Départ en voiture de notre hôtel à Pré Saint Didier dans la Vallée d’Aoste, à 7h00 le matin. Nous devons parcourir environ 100 km en 90 minutes pour rejoindre la station de Valtournenche. Les premiers 2/3 du trajet jusqu’au village de Châtillon sont sans histoire, mais pour le dernier tiers, la route se met à monter pour passer d’environ 500 mètres à environ 1500 mètres d’altitude. Pour ce faire, on doit négocier de nombreux lacets et traverser plusieurs petits villages typiques. Respectez les limites de vitesse.

Nous nous stationnons à la télécabine de Valtournenche, la seule remontée pour accéder au domaine skiable à partir de Valtournenche. Une autre option pour accéder au domaine skiable de Valtournenche – Cervinia aurait été de continuer à monter à voiture un autre 500 mètres d’altitude jusqu’au village de Breuil-Cervinia.

À notre arrivée à la billetterie de Valtournenche, on nous explique que les forts vents en altitude empêchent présentement la connexion skiable entre le domaine de Valtournenche et de Cervinia… et évidemment aussi avec Zermatt du côté de la Suisse. Qu’à cela ne tienne… nous avons tout de même accès à un dénivelé de près de 1400 mètres, avec une altitude maximale d’environ 2900 mètres jusqu’au sommet appelé Cime Bianche / Bec Carré.

Embarquement à la télécabine de Valtournenche…
… 800 mètres plus haut, vue de la même télécabine à son arrivée à sa station amont.
Au sommet de la télécabine, au lieu appelé « Salette », les skieurs chaussent les skis pour se diriger vers le premier de deux télésièges qui les mèneront jusqu’au sommet appelé « Cime Bianche/ Bec Carré » à 2896 mètres d’altitude.

Une fois arrivés à Cime Bianche / Bec Carré, voici la vue que nous avons vers le domaine skiable qui est présentement fermé à cause des vents. La vue sur le domaine skiable qui ne cesse de monter plus haut est très impressionnante. L’ascension du côté italien est plus graduelle et nécessite plus de remontées mécaniques que du côté de la Suisse, et m’apparaît donc plus impressionnante pour cette raison. Nous espérons que cette partie du domaine skiable ouvrira plus tard au cours de la journée.

La photo montre le sommet de Bec Carré ainsi que tout le territoire skiable qui descend vers Valtournenche. Pour le moment, nous devons nous contenter de cette partie du domaine skiable, ce qui est quand même un immense terrain de jeu.
Après avoir entamé une très longue descente jusqu’au village de Valtournenche, nous prenons une pause environ à mi-chemin de la descente.
En poursuivant la descente, on se rapproche du fond de la vallée et les petits restaurants en bordure de piste commencent à apparaître. Biens que très épars, les arbres aussi réapparaissent graduellement.
Finalement, nous arrivons au village de Valtournenche, tout au fond de la vallée.
Une fois remontés au sommet de la télécabine de Valtournenche, nous prenons le dîner dans un restaurant de montagne appelé « Willy Bar ».

Après le dîner, nous continuons la montée jusqu’à Bec Carré et à notre grande joie, nous constatons que la connexion avec Cervinia est maintenant ouverte. Malheureusement la télécabine qui mène jusqu’à Plateau Rosa / Testa Grigia à 3480 mètres n’ouvrira pas à cause des vents, mais au moins les télésièges vers Theodulpass à 3301 mètres sont en opération! Nous plongeons donc dans l’immense versant skiable vers le village de Breuil-Cervinia tout au bas, avec comme but de remonter par les télésièges jusqu’à Theodulpass. Quatre remontées mécaniques consécutives seront nécessaires pour atteindre ce sommet.

Vue sur le sommet de Plateau Rosa / Testa Grigia, sommet qui restera inaccessible tout au long de la journée à cause des forts vents.
Descente vers le village de Breuil-Cervinia.
Breuil-Cervinia à 2050 mètres d’altitude. Remarquez que même en arrivant au village, on se trouve encore au-dessus de la limite des arbres.

Une fois remontés jusqu’au sommet de Theodulpass, nous en profitons pour jeter un coup d’œil vers le versant suisse et la zone glaciaire utilisée aussi pour le ski d’été. 

À partir de Theodulpass, vue sur le versant suisse qui est complètement désert. Avec le vent qui nous frappe en plein visage, on se sent bien petit face à cet environnement rendu tellement hostile par les conditions météorologiques.
Vue des refuges de Theodulpass à 3301 mètres et de Plateau Rosa / Testa Grigia à 3480 mètres. La Suisse est à gauche et l’Italie est à droite.

Le domaine skiable italien s’étend sur plusieurs kilomètres en largeur et sur environ 2 000 mètres en dénivelé, et nécessite  donc beaucoup de temps pour le parcourir. Ce n’est qu’une fois sur le terrain qu’on se rend compte des véritables distances parcourues et du temps  nécessaire requis pour le faire. Il est important de se garder du temps pour pouvoir regagner le point d’entrée en altitude qui donne sur le versant de Valtournenche, autrement, un taxi serait nécessaire pour y retourner à partir de Breuil-Cervinia.

Chapelle située près du restaurant Bontadini. Nous nous y sommes arrêtés pour aller faire sonner la cloche.
Arrêt éclair au restaurant mythique Chalet Étoile.
Découverte d’une autre chapelle, celle-ci située quelques mètres en bas de la gare amont des télécabines de Valtournenche.

Quelques observations :

  • Non seulement la connexion skiable en altitude pour passer entre la Suisse à l’Italie peut être fermée en raison du mauvais temps, mais il faut aussi se rendre aussi à l’évidence que la connexion entre les versants italiens de Cervinia et de Valtournenche peut elle aussi être victime du même sort. Ayez donc toujours un « Plan B » prêt à être mis en exécution, si nécessaire.
  • Cervinia et Valtournenche, ce sont les stations jumelles de Zermatt. Sachez que l’approche par le sud en voiture vers Cervinia et Valtournenche est complètement différente de l’approche par le nord en train, vers Zermatt. Les deux sont des itinéraires grandioses… Il n’y a pas de mauvais choix.
  • Avoir eu un peu plus de temps à ma disposition, j’aurais aimé prendre le temps de visiter quelques uns des nombreux châteaux que j’ai aperçus en conduisant dans la vallée d’Aoste. 
  • Prenez le temps de vous renseigner sur les différents restaurants italiens en montagne. Y prendre un repas, un café ou un dessert fait pleinement partie de l’expérience et du plaisir de skier en Italie.
  • Les descentes jusqu’au bas des villages de Breuil-Cervinia ou de Valtournenche ne sont pas nécessairement les plus faciles. N’oubliez pas que vous vous trouvez dans des vallées en U et que les flancs de ces vallées sont généralement plus raides vers le bas qu’en haut. En fin de journée, vous serez peut-être fatigués et la neige pourrait avoir été transformée en conditions de ski de printemps. Donc, si c’est le cas, n’hésitez pas à prendre les télécabines pour redescendre tout en douceur.
  • Selon le nombre de jours que vous skierez à partir du côté italien, il n’est peut être pas nécessaire de prendre un billet international plus dispendieux pour skier aussi du côté de Zermatt à tous les jours. Si vous n’êtes ici qu’une journée, je vous conseille de vous concentrer sur le côté italien seulement.

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Skieur autodidacte depuis le début des années 80, il slalome les stations en solo, entre amis ou en famille en quête de pur plaisir. Amateur de premières traces, il est habituellement sur les pistes de bonne heure pour savourer les meilleures descentes de la journée : "Rien ne sert de courir; il faut partir à point!"