Ce n’est pas d’hier que Bromont fait courir les foules. Dès ses premières années d’existence, la station démontre une très grande popularité. Le succès de la station est la combinaison de divers facteurs tels sa proximité de l’autoroute des Cantons de l’Est, sa distance raisonnable de plusieurs centres urbains, la possibilité d’y skier une bonne diversité de pistes, la présence de défis, un dénivelé intéressant de 385 mètres, ainsi que l’offre d’un vaste domaine skiable à découvrir. Or, malgré ce gigantisme, il ne faut pas oublier que la station s’est grandement transformée au fil des ans. Afin de nous souvenir à quel point Bromont a pu se métamorphoser, nous vous proposons de remonter dans le temps en vous présentant les plus anciennes remontées mécaniques qui ont déjà pu nous conduire au sommet de pentes. 

Télésiège double de la Coupe du Monde

Ce télésiège a été fabriqué par les Industries Samson et il était connu sous la désignation de télésiège numéro 2. C’est le plus ancien des télésièges du mont Brome, c’est ce dernier qui nous permettait de remonter au sommet dès 1964. Il a été désinstallé en 1992 et depuis, des canons à neige style perche HKD ont été fixés sur les anciennes bases en béton. Le télésiège avait une longueur de 870 mètres et permettait de grimper une dénivellation de 325 mètres.

Son sommet culminait tout juste entre le sommet de la piste Waterloo et le tunnel de la Coupe du Monde. Ce dernier avait été aménagé afin de rejoindre les pistes Knowlton et Bedford en passant sous le haut de la piste Coupe du Monde, suite à l’aménagement du télésiège numéro 3.

Vers la fin de sa carrière, il servait presqu’exclusivement en été pour desservir les luges qui partaient de la mi-montagne. À cet endroit, on y retrouvait deux petits pylônes tronqués que l’on utilisait, au cours de la saison chaude, pour faire baisser la ligne de télésiège à ce débarcadère. En hiver, il pouvait servir en cas de très forte affluence et permettait néanmoins d’accéder aux pistes principales sans se rendre au sommet. Malheur aux skieurs débutants qui l’empruntaient, il ne permettait pas de se rendre à la piste facile Brome, ces skieurs devaient se rabattre sur la Cowansville.

Télésiège double du mont Soleil

Il s’agit d’un aller-retour pour ce télésiège double de marque Samson. D’une longueur de 600 mètres, il permettait de grimper les 125 mètres de dénivellation du sommet du mont Soleil. Il a été déplacé, par la suite, dans la piste Sherbrooke, pour répondre à un besoin criant de desservir un domaine skiable qui y prenait de l’expansion rapidement. Entre-temps, une arbalète à tiges rigides avait été installée à sa place sur le mont Soleil.

En 1998, ce télésiège double est retourné à son endroit d’origine afin de mieux répondre aux besoins d’une clientèle débutante qui fréquentait ce secteur. Il faut noter l’arbalète arrêtait souvent pour cause de chute de skieurs en cours de route. Il faut prendre en note que le retour de ce télésiège double a grandement accéléré la cadence de remontée au sommet du mont Soleil. Il a été remplacé depuis par un télésiège quadruple.

Arbalète du sommet du mont Soleil

Au moment du départ du télésiège double du mont Soleil pour le mont Brome, cette arbalète à tiges rigides de marque Samsom desservait le sommet de ce versant jusqu’au retour du télésiège double à son endroit initial. L’arbalète partageait alors son abri de moteur avec sa voisine, l’arbalète qui desservait le bas du mont Soleil.

Vu du bas des pentes, celle-ci était située du côté gauche et elle était connue sous la désignation de remontée numéro 5. Elle avait une longueur de 600 mètres et grimpait les 125 mètres de dénivellation du petit versant. Par contre, elle accusait un temps de remontée plutôt long. 

On pouvait en descendre à la mi-montagne où l’on retrouvait les pistes pour débutants; les gens qui n’étaient pas habitués à utiliser de genre de remontée tombaient régulièrement sur sa première moitié. De plus, pour monter au sommet, un bon abrupt attendait ceux qui désiraient s’y rendre. Cette pente pouvait faire paniquer certains et causer d’autres chutes en amont. Une fois parvenu au sommet, on en profitait pour déguster à petites bouchées une des trois pistes du secteur si longuement convoité.

Arbalète de la mi-Mont-Soleil

Cette arbalète à tige rigide de marque Samson, connue sous la désignation de remontée numéro 6, était la jumelle de sa voisine de droite -en beaucoup plus court avec une longueur de 270 mètres. Elle permettait de grimper les 55 premiers mètres de dénivellation de ce secteur. Elle était  beaucoup moins souvent en opération, servant surtout quand il y avait des cours de ski. Par contre, on pouvait se réjouir de la voir fonctionner, car cela nous annonçait que les skieurs moins expérimentés allaient s’en servir pour skier les pistes faciles du bas, tandis que le numéro 5 allait plutôt servir à ceux qui désiraient skier les pistes intermédiaires du sommet.  Ceci avait pour effet de mieux répartir les types de skieurs par remontée.

Arbalète de la piste Valcourt

Cette arbalète à enrouleur relativement courte de marque Mueller avait été installée pour rejoindre le sommet, non loin d’où arrive aujourd’hui le télésiège quadruple numéro 3. Il faut dire qu’au moment de sa création, Bromont ne possédait pas encore le sommet du mont Brome, ce qui pouvait expliquer pourquoi le télésiège double numéro 2 arrêtait un peu avant le sommet. 

Une fois cette procédure réglée, l’arbalète a été en fonction de 1968 à 1971, jusqu’à l’installation du télésiège double numéro 3 qui allait desservir le sommet à son tour. L’arbalète s’étirait sur une longueur de 270 mètres et permettait de grimper une dénivellation de 100 mètres. Afin de mieux la situer de nos jours, elle empruntait le tracé de l’actuelle piste Washington jusqu’à sa première courbe. À cette époque, cette piste se nommait Valcourt. Comme vous pourrez le constater, cela constituait une première incursion sur le versant du Lac, 30 ans avant sa création officielle. De 1971 à 2000, cette remontée avait laissé un tracé rectiligne à droite de la Cowansville, tracé que bien des gens aimaient skier en version hors-piste.

Télésiège double du sommet

L’installation de ce télésiège de marque Samson permettait de voir grand et allait devenir le télésiège principal du mont Brome, jusqu’à l’installation à sa droite du télésiège quadruple débrayable Poma en 1986. D’une longueur de 1070 mètres, avec 20 pylônes, il permettait de grimper les 385 mètres du mont Brome d’un seul trait. Ce qui lui était caractéristique était sa hauteur relativement basse: assis dedans, on pouvait le dessous des skis des gens qui utilisaient le télésiège quadruple débrayable. Contrairement aux télésièges 1 et 2, le moteur du double 3 était situé en amont car il était très facile de relier celui-ci à la ligne de transmission d’énergie qui passait à proximité.

En 1992, il a été quelque peu modifié puisque suite au démantèlement du télésiège numéro 2, il allait devenir le télésiège de service en été pour les luges. Un débarcadère a été aménagé au milieu de son parcours et les pylônes tronqués venant du télésiège numéro 2 y ont été installés pour baisser la ligne. Pour l’occasion, il a été nécessaire de rallonger certains pylônes et changer certaines roulettes. De plus, des supports  à vélo ont été installés sur ses dossiers au profit des activités de vélo de montagne qui prenaient de l’expansion à cette station. En 2003, il a pris sa retraite et a fait place au télésiège quadruple numéro 3. Par contre, ce télésiège a été aménagé légèrement plus court afin de créer de l’espace pour l’installation du télésiège quadruple débrayable du versant du Lac.

Télésiège double de la Sherbrooke

De marque Samson et connu sous la désignation de télésiège numéro 1, on le surnommait aussi télésiège caché ou télésiège des experts, il fallait être attentif pour le trouver la première fois. Seules les pistes Montréal et Sherbrooke y conduisaient directement. Venant de la Cowansville, il fallait emprunter l’ancienne petite piste Richmond ou en arrivant de la Waterloo, la Saint-Paul ou la Coupe du Monde, il fallait emprunter une petite traverse toute discrète. Il fut le dernier télésiège double installé sur le mont Brome. Il l’a quitté en 1998, pour aller servir sur le mont Soleil.

Sa fonction première était de desservir directement les pistes nommées plus haut sans être obligé de passer par le sommet ni la base. Il était très apprécié les jours de grande affluence car il n’y avait aucune attente, peu importe le moment de la journée. Il était plus court que les autres télésièges (530 mètres) et permettait tout de même de grimper une importante dénivellation de 280 mètres. Sa base se situait à la rencontre de pistes Sherbrooke et Montréal, son sommet sur le dessus de la petite butte que l’on grimpe pour débuter la piste Sherbrooke le plus haut possible. En fait, cette butte est son ancien débarcadère et ce dernier par sa longueur importante ne nous laissait aucune marge la première fois qu’on le dévalait.

Fil-neige du bas de la Saint-Hyacinthe

Connue sous la désignation de remontée numéro 7, ce petit fil-neige d’une longueur de 70 mètres et d’une dénivellation de tout au plus 15 mètres desservait une aire d’initiation à la pratique du ski tout au bas de la piste Saint-Hyacinthe. Ce qui était plutôt caractéristique de cette remontée était le fait que les poignées de montée étaient situées sur le câble du dessous et les poignées descendantes accrochées au câble  du dessus. Dans ce cas, les poulies à chaque extrémité étaient presque situées en oblique, ceci amenait la situation que les poignées descendantes nous passaient au-dessus de la tête. Or, habituellement sur ce genre de remontée, les câbles sont positionnés de façon latérale et les poulies de retour à chaque extrémité placées à l’horizontale.

En synthèse, vous serez en mesure de constater qu’aucune des remontées d’origine qui ont été présentées ici ne sont encore en opération de nos jours. Il est donc possible de toutes les qualifier de remontées fantômes. Il faut noter que la station a procédé à de nombreux investissements et plusieurs mises à niveau afin de moderniser sans cesse son domaine skiable et ce, au grand plaisir des skieurs. La station de ski Bromont mise sur son dynamisme pour se démarquer dans l’industrie du ski. Objectif atteint!

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En bon géographe, Dominique a toujours les pieds sur terre -sauf lorsqu'il skie! Véritable mine d'informations factuelles et historiques, ils partage son savoir quotidiennement grâce à son métier d'enseignant, ainsi que sur notre forum.