Les hivers se suivent mais ne se ressemblent certainement pas. Je me rappelle dans les années 90 d’avoir skié Tremblant un 29 novembre dans une tempête de 50cm de neige ou même l’an dernier, skier à pareille date par une température de -18! Aujourd’hui par contre, l’histoire est complètement différente: l’automne étant anormalement chaud, la station a repoussé son ouverture d’une semaine par manque de neige. Le résultat est qu’ils ont quand même eu quelques nuits froides à des températures sous les -10 et, l’altitude du sommet aidant les choses, la station a réussi à ouvrir aujourd’hui 11 pistes (4 descentes différentes au total) avec deux versants ouverts sur la totalité de leur dénivelé: les versants sud et nord.

Côté météo, le mercure s’est tenu autour de 4-5 degrés au bas des deux versants et autour du point de congélation au sommet. Fait à noter, souvent, par ce genre de températures, la montagne est plongée dans un épais brouillard, ce qui ne fut pas le cas aujourd’hui sauf en après-midi seulement pour les 50-75 premiers mètres de dénivelé skiable. Le résultat s’est avéré des conditions essentiellement printanières de neige molle, mais grâce au peu de skieurs présents sur la montagne, les pistes ne se sont pas dégradées en champ de bosses sauf certains endroits les plus à pic et ce, seulement en après-midi. Autre fait important à mentionner: la neige n’était aucunement granuleuse, un fait rare en début de saison à Tremblant. Ce genre de conditions était parfait pour des skis larges et permettait un carving très agressif avec des pointes de vitesses assez élevées, une première pour moi cette saison! Ici la Beauvallon (haut) où il était possible d’y aller carrément à fond de train:

Vers le bas du versant sud, on peut voir que la fabrication de neige a été une histoire un peu plus laborieuse. Ici, le bas de la Johansen plus étroit qu’à l’habitude:

Le fait que le nombre de pistes ouvertes soit limité me fait skier des pistes que je fréquente peu d’habitude, étant plus à la recherche de terrain expert. Je dois avouer que le carving dans la partie la plus à pic de la Nansen était aussi fort agréable:

Sur le versant nord, une seule descente était possible, soit la Petit Bonheur (photo de couverture) qui se complétait par la Beauchemin Bas jusqu’au bas de ce versant.

Les dameuses s’affairaient dans la Beauchemin (haut) où de l’enneigement artificiel a été effectué. Sans doute une ouverture probable demain ou dans les prochains jours s’il manque encore un peu de neige:

Ce n’est pas dans un avenir rapproché par contre que le terrain naturel sera skiable: la couverture naturelle est quasi inexistante. Ici, la piste Rope Tow qui n’a pas encore été enneigée:

La station est définitivement en mode COVID et les masques sont évidemment obligatoires dans les files d’attentes des divers remontes-pentes. D’ailleurs, côté attente, même si nos voisins du sud fêtaient hier leur Action de Grâce, ils étaient peu nombreux à dévaler les pentes de Tremblant aujourd’hui, les restrictions aux frontières empêchant toujours les voyages non-essentiels de ressortissants états-uniens au Canada. Qu’à cela ne tienne, l’avantage était que l’attente aux diverses remontées mécaniques était presque inexistant, ce qui permettait d’enchaîner les descentes les unes après les autres. L’achalandage en piste quant à lui pouvait aller de faible à modéré.

Advenant que la région passe en « zone rouge », la station est prête avec des terrasses chauffées et la cantine mobile qui est présentement stationnée sur le versant nord au cas où les cafétérias seraient obligées de fermer:

Au final, j’ai fait une bonne quinzaine de descentes, surtout dans les secteurs du haut du versant sud pour un total de plus de 6000m de dénivelé, un excellent entraînement de début de saison qui a haussé la barre un peu côté quadriceps.

Pour skier Tremblant, sachez que seul un nombre limité de billets-jour est disponible et que vous devez réserver via leur site web. Les passes Ikon sont acceptées par contre en tout temps.

Bon ski!

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Julien V Francoeur
En ski, Julien est un adepte de la doctrine « avoir le bon outil pour faire la bonne job »; il est donc l'heureux propriétaire d'une quincaillerie assez élaborée de paires de ski. Il ne sort jamais sans traîner au moins deux paires de skis, histoire de viser toujours le ski parfait pour toute condition donnée, y compris les imprévus!