Nous arrivons à la station tout juste avant l’ouverture de 8h30. Il fait -12°C et la froide brise nordique nous rappelle gentiment que c’est encore l’hiver. La veille (samedi), 10-15 centimètres de nouvelle neige sont tombés sur la montagne, mais les forts vents ont forcé la fermeture de la station. Toute une chance pour nous car il est rare de pouvoir profiter d’une neige vierge un dimanche. L’achalandage de la journée sera plus que raisonnable : aucune attente au télésiège malgré un stationnement quand même assez bien garni.

Cette neige était donc intouchée lors de nos premières descentes du matin dans les sous-bois. Malgré le vent des jours précédents, le couvert de neige était uniforme.  Les lames de neige, qui se forment souvent en pareilles circonstances, étaient absentes.  Le couvert forestier est un bon brise-vent, mais avec ses limites, car la neige était légèrement compactée. Une texture spéciale, granuleuse très fine, qui nous permet de flotter facilement sans avoir besoin de prendre beaucoup de vitesse, très agréable à skier.  Bien honnêtement, nous avons été surpris par des conditions pas mal mieux que prévues.

Nous sommes quand même sortis des bois occasionnellement durant la journée pour parcourir quelques pistes plus exposées au soleil. J’ai accompagné les enfants une fois dans la Freeride Parc (#11), mais en tant que spectateur uniquement.

La Pow Pow (#16C), normalement toute en énormes bosses, était aplanie. À croire qu’elle avait été damée récemment ! Fidèle à sa vocation, elle demeurait laissée au naturel. Les nouvelles bosses naissantes se négociaient très facilement. Une piste rafraîchie vraiment plaisante à dévaler !

L’autre piste laissée au naturel, la Surprenante (#5), portait bien son nom avec ses icebergs camouflés sous la neige ventée.  Il fallait faire attention, mais une bonne lecture de terrain permettait de suivre des lignes excitantes.  J’y ai d’ailleurs croisés deux touristes égarés qui semblaient bien connaître le lexique des mots d’église.  À la recherche de la Familiale, ils ont plutôt fait une descente sur le fond de culotte dans la piste la plus à pic de la station ! Le photographe s’est gardé une petite gêne, préférant plutôt immortaliser un skieur plus aguerri !

En milieu d’après-midi, comme plusieurs skieurs du Québec fort probablement, nous apprenions l’annonce de fermeture de tous les centres de ski de la province.  Soudainement, chaque descente devenait de plus en plus précieuse. Comme si nous n’allions plus jamais skier ! Un dilemme se présentait : accélérer la cadence pour skier le plus de pistes possibles, ou prendre notre temps pour savourer nos dernières descentes ? Finalement, nous choisissons de terminer notre saison à un seul endroit, dans le plus beau sous-bois du Québec. Une piste unique que nous aurons le temps d’apprécier à trois reprises, en passant d’une réserve de neige à une demi-lune boisée, mais toujours dans le même décor envoûtant.  Quoi de mieux qu’un dimanche à la Cathédrale pour communier joyeusement avec la nature ?

C’est tellement trop tôt pour fermer, mais nous acceptons les raisons.  Espérons que ce soit temporaire.  Au pire, il y a toujours la possibilité de lire et relire cette chronique pour se remémorer de beaux moments !  Prenez tous bien soin de vous !

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Christian Lacroix vit en Beauce et travaille en horticulture, ce qui lui laisse du temps pour les sports de glisse. Planchiste de longue date, récemment converti au ski, il pratique ce sport principalement en famille. Leur devise: une journée en ski, active, dehors et loin des écrans c’est une journée réussie!