Les skieurs et planchistes ressemblaient à de petites abeilles vendredi au Massif de Charlevoix. Du Camp-Boule au Cap-Maillard, ça butinait le domaine skiable à la recherche de la précieuse neige tombée en abondance depuis la veille. On a rapidement la piqûre de ce genre de journée.

40 cm sous les planches

Le site du Massif indiquait 38 centimètres tombés au cours des 24 dernières heures. Les optimistes comme moi peuvent facilement arrondir à la dizaine supérieure. La journée a donc commencé avec 40 centimètres sous les planches et l’espoir de tracer une montagne.

La Lavoie au Camp-Boule.

Le Camp-Boule semblait tout indiquer pour entamer la matinée dès l’ouverture. Les vents violents qui sévissaient, au sommet seulement, paraissaient peut-être moins susceptibles de nous faire front dans cette partie de montagne.

Quelque part dans La Dominique-Maltais.

Premiers sur la ligne de départ, les deux compères et moi avons pu facilement tracer les quatre premières pistes de la journée. La Bouchard et La Lavoie se sont dévalées sur une neige poudreuse quand même assez sèche. Aucune trace autre que les miennes lors de mon passage. Rien à voir avec la poudreuse collante reçue à Québec. Que du plaisir moelleux, sans effort et tout en douceur.

Les arbres pour abri

Le reste de la journée s’est majoritairement déroulé dans les sous-bois. Après que nous nous soyons attaqués à La Dominique-Maltais et à La Fortin, toujours dans le Camp-Boule, nous nous sommes dirigés au coeur de la montagne pour réessayer L’Estran, le petit nouveau sur la liste des sous-bois chouchous.

L’Estran est un sous-bois qui gagne à être connu.

Ce sous-bois considéré comme « difficile » est accessible par La Prairie. Pour le skieur intermédiaire qui souhaite hausser son niveau de ski, il s’avère un choix idéal. Pour l’expert, il représente un bel intermède avant de reprendre du collier dans plus costaud.

Le défi Cap-Maillard

C’est ce que notre trio a fait en partant à la conquête du Cap-Maillard. Ma dernière aventure dans le sous-bois L’Artimon n’avait pas été concluante en raison du manque de neige et d’un fond durci.

Un sous-bois fait en journée. La Chaudière? L’Artimon? La Dominique-Maltais? L’auteur de ces lignes a vu trop d’arbres et ne s’en rappelle plus.

Cette fois, la pente abrupte n’avait rien d’effrayant avec la quantité de neige tombée. Le bois serré demande des virages rapides et un bon contrôle de la vitesse, mais quelle piste! À découvrir, ou comme pour moi, à redécouvrir.

La légendaire 42 représente toujours un beau défi même pour le skieur expérimenté.

Sa voisine, La 42, avec ses bosses surdimensionnées, avait de quoi chauffer les quadriceps. Que dire de cette piste légendaire, sinon qu’elle est toujours à la hauteur des attentes dans des conditions de neige fraîche abondante.

Neige et lumières

Tout au long de la journée, la montagne a offert ce qu’elle a de mieux comme conditions. Sûrement l’une ou sinon elle est la plus belle journée de la saison au Massif de Charlevoix. Ce que l’on oublie souvent, moi le premier, c’est de profiter des décors et des ambiances. À ce chapitre, la station a aussi beaucoup à offrir.

Ça soufflait fort au sommet.
Une vue à partir de la remontée Le Maillard-Express.

À notre arrivée, le Soleil pointait avant de se camoufler graduellement derrière les nuages. Et la neige s’est remise à tomber après l’accalmie en matinée. D’une descente à l’autre, la lumière changeait, donnant des perspectives différentes au grandiose décor de Charlevoix sur fond de fleuve.

Et comme le ski sans l’après-ski, ce n’est pas du ski. Il fallait célébrer cette seconde journée de poudreuse en trois semaines au Massif. Les abeilles le méritaient bien… biz biz biz.

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Jean-François Néron
"Bosses, sous-bois, poudreuse." L’hiver venu, Jean-François répète ces mots comme un mantra. Il aime chasser la tempête pour profiter de conditions optimales. Son plaisir est doublé lorsqu’il dévale les pentes entre amis ou rencontre les “habitués” d’une station, question de découvrir des secteurs moins fréquentés.