Poudreuse épique, achalandage épique: voilà la formule qui consacre la journée du 15 mars 2017 au Mont Sutton. Pour ces deux éléments, elle passera à l’histoire!

La tempête: vous l’avez vue, entendue, vécue… La neige qui a submergé le Québec les 14 et 15 mars fut d’une ampleur rare. Sur les montagnes de l’Estrie, la tempête a laissé plus de 70 centimètres le 15 mars au matin, et la neige a perduré toute la journée. C’est pas compliqué: on n’en a jusqu’à la taille, dans le stationnement et dans les pistes.

L’achalandage: moi qui croyait m’en sortir puisque nous sommes en pleine semaine. Eh bien, non! Mauvais calcul. Jamais je n’ai vu un achalandage à ce point épique dans une station de ski. Fermetures d’école, skinusite, grippe alpine: toutes les raisons semblent bonnes pour profiter du pactole neigeux. Et bien entendu, cet achalandage se matérialise d’abord au télésiège II.

Oui, vous avez bien vu: c’est bel et bien la file du télésiège à 9h!

J’avais quand même prévu le coup et je suis arrivé à la station très tôt. Je ne suis d’ailleurs pas seul: mon collègue Patrick Teasdale, de ZoneSki, m’accoste à 7:45 à la billetterie.

Sutton aussi a prévu le coup… enfin, en partie. La billetterie est ouverte très tôt, question de servir les clients à mesure qu’ils arrivent, avec l’effet de désengorger la vente de billets. Par contre, seulement deux télésièges sont en opération à l’ouverture, soit le II et le IV. Et là, laissez-moi vous dire que ça engorge!

Heureusement, Patrick et moi sommes sortis tôt pour aller nous installer dans la file du télésiège II, ce qui fait que nous avons la chance d’être dans les premières chaises et de profiter de nombre innombrable de faceshots lors de nos premières descentes.

La poudreuse: j’ai rarement, mais très rarement eu la chance de skier dans autant de neige au Québec. Ça ne m’est arrivé que quelques fois – je les compte sur les doigts d’une main – durant mes 35 années de ski. La neige aujourd’hui est légère et n’offre aucune résistance; durant mes premières descentes dans les sous-bois du secteur IV, j’enfonce jusqu’à la taille et l’or blanc me vole au visage, dans la bouche même, et m’aveugle dans un nuage poudreux. «Comme dans l’Ouest» sont d’ailleurs les mots que les gens utilisent pour décrire les conditions, en ajoutant parfois à la blague: «Sutton, BC».

Patrick dans le sous-bois V:

À notre deuxième descente dans le secteur du télésiège IV, nous nous heurtons à la dure réalité de la journée: l’achalandage monstre. Ce qui nous pousse à nous exiler vers le secteur du I et du Io, moins pentus et moins skiés, mais tout aussi enneigé:

Comme le télésiège I n’est pas encore ouvert, nous retournons au II où il y a beaucoup moins de monde. Tous les gens sont au IV. Personnellement, et Patrick est de mon avis, vaut mieux skier qu’attendre et, bien que moins pentu, les secteurs du I et du II sont le fun à descendre. Et les faceshots y sont aussi bons qu’ailleurs!

Finalement, les télésièges I, V et VII ouvrent vers 11h. Tout comme les sous-bois du versant sud, où nous nous dirigeons après le dîner. Là encore, nous sommes choyés! Patrick en extase dans l’Extase:

Évidemment, plus la journée avance et moins il reste de poudreuse à faire voler. En après-midi, le domaine skiable se trouve de façon générale assez tapé et en grosses bosses molles.

La neige continue de tomber assez intensément toute la journée, de sorte qu’à la fermeture le rapport des conditions de glisse du Mont Sutton annonçe 115 cm de neige au sommet depuis les dernières 24 heures. Demain risque d’être une autre journée mémorable: y serez-vous?

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Son intérêt pour la nature et le grand air se décline en deux principales activités : le ski alpin (sa grande passion) et la randonnée en montagne. Rédacteur professionnel dans la vie de tous les jours, et prenant un malin plaisir à photographier les paysages d’hiver et les skieurs lorsqu'il pratique son sport de prédilection, Pierre aime écrire sur le ski et partager ses expériences, photos à l’appui.