En s’autoproclamant « légende » avec sa moyenne de 11 mètres d’or blanc par année, Fernie Alpine Resort ne diminue pas les attentes. On pourrait penser au coup marketing trop fort, mais ça serait mal connaître l’endroit. On y est inévitablement accueilli par un employé de RCR qui a toujours à cœur notre humeur du moment. L’atmosphère est détendue, les gens sont relâchés, la neige est parfaitement légendaire à chaque descente. Retour sur une découverte inoubliable…

Lizard Bowl, après un petit 15 cm. À 10h, c’était encore traçable pour longtemps !

Tomber en amour ne s’achète pas, ne se planifie pas, ne se contrôle pas. Ce sentiment naît en nous inconsciemment. Il peut se présenter sous forme de coup de foudre ou alors prémédité d’un espoir qu’on s’est proprement forgé.

Un voyage amène toujours son lot d’émotions fortes et de déceptions inévitables. On ne connaît simplement ni l’heure ni la journée de ces moments. On se fait un scénario en tête, inventé par une photo parfaite prise au meilleur moment des 10 dernières années.

Fernie figurait depuis longtemps parmi une destination à visiter.

Lorsqu’on découvre une montagne pour une première fois, le coup de foudre peut être facilement généré avec un ciel bleu, un soleil chaud et une vue de carte postale. Si on aime la poudreuse à n’en plus finir, alors que 32 cm sont tombés la veille, la vente est aussi facile.

À Fernie, les attentes étaient incroyablement élevées. Pourtant, au premier matin, il aura fallu d’un petit 6 cm tombé dans la nuit, d’un ciel nuageux et seulement 3 virages dans la Falling Star, une piste intermédiaire de 5 km travaillée, pour en faire incontestablement une de mes 5 destinations favorite de ski, toute catégorie confondue.

Siberia Bowl, #1 Falling Star

Sa manière de nous présenter son environnement était peut-être banal (à regarder la vue.. pas tant finalement !), mais Fernie savait ce qu’elle faisait. Cette ville, située à trois heures de route au sud de Calgary, a tout pour séduire. Elle est gardée vivante par 4000 habitants au cœur des Rocheuses en Colombie-Britannique. L’hiver, la mentalité est assez simple, la priorité est à la poudreuse.

La fameuse règle du 15 cm affichée sur la porte d’une boutique. S’il a beaucoup neigé la veille, les portes sont fermées jusqu’à midi. C’est ce qu’on appelle profiter correctement de la vie.

La renommée des bols et leurs particularités

Fernie s’est forgé une réputation grâce à ses 5 bols. L’ouverture ronde permettant des lignes incalculables, suivie du trou rempli de neige dans lequel on s’enfonce est simplement magique. Quiconque expérimente pour la première fois un de ces bols est inévitablement surpris par le vaste terrain de jeu. Recevant en moyenne 11 mètres annuellement, la neige est continuellement renouvelée et tout ce qu’on peut voir sur les médias sociaux stéréotypés n’est pas si exagéré. Ce ne sont pas les cadeaux du ciel qui manquent.

L’approche du Cedar Bowl
Cedar Bowl, #76 Cedar Ridge

Le Siberia, le Timber, le Currie, le Lizard et le Cedar Bowl offrent des environnements distincts. On a l’impression d’être sur 5 montagnes différentes, mais avec toujours la même neige parfaite. Sa composition d’humidité ne la rend ni trop sèche, ni trop lourde. L’immense domaine skiable de 143 pistes permet de préserver des belles conditions longtemps.

Currie Bowl, #21 Currie Glades

En se concentrant seulement sur le ski, trois jours au minimum sont à prévoir pour découvrir ses endroits préférés et parcourir les 5 secteurs. En prenant le temps d’admirer le paysage, on peut y passer une belle semaine sans ressentir le besoin de changer d’air.

Timber Bowl

L’ambiance Fernie

La ville compte plus de 100 boutiques, restaurants, galeries d’arts, musées.

La 2e avenue. La montagne à l’arrière est toujours visible peu importe où l’on se trouve en ville.

L’après-ski au réputé Griz Bar (à la station même) ou encore la microbrasserie Fernie Brewing Company à l’extrémité de la ville comblera le côté social alcoolisé.

Griz Bar
La microbrasserie

Il m’est déjà arrivé de vouloir aimer une montagne, puis pour une raison inexplicable, la magie n’opère pas, la symbiose entre la nature offerte et l’humain n’est pas compatible.

On peut adorer notre auto, maison, vélo, paire de ski. C’est facile de les commander ou les changer selon nos intérêts, nos besoins.

C’est une toute autre sensation unique de réaliser qu’une montagne peut nous procurer autant de bonheur, de joie et d’avoir en même temps le goût de la partager avec tout le monde. Il y a une certaine culture dans le ski où on tend à être parfois égoïste et vouloir conserver son domaine pour soi.

Lizard Bowl, #51 Cascade… comment peut-on vouloir garder ceci juste pour nous ?

Comme une médaille, on veut partager Fernie avec la terre entière. N’importe quel amateur de notre beau sport mérite d’y faire des descentes légendaires.

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Jean-François Harrington
Skieur de 35 années d’expérience et plus, le Valinouët a littéralement fait son éducation. Bonnes habitudes acquises au jeune âge, ce chasseur de neige bouillonne la veille d’une généreuse bordée. Donnez-lui le choix entre la montagne enneigée ou la plage ensoleillée, il optera pour le dénivelé boisé, vous suggérant au passage de prendre la même décision!