On ne se le cachera pas: un bon sac à dos, c’est un peu comme un meilleur ami. On compte sur lui pour nous éviter bien des tracas, nous offrir de délicieux réconforts et parfois nous sortir carrément du pétrin. Ce constat est encore plus vrai lorsqu’il est question de hors-piste. Alors on s’imagine bien le parfait sac à dos réunissant pelle, DVA, sonde, airbag, avalung, crampons, pic à glace et tout autre accessoire des grands aventuriers en expédition. Mais qu’en est-il dans la réalité du skieur hors-piste comme vous et moi dont l’expérience varie sur le spectre de la simple sortie du dimanche en «side-country» de station jusqu’à l’expédition d’un jour dans une montagne isolée par une approche de plusieurs kilomètres au beau milieu d’un parc naturel?
Un bon sac à dos, ça commence par la taille, qui se mesure en litres. Selon chacun, ça peut représenter 10 litres comme 80 litres. Un 10-20L comblerait vos besoins pour du hors-piste dont l’accès est facilité par les remontées de la station, un hélicoptère ou encore un catski. Pour des expéditions d’une journée, un 20-35L serait plus confortable. Le 35-55L s’impose dans la catégorie «nuitées en refuge ou en chalet». Enfin, le 60-70L permet des expéditions d’un type qui se rapproche davantage de l’alpinisme et des séjours en montagne qui nécessitent une tente, du matériel de cuisine et de l’équipement pour se déplacer sur glacier.
Une fois cette étape réglée, il faut considérer l’équipement que l’on est susceptible de devoir ajouter aux traditionnels skis, planches à neige et bâtons que l’on accroche aux côtés ou au dos du sac, pour ceux qui ne les ont pas aux pieds lors des montées. L’équipement varie mais peut nécessiter des compartiments spécialement conçus pour leur usage comme les pelles, airbags, hydrapack et AvaLung. Certains sacs disposent donc de compartiments spécifiques et faciles d’accès conçus pour les sorties hors-pistes: casque, peaux d’ascension et outils d’avalanche. Vous pouvez aussi vous doter d’un sac compatible avec un système d’hydratation (en pensant à isoler le tube pour les jours plus froids). Pour accéder à certains terrains abruptes ou glacés, l’usage de crampons et d’un pic à glace peut s’avérer utile. On trouve alors une ou plusieurs boucles et sangles accessibles en tous temps pour attacher ces outils de glace. Enfin, tout comme l’accès par des fermetures latérales peut s’avérer être un énorme gain de temps pour accéder aux éléments du sac sans décharger tout son contenu, un autre luxe serait un espace élastique ou une poche qui sécurise le casque sans que celui-ci ne rebondisse constamment lorsque vous ne le portez pas. Enfin, il reste que l’accessoire le plus simple et qui saura faire une différence de taille sont les ajustements des sangles aux bretelles, à la taille et à la poitrine. Ces sangles et courroies sont dans l’idéal entièrement ajustables pour offrir plus de support au dos dans les montées et un meilleur transfert de poids dans les descentes.
Photos Lucile Drouineau
Le kit «parfait» pour un sac à dos varie donc en fonction des facteurs suivants : durée de l’expédition, type de terrain fréquenté, disponibilité des premiers secours et bien sûr de la météo attendue. Pourtant, quelques grands classiques ne varient pas. Ainsi, on se répétera inlassablement que de grandes quantités d’eau faciles d’accès et une réserve d’aliments nutritifs, légers et qui ne gèlent pas (Ex. des noix, fruits secs, barres tendres…) sont des incontournables. Nos besoins alternent et si l’on fait nos bagages sur du cas par cas, la règle d’or de la sécurité ne doit jamais passer après le souci du confort. Les risques d’avalanche, de blessure, d’hypothermie, d’hypoglycémie sont aussi présents en station qu’en montagne. Ainsi, il faut toujours partir avec un itinéraire en fonction de la lumière du jour, de la météo et en ayant prévenu quelqu’un d’une heure de retour, prévoir un minimum de réserves de subsistance, des couches de vêtements de rechange et du matériel pour signaler notre position (au minimum un sifflet accroché à son manteau).
Après les essentiels de sécurité -matériel d’avalanche et trousse de premiers soins-, voici un recensement des accessoires qui peuvent faire une bonne différence et multiplier le facteur plaisir de votre journée hors-piste. L’expérience des montées et les descentes répétées ont l’art de nous faire passer de l’état de sueur intense, peu importe le froid extérieur, à celui de glaçon balayé par le vent. Alors, en montée on préfère des couches légères qui respirent. On garde nos mitaines en duvet et gore-tex pour les descentes et on sort des gants légers (du simple «gant magique» aux gants de course ou de ski de fond) lors des montées. L’usage du multicouches continue de faire sa loi et on peut prévoir en alternance un coupe vent, un duvet et un polar qui sont souvent nos meilleurs alliés. De la même façon, une tuque ou un cache-oreilles font fureur en ascension et peuvent facilement se ranger en descente. Pour les plus sensibles aux engelures, prévoyez une deuxième paire de chaussettes dans votre sac, histoire de se débarrasser de l’humidité en mi-journée ou à la toute fin.
Personnellement, une sortie en hors-piste pour moi ne s’envisage pas sans un thermos bien chaud, un litre d’eau, une paire de gant d’ascension, une de descente, une paire de chaussettes de rechange, un polaire supplémentaire, une tuque pour la montée et quelques ravitaillements bien sucrés. Pour le remplissage du sac-à-dos, on y va avec toute notre logique: ce dont on aura besoin en premier: sur le dessus, le moins susceptible d’être utilisé: au dessous, le DVA dessous le manteau, le sifflet accroché dessus. Une fois cette étape d’organisation passée, il ne vous reste plus qu’à déguster et profiter de la journée en montagne sans autre soucis que celui du terrain, de la plus belle ligne à descendre, de la plus belle approche à monter tout en contemplant le spectacle du paysage entre compatriotes de hors-piste !
Cet article a été initialement publié en 2015 et a été mis à jour en 2023 pour refléter l’évolution du milieu.