Bromont montagne d’expérience, et ça continue de tomber! 7 février 2020

De déçu à repu

Avec un réveil à 4:30 et un départ à 5:15, je suis en droit de m’attendre à la totale neigeuse. Surtout que tous les gourous météo prédisent depuis 48 heures une avalanche sur l’Estrie… Puis, toutes ces écoles fermées avant même que le premier flocon ne naisse. Et cette fébrilité qui m’anime depuis 24 heures. Les signes ne mentent pas: il va en tomber une simonak! Mais voilà, à 5:15 il n’y a pas de quoi réveiller sa cousine; à Vaudreuil, ce ne sont guère que 5 à 7 centimètres qui reposent au sol. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve les bras et la mine basses devant un ciel gris, mais sans flocons. Déçu! En route, il « neigette ». À la station, c’est une accumulation toute modeste qui m’accueille. Et re-déçu. Au moins, l’école est fermée: je suis en congé! Cependant, c’est sous-estimer la Grâce du ciel, car il ne faut qu’une heure de ski gris et ordinaire avant que la Grande Machine Céleste s’active. Et là, mon ami skieur, mes ambitions neigeuses sont plus que satisfaites. Il y en a en masse, intensément, et longtemps! Tant mieux, car la route du retour sera longue et lente.

Première descente. Temps moche avec un bref épisode de grésil.
Quelques rares pistes sont demeurées fermées.
La neige débute sérieusement. Il est environ 9:30.
Seule au monde. Et alors?!

Plein la face

À compter de 10:00, le ciel est épais de flocons. Le vent commence à se lever. La neige s’accumule au sol, et sur nous durant la remontée. Les lunettes de ski sont obligatoires. Des bosses molles commencent à se former. La horde de skieurs en congé s’épaissit. Les genoux plient davantage pour absorber le relief de plus en plus dynamique. Les bordures de piste nous laissent caler à ne plus voir les spatules (c’est bon signe!). Les 7 versants et les quelques 140 pistes imbibent le flot de skieurs en quête de vraie neige. Chaque descente voit les traces de ski faites plus tôt s’effacer progressivement. Quelques sections de pistes font entendre un son de neige ferme dans les virages, mais ça arrive de moins en moins. Sur le Versant des Épinettes, les Ottawa, Petawawa, Cornwall et autres Barrie ouvrent grand la gueule pour avaler les skieurs au bonheur croissant. Du ciel tout autant que de derrière les autres skieurs, ma face se remplit de neige. Sur tout le Versant du Village, tout est beau et bon. En particulier, les Cowansville et Knowlton qui ne sont pas en reste. Il y a sur la montagne beaucoup de monde, mais l’ampleur du terrain nous disperse tant et si bien que nous avons tout l’espace voulu pour nous penser meilleurs qu’on est vraiment! Dans la Brome, j’ai entendu le son des flocons percutant mon capuchon, puis à l’arrêt, le silence.

La fin d’un beau petit « pitch » dans la Hawksbury (je pense…).
La neige s’accumule. Juste avant le lunch.
À gauche, le chalet du bas de la montagne. À droite, la billetterie qui est parfois achalandée.
Le nouveau chalet du sommet.

Le week-end…

Il sera sublime! L’air plus sec et résolument plus froid rendra les pistes parfaites. Réputé pour le damage de ses pistes, Bromont Montagne d’Expérience travaillera sans relâche pour mettre sous vos planches et skis le corduroy idéal: léger, profond et égal. Et je prédis que vous serez nombreux à la station. Alors, arrivez tôt et profitez de conditions qui compteront parmi les meilleures de la province.

Il faut bien partir un jour… il est 14:00.
La neige a bien recouvert l’auto.
Le chroniqueur, heureux comme un roi.
Article précédentMétéo à la ZoneSki, 6 février 2020: Gens des Cantons, c’est votre tour…
Article suivantJamais trop tard pour skier!
Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.