photographier les paysages d’hiver et les skieurs lorsqu'il pratique son sport de prédilection, Pierre aime écrire sur le ski et partager ses expériences, photos à l’appui.