«On veut que nos clients aient du plaisir!» La voix raisonne sur un ton jovial dans la pièce où je me trouve, au premier étage du chalet de la station de ski du Relais. Quelques minutes plus tard, la même voix se fait entendre, sur un ton plus grave: «Vous avez droit à seulement 15 minutes ici, pour vous réchauffer.» Et le petit groupe d’ados de rétorquer: «Oui, mais on attend quelqu’un.» Avec patience, l’homme reste toutefois implacable: «Il faut sortir.»
Cet homme, c’est Serge. Il veille à appliquer les consignes sanitaires dans la petite partie du chalet qui reste ouverte afin que la clientèle puisse se réchauffer et aller aux toilettes. Les habitués le saluent, lui sourient des yeux et respectent les consignes. Quelques fois, il doit négocier avec des petits groupes pour faire respecter le mot d’ordre, les 15 minutes allouées étant probablement son plus grand défi. Néanmoins, toujours cordial, mais toujours implacable, je l’entends encore expliquer l’argument à deux jeunes femmes: «Nous voulons éviter la contamination par l’air, il faut que les gens évitent de s’attarder, c’est pourquoi vous devez sortir après 15 minutes.»
Bien informé, il comprend l’enjeu des aérosols et, surtout, veut s’assurer que Le Relais soit un lieu sécuritaire. Les 15 minutes que j’ai passées dans la salle m’ont convaincu d’une chose: son travail, difficile puisqu’on peut imaginer le nombre de petites interventions du genre qu’il doit faire tout au long de la journée, est essentiel pour que nous, skieurs et planchistes, puissions avoir une saison de ski. Son travail, comme celui de tous les employés de la station de ski, est exemplaire. Et je voulais débuter cette chronique pour le remercier, lui et tous les autres employés du Relais, qui s’acharnent à nous offrir une expérience de ski sécuritaire et extrêmement plaisante.
Le plaisir
«On veut que nos clients aient du plaisir!» Je repense à la phrase lorsque je monte dans le télésiège. De l’entendre dans une salle aseptisée, sans blingbling ou autre ornement, c’est une chose; mais de se la réitérer dehors, sur les pentes, lui confère tout son sens.
Le pari du Relais a été difficile: ne pas vendre d’abonnements de saison et limiter le nombre de billets en séparant la journée en trois tranches de quatre heures. Difficile au départ, on en voit aujourd’hui les retombées: l’expérience de ski est probablement la meilleure que vous allez retrouver au Québec, du moins près des grands centres urbains. L’achalandage est contrôlé, ce n’est pas le chaos aux remontées mécaniques, c’est plus facile de faire respecter les mesures sanitaires et les conditions de glisse restent bonnes plus longtemps.
Évidemment, un client heureux aura tendance à respecter davantage les contraintes qu’on lui impose. La boucle est bouclée; le pari est gagné, le plaisir des skieurs aussi.
Le plaisir continue
La veille de ma sortie au Relais, soit la soirée du 6 janvier, tous les skieurs étaient probablement à écouter la conférence de presse de François Legault. On retenait tous notre souffle, même si quelques informations avaient coulé le matin quant au «reconfinement», laissant présager que les sports extérieurs resteraient permis. Mais il fallait attendre le discours officiel, parce qu’on sait que tout peut changer très vite. Et le soulagement fut énorme pour tous: on va continuer à avoir le plaisir de skier!
On peut penser que c’est grâce au travail acharné de personnes comme Serge qui, au quotidien, font des pieds et des mains pour que les protocoles sanitaires des stations de ski soient conformes aux standards demandés. Et en plus, d’avoir la patience de les faire respecter par les plus récalcitrants, avec le seul objectif de nous permettre de skier.
Prenez donc le temps pour les féliciter, de leur sourire avec vos yeux, de les respecter. Et pensez-y aussi dans vos comportements quotidiens, puisque l’effort doit être collectif. Parce que si les cas continuent d’augmenter, on ne sait pas quelle sera la prochaine décision du gouvernement…
Bon ski!