Après avoir visité La Thuile et Valtournenche-Cervinia, toujours dans la Vallée d’Aoste (voir les liens en pied d’article), me voici ce matin prêt à explorer la station de Courmayeur. Même si c’est la plus petite des trois stations visitées, c’est elle qui possède le plus d’options différentes pour accéder à son domaine skiable. Il y a un téléphérique qui part directement du village de Courmayeur (idéal pour ceux qui sont hébergés à distance de marche), les télécabines Dolonne (avec son stationnement gratuit, donc idéal pour ceux qui arrivent en voiture) et le téléphérique de Val Veny (idéal pour ceux qui arrivent en voiture de Chamonix par le tunnel du Mont Blanc pour y passer la journée). Son domaine skiable est plus petit mais son dénivelé skiable est tout aussi impressionnant que les autres stations, avec 1500 mètres de dénivelé skiable, en une seule descente.

Téléphérique de Val Veny.

Pour avoir skié à Courmayeur un samedi et un dimanche de février, je confirme le stationnement gratuit de Dolonne se remplit très rapidement, et les voitures y sont plutôt à l’étroit, tandis que le stationnement payant (5 euros) de Val Veny est beaucoup plus vaste et plus près du téléphérique.

Carte électronique nous donnant l’état du domaine skiable.

Du stationnement à 1205 mètres d’altitude, en débutant la journée avec la première montée avec les télécabines Dolonne, nous nous retrouvons rapidement au cœur névralgique du domaine skiable, soit Plan Checrouit à 1704 mètres d’altitude. Cet endroit est une véritable extension du village de Courmayeur avec tous ses bâtiments et ses restaurants au cœur même de la station. D’ailleurs, plusieurs piétons peuvent y venir pour profiter des restaurants, des terrasses et de l’ambiance en montagne, grâce au téléphérique qui relie Plan Checrouit à Courmayeur.

À la sortie des télécabines Dolonne, à Plan Checrouit, voici le domaine skiable tel qu’il apparaît aux skieurs.
Vue sur Plan Checrouit.
Les pistes parfaitement préparées directement sous les télécabines Checrouit, qui montent jusqu’à 2256 mètres d’altitude. Ces télécabines permettent de nous positionner pour accéder au domaine skiable le plus haut de la station (avec les téléphériques Youla et Arp).
Tout le versant skiable qui donne sur Plan Checrouit est déjà au soleil et le restera une bonne partie de la journée. C’est l’endroit idéal pour faire les premières descentes de la journée et pour repérer un bon resto où s’arrêter plus tard.

Pour explorer la partie supérieure de la station, il faut savoir qu’il n’y a qu’un petit téléphérique, appelé Youla (20 places) qui mène à un second téléphérique encore plus petit, appelé Arp (10 places). L’idée est donc de se diriger rapidement vers le téléphérique Youla pour accéder aux pistes les plus hautes de la station. 

Téléphérique Youla (20 places).
Téléphérique Arp (10 places)

En empruntant ces deux téléphériques, nous avons vraiment l’impression de retourner à une autre époque, avant que les énormes téléphérique de plus de 100 places deviennent la norme pour accéder aux sommets les plus populaires des stations européennes.

Gare amont du téléphérique Arp, qui elle aussi semble sortie tout droit d’une autre époque.

La vue au sommet du téléphérique Arp est magique. Nous sommes à 2755 mètres. Plusieurs itinéraires de ski hors-piste débutent ici, dans presque toutes les directions. Ce qui impressionne le plus est le Mont Blanc (le plus haut sommet des Alpes) qui trône majestueusement juste de l’autre côté de la vallée.

À part des descentes sur le domaine hors-piste, une seule piste officielle est accessible depuis le sommet du téléphérique Arp. Elle est étroite et serpente vers le bas jusqu’au sommet du téléphérique Youla. Elle est impressionnante, mais n’est nullement difficile à descendre. Pensez au haut de la piste « 4 km » au Mont Orford.
Une des nombreuses possibilités de ski hors-piste. Cette vallée descend tranquillement vers le nord et se termine tout près de la station de La Thuile. Au loin, le sommet du Ruitor et son glacier. 
Vue à couper le souffle sur le Mont Blanc, qui est toujours très illuminé par le soleil du côté italien.
Vue vers le nord sur une partie le massif du Mont Blanc. Le bâton noir indique la pointe Helbronner à 3456 mètres d’altitude,  sommet accessible à partir du téléphérique italien Skyway. C’est précisément à cet endroit que débute la variante italienne de la descente classique guidée hors-piste de la Vallée Blanche vers la France et Chamonix. 

L’avantage de skier à partir du sommet à 2755 mètres, c’est qu’il n’y a jamais foule à cet endroit. Avec un téléphérique qui ne livre que 10 skieurs à la fois sur le sommet, il y a forcément de grands moments où il n’y a personne autour de vous. C’est ce qui en fait un lieu d’exception. Même en skiant la piste balisée, nous avons l’impression d’être seuls au monde et de skier dans un territoire hors-piste.

Une fois descendus jusqu’au sommet du téléphérique Youla, la piste se poursuit et entre dans une vallée  que nous prenons plaisir à qualifier de « notre petite Vallée Blanche ». Encore une fois, nous sommes seuls tout au long de cette descente silencieuse, presque religieuse.

« Notre petite Vallée Blanche », sous le téléphérique Youla.

À la sortie de cette petite vallée, nous retrouvons en quelque sorte la civilisation, soient les autres skieurs et les restaurants. Nous nous engageons sur le flanc nord du domaine skiable, jusqu’à la base du télésiège Bertolini. Quel contraste, car ici, il y a forte affluence de skieurs à la remontée, et je suis surpris de voir qu’il n’y a aucune ligne ni cordon pour faciliter le flot des skieurs. C’est carrément une marée de skieurs qui forment un entonnoir. Heureusement j’ai eu l’idée d’enlever mes skis dans la foule pour mieux avancer debout en les tenant à la verticale et pouvoir ainsi tourner à 90 degrés vers la barrières RFID sans trop me faire dépasser dans la courbe. Si j’avais gardé mes skis aux pieds, j’y serais encore!

L’un des nombreux restaurants de montagne, celui-là situé au sommet de la remontée Bertolini.

Nous terminerons la journée par la très longue descente de la piste 25 (Dolonne) de Plan Checrouit jusqu’au stationnement en bas des télécabines Dolonne. C’est la seule piste de tout le domaine skiable qui permet de retourner à la base de la montagne, sinon, il faut obligatoirement emprunter les télécabines ou un téléphérique. Comme les températures étaient douces, le soleil radieux et la piste déjà passablement skiée, nous nous étions préparés à avoir chaud. La dernière descente est toujours une descente sportive mais tellement gratifiante.

Une autre partie du domaine skiable, cette fois-ci vers le haut du télésiège Pra Neyron. Cette photo est très représentative de la station : on y voit des pistes avec et sans arbre, le massif du Mont Blanc jamais loin, des restaurants le long des pistes, des pistes qui forment des petites routes au gré de la ligne de pente changeante, etc.
Piste 25 (Dolonne), l’ultime retour vers la base de la montagne.
Au bas du téléphérique de Val Veny, les hélicoptères font aussi le va et vient pour monter les skieurs sur les domaines hors-piste.

Quelques observations :

  • Courmayeur est une plus petite station et pour cette raison m’est apparue plus achalandée sur les pistes que les autres stations de la Vallée d’Aoste (Valtournenche, Cervinia et La Thuile). La station a beaucoup de caractère et de saveurs puisque tout est concentré sur un petit territoire, ce qui lui donne un petit cachet « boutique ».
  • Toutes proportions gardées, je n’ai jamais vu une station de ski avec autant de restaurants à même son domaine skiable. J’ai skié presque tout le domaine skiable de Courmayeur en deux jours, mais je n’ai goûté qu’à une infime partie de ses restaurants. C’est ce qui me poussera à y revenir lors d’un prochain voyage.
  • Les pistes de Courmayeur sont à seulement 15 kilomètres de voiture des piste de La Thuile, pensez à combiner ces deux stations pour remplir votre semaine de ski. Les deux stations ont des domaines skiables qui se complémentent à merveille.
  • De jour ou de soir, gardez-vous absolument du temps pour explorer le village de Courmayeur, surtout son cœur historique qui se découvre si bien à pieds, le long de la Via Roma. C’est un des plus beaux villages de stations de ski que j’ai eu la chance de visiter. Un vrai festin pour les yeux. N’oubliez pas de réserver d’avance pour obtenir une table pour y souper la fin de semaine.

Lisez les autres étapes de ce voyage ici:

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David Lemieux
Skieur autodidacte depuis le début des années 80, il slalome les stations en solo, entre amis ou en famille en quête de pur plaisir. Amateur de premières traces, il est habituellement sur les pistes de bonne heure pour savourer les meilleures descentes de la journée : "Rien ne sert de courir; il faut partir à point!"