Essaie ça!

La montagne est si bien connue qu’il n’est plus nécessaire de la présenter, ni de la représenter. Sa réputation parle d’elle-même. Cependant, comme dans toutes les stations de ski des évènements ponctuels marquent le calendrier de la saison. Ainsi, les journées de démo de skis comme celle qui a eu lieu en ce rayonnant samedi sont-elles des opportunités en or de tester de nouveaux skis. Lors de ma visite, les six fabricants présents mettaient à notre disposition un vaste éventail de skis pour l’amateur un tant soi peu curieux d’essayer des skis allant de 62 à 108 millimètres au patin. Aujourd’hui, peu importe où et comment vous pratiquez le ski, une paire de planches vous est destinée. Ce large spectre de possibilités garantit que tous y trouveront leur compte. Saluons les équipes de techniciens, hommes et femmes, qui bravent le temps froid et venteux afin que nous puissions expérimenter leurs équipements respectifs: Salomon, Atomic, Rossignol, Dynastar, Head et Fischer. Disons-le franchement, quelle autre occasion a-t-on d’essayer gratuitement autant de skis que l’on veut en une seule journée et en un seul endroit?! Une mention spéciale est adressée à la patrouille qui est à la fois discrète et pourtant rapidement présente en cas d’incident.

Des impressions

Interviewés sur place et à chaud, des skieurs partagent leurs impressions sur tel ou tel ski.

Pierre: Il trouve son bonheur, et son défi, dans les Rossignol Hero Elite ST Ti. Il les trouve rigides, nerveux et explosifs. Leur court rayon de virage le met au défi. Il ne peut plus remonter sur ses skis… agés de 20 ans! Sa conjointe n’est pas certaine, mais il lui semble que des skis de la gamme Nova, pour femmes, lui seraient agréables à skier. Elle essaye plusieurs skis aujourd’hui, mais sans trop en percevoir les différences.

Margo: Dans la jeune cinquantaine, cette skieuse confirmée ne cherche pas à remplacer ses skis. Cependant, elle ne peut résister à l’attrait des Head Supershape E-Original. Après quelques minutes à discuter avec le technicien, elle part en piste les essayer. Avec 66 millimètres au patin, les skis lui ont fait creuser des tranchées dont elle n’a même jamais rêvé! Enthousiaste, Margo reconnaît que malgré toute l’excitation que lui procure ces skis, ils ne sont pas pour elle. Elle craint de ne pas être en mesure de les “dominer” quand elle sera fatiguée, en fin d’après-midi. Par contre, le sourire qui dépasse de son couvre-visage en dit long sur son expérience avec les Head!

Bobby: Avec une vingtaine pleine de testostérone, ce jeune homme costaud me laisse le convaincre d’essayer des Salomon. Il demeure d’abord un peu sceptique; les skis sont tous pareils, non? Non! Après deux descentes avec une paire de skis de la série S (il ne sait plus lesquels au moment où je le retrouve), il vient de vivre une révélation! Il ne peut que répéter qu’une chose: ” Oh, my God!” Il ne croyait pas qu’une expérience de ski pouvait être aussi révélatrice. Il jure que les Elan SCX (c’était quand même en 1995 qu’ils ont vu le jour…) qu’il a sous les pieds, et que son père lui a donnés, ne toucheront plus jamais la neige!

Louis-Paul: Pour lui, aucun intérêt à essayer des skis. Rien. Niet. Nada. On jase et j’apprends qu’il fait beaucoup de ski et qu’il est expérimenté. Essayer un nouveau produit pourrait, selon lui, causer deux réponses. L’une, l’envie de changer. Il ne souhaite aucunement investir dans de l’équipement neuf. Trop cher. L’autre, la déception d’avoir perdu une dizaine de minutes au comptoir des démos et de ne pas avoir trouvé “chaussure à son pied” dit-il. Alors, Louis-Paul continue ses descentes avec ses vieilles planches.

Au delà des commentaires que je relate, chaque personne à qui j’ai parlé témoigne d’un coup de coeur pour une marque ou une autre. Effectué d’une manière non scientifique, mon sondage maison révèle un engouement certain pour les skis testés. Il n’y a qu’à voir le “buzz” autour des comptoirs de démos pour réaliser à quel point les visiteurs du Mont-Blanc aiment leur sport.

Y’a pas que les démos dans la vie!

C’est juste. Je m’emballe à côtoyer les techniciens, représentants et visiteurs aux comptoirs des différents fabricants. Cependant, tous les visiteurs ne passent pas par ici. Ailleurs sur la montagne, la vie “normale” suit son cours. L’école de ski du Mont Blanc est en pleine effervescence. Les très nombreux enfants qui colorent les pistes derrière leurs instructeurs circulent à la queue leu leu ou dans le désordre le plus amusant. Rendu à cette période de la saison, nombreux sont les jeunes apprentis qui ont gagné en confiance. Et en vitesse! Ils ne rechignent pas à suivre l’instructeur dans la forêt des toutous.

Parmi cette foule de jeunes et nouveaux adeptes se retrouvent les skieurs qui viennent se détendre et profiter du grand air sans prétention ni aucune aspiration olympique. S’ajoutent à eux, les skieurs et planchistes performants à la recherche de la transcendance de l’espace-temps. On les retrouve principalement dans les Panoramique, Guy McCann, Mambo, Moustache, etc. Pour eux, point de salut à l’intérieur des limites. Je trouve ma place quelque part entre ces catégories. Mont Blanc reste une destination fantastique, où tous peuvent vivre leur rêve de repos, de grandeur ou de skis neufs.

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.