L’hiver au sud

Le Massif du Sud a eu beau faire de la publicité sur ses réseaux sociaux concernant les excellentes conditions de glisse ainsi que l’absence de files d’attentes, c’était tout de même assez tranquille en cette journée de Pâques, ce qui permettait d’enchaîner les descentes sans attendre. Le secteur expert ainsi que la totalité des sous-bois à l’exception de la Bipolaire étaient fermés. La neige reçue cette semaine a sans aucun doute contribué à rendre la surface douce et accrocheuse malgré une certaine fermeté en début de matinée. Les endroits glacés ou à découvert étaient étonnamment rares. Malgré un léger ramollissement de la neige en mi-journée, c’était encore l’hiver au sud!

Les remontées étaient très confortables avec le soleil qui nous réchauffait juste assez pour se sentir bien. Dans les pistes, on sentait un légère brise du nord qui nous gardait au frais ainsi que la neige. Je ne vous cacherai pas que j’aurais quand même aimé goûter à quelques petites bosses du printemps! Lorsque j’ai quitté vers 13h00, on commençait à peine à voir une mince couche de crème se former sur la surface.

En cette belle journée, on voyait bien le versant sud du Mont Sainte-Anne dont les pistes naturelles s’effacent rapidement.
Voici une photo prise dans La Familiale à mon arrivée à 9h30. Il y de ces petites lignes dans la neige que l’on apprécie particulièrement…

Un petit tour en forêt

Puisque j’habite à Lévis, j’ai l’habitude de skier au Massif du Sud au moins deux ou trois fois par hiver. À chaque visite ou presque, je ne manque pas d’y mettre les spatules en forêt. Malgré le défi que cela représente pour moi, je trouve cela relaxant. Bien que j’y aille doucement, ça me met au défi et ça contribue à rehausser un peu mon niveau de ski. J’étais déçu ce matin de constater qu’un seul sous-bois était accessible. Malgré les pancartes peu invitantes à l’entrée de la Bipolaire, j’ai bien fait de m’y lancer!

Ces pancartes étaient peu invitantes pour un skieur des bois occasionnel comme moi!

La neige? Tapée par endroit, mais fondamentalement assez molle! La couverture? Il fallait analyser le terrain et choisir ses lignes, mais rien pour écrire à sa mère. L’achalandage? Quelques skieurs par-ci par-là, sans plus. La sensation? Superbe!

Suite à cette descente, je me suis demandé pourquoi il n’y avait pas plus de sous-bois accessibles. J’aurais bien aimé poser la question à un patrouilleur mais je n’en ai pas croisé d’assez près.

La Bipolaire était à la fois paisible et très skiable.

Une montagne d’experts?

Au milieu des années 2000, alors que je prenais la décision de m’équiper afin de devenir un skieur plus assidu, je me souviens avoir été marqué par une publicité du Massif du Sud dont j’ignorais alors l’existence. Une collègue de travail me dit alors : « C’est vraiment un bel endroit, mais c’est une montagne d’experts! ». Quelques semaines plus tard, je m’y suis rendu malgré une certaine appréhension. Je me souviens avoir été fortement marqué par le changement de décor au fil de la remontée : d’érablière à forêt de conifères à l’allure de plus en plus boréale à l’approche du sommet. J’ai également aimé l’aspect vintage de la montagne avec son vieux télésiège lent et l’apparence brute et sans artifice des lieux. J’ai été surpris de constater qu’à l’exception de la Familiale – que j’ai d’ailleurs aimé malgré ses faux plats – il n’y avait rien de vraiment facile!

Est-ce bien une montagne d’experts? J’y pensais en skiant aujourd’hui et je dirais que c’est plutôt une montagne qui s’adresse à des initiés. Les pistes vertes situées au centre de la montagne seraient classées noires dans une grande proportion des stations de ski québécoises, et les sous-bois les plus faciles offrent un défi plus soutenu que les diverses « forêts magiques » que l’on voit ailleurs. Nul besoin d’être un expert pour s’y amuser en autant que l’on soit prêt à sortir de sa zone de confort à certains moments. Il faut y voir une opportunité pour s’améliorer.

Le Massif du Sud est plein de surprises! En plus des sous-bois spectaculaires et des pentes très inclinées, on y trouve des pistes étroites et bosselées comme La Défi (13a) qui porte d’ailleurs bien son nom.

Un beau bilan malgré tout

Au retour de cette belle journée à parcourir le domaine skiable du majestueux Massif du Sud, j’ai rangé mes skis et sorti mon vélo. Le bilan que je fais de la journée est à l’image du bilan de la saison : une belle température, des pistes damées dont la qualité est constante, du personnel passionné et courtois malgré les défis que l’on connaît, et surtout une communauté de skieurs qui respectent bien les règles sanitaires en place dans une immense proportion. On n’aura peut-être pas eu tant de neige et de tempêtes, mais on pourra tout de même dire qu’on n’aura jamais eu aussi peu de redoux qui viennent tout scrapper! En cette fin de saison qui fut un peu spéciale, je garderai un bon souvenir de cette sortie du 4 avril tout comme de l’hiver 2020-2021.

La Promenade (16) fut mon coup de coeur de la journée! Elle est située à droite sur la carte des pistes.

Psst!!! C’est pas fini! Je gagerais certainement un petit 10 que le Massif du Sud sera ouvert le week-end prochain…

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Musicien professionnel et enseignant, Nicolas est passé d'un mode de vie sédentaire à actif il y a quelques années déjà. En plus de pratiquer le vélo, la randonnée et le ski alpin, il aime observer et analyser ce qui l'entoure. Ses conclusions ne sonneront pas faux à vos oreilles car Nicolas voit juste!