La liste des classiques à faire au Massif de Charlevoix est longue. Une seule visite ne suffit pas pour mettre plusieurs crochets sur le répertoire.
Avec 47 pistes d’ouvertes sur 53, même en semaine lorsque seules les remontées Grande-Pointe Express et Camp-Boule Express tournent, il est possible d’avoir accès au domaine entier.
Lorsqu’on s’offre cette montagne loin des foules, on peut facilement satisfaire notre bonheur physique et mental du même coup.
L’effervescence de la première descente
Il y a très peu de station où l’on a le privilège de débuter la journée par une descente et non une remontée. Évidemment, il faut partir depuis l’accès via la route 138, car si on y va par le village de Petite-Rivière-Saint-François, on rate le coup.
Chaque matin des dizaines de fidèles attendent au sommet la levée de la banderole rouge pour s’exercer en premier, même si ce n’est pas un lendemain de tempête. Ici, les premières traces ont toujours une signification bien particulière.
Plusieurs débutent par La Petite-Rivière, c’est un classique inévitable. Le chemin semble nous forcer à l’emprunter.
Les descentes où l’on se prend pour des experts du grand slalom
L’avantage de skier le plus haut dénivelé à l’est des Rocheuses canadiennes est qu’on finit tous par se faire prendre au jeu. Même les amateurs de courts rayons le diront, au Massif, on aime prendre des grands et longs virages.
La qualité de la neige en début de journée permet toujours d’effectuer des vitesses de croisière plus élevées qu’à notre normale, et ce avec un grand contrôle.
L’incommensurable vue sur le fleuve
Mis à part les sous-bois, peu importe la piste empruntée, elle vient automatiquement avec une vue imprenable.
Plus la journée avance, plus on a tendance à en profiter d’avantage, possiblement dû aux très longues descentes jusqu’à la base, demandant un léger repos à nos jambes.
La piste Dominique Maltais, dans mon top 10 au Québec
Contrairement à plusieurs, la première raison de ma visite au Massif de Charlevoix n’est pas pour me régaler de la vue imprenable via un autoroute damé. C’est certainement une justification valable, mais dans mon cas, ce qui m’intéresse en premier lieu, c’est une descente avec quelques obstacles.
Pour répondre à ce besoin, peu de tracés au Québec valent ceux de la Dominique Maltais, située sur le Camp-Boule.
Premièrement, elle est toujours plus belle qu’on le croit. Même lorsqu’il n’y a pas eu une généreuse bordée depuis une semaine, il est possible de faire d’excellents virages dans une neige peu transformée. Elle est rarement grattée. Elle est à l’abris du vent, un peu du soleil et surtout très haute en altitude sur toute sa longueur.
Deuxièmement, elle offre à mon goût tout ce qui est agréable dans un sous-bois : une variété d’arbres différents, des secteurs dégagés, d’autres plus serrés, des passages plus inclinés allant jusqu’à des endroits plus doux, donnant un certain répit à nos jambes.
Son nom revient évidemment à la talentueuse planchiste, nommée en son honneur suite à sa médaille de bronze gagnée aux Jeux olympiques de Turin, où le snowboardcross faisait ses débuts comme discipline. Il est facile de l’imaginer sur sa planche, parcourant sinueusement les encombres de toutes sortes.
Pour moi, la Dominique Maltais est un incontournable lors d’une journée au Massif de Charlevoix. Je me fais un honneur de la prendre en filature au moins une fois. Comme tout bon inspecteur des lieux, je me laisse souvent prendre à y retourner au moins une deuxième fois, question de confirmer ma première supposition. Puis une troisième, si une tempête vient de déchaîner, une quatrième si les jambes répondent présentes, une cinquième lorsque je vis sans lendemain, …
On pourrait ajouter plusieurs autres classiques comme La Fénomène ou La 42. Évidemment, sans la remontée Maillard Express en fonction durant la semaine, il faut travailler un peu pour s’y rendre quelque fois.
Allez, une petite dernière pour la liste : L’Archipel. C’est une belle piste intermédiaire (assez technique) contournant des arbres, formées de bosses.
Elle garde bien les jambes au chaud et procure évidemment un autre point de vue, on ne se tanne pas !