Bien skier, bien manger : la combinaison parfaite recherchée par tout skieur épicurien qui se respecte. Au Massif de Charlevoix, si le paradis est la descente vers l’eau, alors la ressuscitation se trouve au sommet du télésiège Camp-Boule. Le nouveau restaurant Camp Boule – Buvette de montagne ouvert en juillet 2022 remplace le vieux chalet, qui abritait anciennement une crêperie, par une expérience dans la lignée d’une gastronomie du terroir inspirée par la région d’où s’élève la célèbre montagne charlevoisienne.

Mais avant de parler bouffe, il faut bien faire quelques descentes pour s’ouvrir l’appétit. 😉

L’appétit vient en skiant

C’est sur une neige fraîchement tombée que mon collègue Michel Longpré et moi faisons nos premiers virages dans La Petite-Rivière, sur un épais tapis blanc qui laisse enfoncer les carres dans une surface molle aux douces sonorités duvetées. Il faut dire que la veille de notre visite le 27 janvier 2023, une tempête a laissé près d’une trentaine de centimètres d’or blanc sur la montagne, rendant les pistes damées sublimes et les sous-bois paradisiaques.

Dans le bas de La Pointue

Alors que La Petite-Rivière est un classique pour se réchauffer avec cette impression de plongeon en ligne droite vers le fleuve, l’exploration de tous les recoins du domaine skiable révèle des conditions impeccables : neige molle malléable, sous-bois aux arbres ensevelis de blancheur, pistes à bosses poudreuses.

Le haut de La Misaine

Que ce soit La Prairie, une piste damée de neige naturelle avec son esquive boisée connue sous le nom de L’Estran, ou encore le trio Le Mur – La Chaudière – La Pioché qui se jette dans La Pointue pour ravir les plus experts, le secteur Grande-Pointe révèle à chaque descente sa diversité d’environnements skiables.

Dans La Prairie, avec le boisé de L’Estran à droite.

Par la suite, direction Camp-Boule, où La Simard damée, La Dominique-Maltais boisée et La Tremblay bossue nous reçoivent dans des conditions de rêve. La texture de la neige est plus fraîche dans ce secteur, signe que nous nous élevons vers le haut du paradis skiable.

La Tremblay en belles bosses molles.

L’appétit se creuse au rythme des descentes, et l’odeur qui émane du restaurant Camp-Boule stimule encore davantage l’imaginaire gustatif qui se cache derrière les parois de cette buvette de montagne. Il est 11h30, c’est le moment de se rassasier.

Le festin du midi

Le terme de « buvette » en restauration signifie un petit restaurant ou un comptoir où l’on sert généralement des boissons et des repas légers. C’est le concept de ce nouveau lieu haut de gamme qui se trouve tout juste à la sortie du télésiège Camp-Boule, s’ajoutant à l’offre gastronomique déjà alléchante du chalet du sommet dont la cafétéria est reconnue pour son menu relevé.

Le nouveau restaurant au sommet du Camp-Boule.
Modernité et ambiance chaleureuse.

L’intérieur du restaurant Camp-Boule est très moderne, chaleureux et intime. Les multiples grandes fenêtres assurent une vue imprenable sur le fleuve et, pour les journées de printemps et d’été, une terrasse extérieure surélevée met en valeur le paysage paradisiaque du Massif de Charlevoix.

La salle à manger offre une vue impressionnante.

Nous avons apprécié le menu distinctif, inspiré du terroir et mettant en valeur les produits locaux, pensé également pour un public de skieurs qui veut bien manger mais ne pas perdre trop de « temps ski ». Dans cette optique, le service est rapide, et les plats bien dosés entre la légèreté et la consistance. Pour un skieur pressé de skier, en 30 minutes le repas est pris et la panse est bien remplie. Mais ne vous y méprenez pas : il y est aussi possible de prendre son temps, savourer une boisson et profiter longuement du paysage.

Le menu est simple mais diversifié. Un repas du jour à trois services est également offert, selon l’inspiration du chef.
Le plat principal du menu du jour: un pain de smoked meat et son jus servi sur une choucroute et patates pilées.
Le repas de raclette.

Ce nouveau restaurant vient compléter à merveille l’offre gastronomique au Massif de Charlevoix, et permet un temps d’arrêt relax avant de repartir sur les pistes. Parce qu’une fois la nourriture ingérée, la journée de ski est loin d’être terminée. Il faut maintenant digérer…

La digestion

On en ressort rassasié, mais pas alourdi puisque la nourriture est de bonne qualité. Le prix est en phase avec le type de restaurants de la catégorie dans laquelle il s’inscrit. Bien manger, c’est s’offrir un luxe; bien skier l’est tout autant. L’expérience est donc complète et notre après-midi s’inscrit dans la continuité d’une journée sans faille. Nous skions allègrement partout sur la montagne avec toute l’énergie dont nous disposons.

La Martine non damée, L’Écoutille bien damée, ou encore L’Archipel peu skiée, sont des coups de cœur d’un après-midi de ski qu’on voudrait éternel. Entre le fleuve au bas de la montagne où s’étend un ciel d’eau aux textures bleutées et glaciaires, et le firmament d’un bleu irréel découpé par les figures blanches des sapins enneigés, s’élève définitivement un domaine skiable parmi les plus esthétiques du continent. Et de surcroit, qui sait plaire aux nouveaux épicuriens du ski, pour qui le mantra est désormais : bien skier, bien manger.

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Son intérêt pour la nature et le grand air se décline en deux principales activités : le ski alpin (sa grande passion) et la randonnée en montagne. Rédacteur professionnel dans la vie de tous les jours, et prenant un malin plaisir à photographier les paysages d’hiver et les skieurs lorsqu'il pratique son sport de prédilection, Pierre aime écrire sur le ski et partager ses expériences, photos à l’appui.