Lorsque la Mount Washington Auto road – ci-après nommée Otto – ouvre, c’est une autre étape du ski de printemps qui débute dans les White Mountains du New-Hampshire: celle qu’on appelle communément le Slack fest. Les accès à certains secteurs, comme le Great Gulf et les Snowfields, deviennent dès lors plus faciles. Et la popularité de Otto pour le ski ne se dément pas!

Cette année, Otto a ouvert un peu plus tardivement que les années précédentes, soit le 25 mai. Et aux dires des personnes que j’ai rencontrées durant ma journée, c’était le zoo: beaucoup (trop?) de monde, des fourmilières de skieurs grimpant les fameux couloirs du Great Gulf, comme Airplane et Pipeline, rappelant les hordes du Mont Everest. Décidément, la montagne a la cote!

Pour ma part, préférant la tranquillité à la folie, j’ai pris mon mal en patience et attendu le vendredi 31 mai pour me rendre au sommet du Mont Washington grâce à Otto pour aller skier Airplane qui est, à mon humble avis, un des couloirs les plus esthétiques de la chaîne présidentielle.

La météo ayant été assez complexe, j’étais bien heureux qu’une fenêtre de température acceptable s’ouvre à moi pour mettre un terme à ma saison de ski de belle façon. Les vents étaient mon plus grand défi lorsqu’est venu le temps de décider d’y aller ou pas: on parlait de 100 à 120 km/h au passage d’un front froid qui allait toutefois apporter un dégagement. Examinant de plus près les modèles, jouant avec les indicateurs de pression atmosphérique pour bien analyser la situation, j’ai pu constater que les vents d’ouest allaient diminuer en fin d’avant-midi pour atteindre un niveau sécuritaire pour marcher sur la crête qui mène au couloir convoité qui, lui, présente une orientation est, donc à l’abris du vent.

Peut-être est-ce ces prévisions de vent qui ont démotivé les gens à venir skier, mais c’était le calme. Il n’y avait jamais plus que cinq personnes pour skier Airplane, laissant ainsi place à toute la tranquillité nécessaire pour une journée contemplative en montagne.

Aiplane est, comme je le mentionnais, un couloir très esthétique. Enclavé entre des parois rocheuses, il est étroit, incliné (45 degrés au début, puis 40 degrés par la suite), long (environ 400 mètres jusqu’au plancher du ravin) et avec une déviation à mi-parcours.

La difficulté de s’y rendre en hiver tient au fait qu’on y arrive par le haut, donc il est difficilement possible d’analyser les conditions du manteau neigeux avant la descente. Et comme tout le secteur du Great Gulf est assez engageant, il est déconseillé de s’y rendre sans avoir une fine connaissance des conditions de la chaîne présidentielle. Toutefois, avec la stabilité qu’apporte le printemps, le secteur devient une destination prisée par les skieurs à la recherche de sensations fortes!

Après trois superbes descentes dans Airplane, je décide de terminer ma journée – et ma saison – sur le Snowfield. Encore là, c’était plutôt tranquille!

Ainsi, lorsque Otto laisse passer les voitures, ces deux secteurs – Great Gulf et Snowfield – deviennent un bon complément au ski dans Tuckerman Ravine. 

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Pierre Pinsonnault
Son intérêt pour la nature et le grand air se décline en deux principales activités : le ski alpin (sa grande passion) et la randonnée en montagne. Rédacteur professionnel dans la vie de tous les jours, et prenant un malin plaisir à photographier les paysages d’hiver et les skieurs lorsqu'il pratique son sport de prédilection, Pierre aime écrire sur le ski et partager ses expériences, photos à l’appui.