« Si l’on veut skier, il faut s’entraider! » C’est en ces termes que le directeur Ventes et marketing pour Owl’s Head, François Leduc, exprime la responsabilité partagée entre les skieurs et leurs stations de ski de prédilection pour assurer aux Québécois une saison de glisse. Interrogé par Zone.Ski, il souhaite sensibiliser les skieurs en vue d’une saison qui sera différentes : « Il y aura définitivement un nouveau mode de vie du skieur. »
Comme toutes les stations de ski du Québec, Owl’s Head a dû mettre un terme à sa saison 2019-2020 le 15 mars dernier. « Ça été une surprise pour tout le monde. Nous avions de bonnes quantités de neige et nous nous apprêtions à recevoir les Ontariens pour leur semaine de relâche. Pendant un temps, on se croisait les doigts afin de pouvoir offrir du ski de printemps », relate M. Leduc. Le dénouement fut celui que l’on connaît tous.
Un plan d’opération pour permettre de skier
Puis, à mesure que les semaines passent, il devient clair que la saison 2020-2021 ne sera pas comme les autres. « Comme tout le monde, on voyait bien les nouvelles, ce qui se passait dans l’hémisphère sud aussi. Dès le départ, on a commencé à travailler avec l’Association des stations de ski du Québec qui, je tiens à le souligner, a fait un travail exceptionnel. Toutes les stations ont été impliquées dans l’élaboration du plan d’opération en contexte de pandémie. On a commencé tôt à se préparer mentalement à ce qui nous attendait. Et nous avions tous qu’un seul souhait : de pouvoir permettre aux gens de pratiquer leur sport! », exprime-t-il.
Le plan de l’ASSQ a été accepté par les autorités de santé publique du Québec, ce qui permet l’ouverture des stations de ski. Mais cette bonne nouvelle n’est pas garante du déroulement de la saison de glisse : les stations et leurs usagers seront sous la loupe dans un contexte où le Gouvernement du Québec suit de près les risques de propagation et la transmission du virus. Et il faut surtout éviter que les stations de ski deviennent des foyers d’éclosion.
La responsabilité des stations
Dans ce contexte, celles-ci ont évidemment leurs propres responsabilités. François Leduc ne se le cache pas, un des défis est la communication : « Les gens pourront faire du ski, la descente sera comme à l’habitude, mais tout le reste sera différent. Les stations ont le devoir d’être en amont de ce changement d’habitudes et d’éduquer la population. »
Au-delà de la vente des billets de ski qui se fera la plupart du temps en ligne, les stations font face à tout un défi logistique. Si la station se trouve en zone jaune ou orange, les remontées mécaniques fonctionneront à plein rendement et, dans le cas d’Owl’s Head (NDLR: au moment de la publication, OH se trouve en zone rouge), le chalet sera ouvert pour permettre aux clients de manger, toutefois, à 50 % de sa capacité d’accueil normale. Un système de réservation a été mis en place autant pour la cafétéria que pour le restaurant en vue d’améliorer le roulement. Néanmoins, comme dans toutes les autres stations, une partie de la clientèle devra vraisemblablement manger à l’extérieur du chalet. Et malheureusement, on oublie l’après-ski au bar de la station.
En zone rouge, la situation se complique évidemment : « On anticipe de plus longues files d’attente aux remontées mécaniques, du fait qu’il va falloir respecter le concept de bulle familiale et, dans le cas d’un skieur seul par exemple, celui-ci devra avoir un télésiège quadruple à lui. Il faut donc revoir notre façon de gérer les files d’attente. Entre autres, nous allons avoir du personnel en charge de diriger les skieurs vers d’autres remontées moins achalandées, par exemple au télésiège de Lac, afin de mieux répartir la clientèle », explique François Leduc. Pour ce qui est du chalet, il ne sera pas possible d’y manger; seulement d’utiliser les sanitaires et se réchauffer.
À cela s’ajoutent les actions habituelles de désinfection, de s’assurer de diffuser des consignes claires, de faire des rappels prévisites à ceux qui ont acheté un billet, d’avoir un affichage adéquat, de sensibiliser et d’informer les clients.
La responsabilité des skieurs et planchistes
De l’autre côté, les usagers ont également des responsabilités et, ultimement, le bon déroulement de la saison de ski dépend des comportements que nous allons adopter en tant que skieurs et planchistes. François Leduc énumère quelques exemples : évidemment, respecter les consignes en vigueur dans la région visitée, éviter les rassemblements extérieurs (dans les pistes de ski, dans le stationnement) et intérieurs, se renseigner sur les mesures Covid-19 particulière à chaque station avant de se déplacer pour éviter d’être déçu et, bien entendu, être courtois avec le personnel.
« Le succès de la saison de ski devient plus que jamais une responsabilité partagée! Si l’on agit tous bien ensemble, on va pouvoir faire du ski jusqu’au printemps! », conclut-il sur un ton optimiste.