Malgré la saison exceptionnelle à laquelle nous avons eu droit cette année, les options skiables commencent à se faire de plus en plus rare dans le bout, particulièrement sur la neige naturelle. Afin de rallonger un peu ma saison, je n’ai pas eu le choix de m’éloigner un peu de mon habitat naturel et de me retourner vers l’incontournable du ski de printemps : le mont Washington. Comme la route qui mène au sommet n’était pas encore ouverte (edit: elle est maintenant ouverte jusqu’au sommet!!!), la seule façon d’accéder les lignes skiables et de gravir le sentier « Tuckerman ravine trail » vers le sommet à partir de Pinkham notch. La neige est encore omniprésente tout au long de l’ascension. Plutôt timide sur le premier kilomètre, la neige recouvre totalement le sentier pendant une longue portion du sentier qui mène au pied de Tuckerman. Il est tout de même inutile d’apporter les peaux, les aiguilles de sapins ainsi que les débris recouvrent partiellement la neige.

Tuckerman ravine

L’arrivée au bol est toujours aussi impressionnante. La sensation que procure la quantité de neige ainsi que l’immensité du domaine skiable vaut le déplacement à eux seuls. Plusieurs options étaient possibles aujourd’hui, mais la majorité des gens s’étaient retournés vers la « Left Gully », le couloir à l’extrémité gauche qui était encore bien enneigé. Avec les températures sous le point de congélation durant la nuit et la matinée, la neige commençait à peine à dégeler lors de notre ascension vers midi ; les crampons et piolet étaient de mise particulièrement dans la portion supérieure qui est beaucoup plus escarpé. Bien qu’invitant, nous avons décidé de ne pas descendre cette route et de poursuivre notre route vers le sommet. 

Mon partenaire de la journée, Charles, carbure beaucoup plus à l’escalade qu’au ski. Solide sur ses skis, mais n’ayant pas sorti ses skis de la saison, il était plus sage de se replier vers les « snowfileds ». Ces lignes moins pentues, beaucoup plus large et surtout moins exposées aux rochers  pardonnent plus facilement en cas de chute. L’ascension de la « left gully » procure une bonne dose d’adrénaline en soit particulièrement lorsqu’il vient le temps de se hisser sur la corniche du bol. Une poignée de skieurs se sont élancés dans les pentes lors de notre ascension.

Snowfields

Bien que boudé par la majorité des skieurs (probablement à cause de l’approche colossale),  les « snowfields » représente une belle alternative à ce temps-ci de l’année. L’ouverture de la route le 12 mai changera probablement la donne, car les « slackers », ceux qui empruntent la route pour se rendre au sommet en auto, pourront s’élancer dans les flancs enneigés sans avoir à gravir les 1917 mètres du mont Washington. Tout au long de la journée, le mercure n’a malheureusement pas dépassé le point de congélation dans la portion supérieure de la montagne. Ceci a donné place à des conditions de ski plutôt marginales. Malgré tout, la croûte glacée défonçait sous le poids de nos skis et les virages étaient tout de même possible. Étant très peu skié, les surfaces étaient beaucoup plus lisse que du côté de Tuckerman. La couverture neigeuse permettait encore hier de descendre du sommet jusqu’au sommet du ravin sans retirer les skis. 

Exténués de notre journée, nous avons sagement contourné Tuckerman lors de notre retour via le sentier de « Lion’s head » pour revenir à la base. 

Avec l’affluence plutôt modeste, je n’ai pas aperçu personne dans « Hillman’s highway » qui pourtant semblait être une très belle option.

Il vous reste encore quelques jours, voir semaine pour profiter de cette neige. Avec l’ouverture de la route vers le sommet, ceci rendra les choses beaucoup plus facile. Nous n’avons pas été voir le secteur de « Gulf of slides » mais, à voir la couverture présente sur la montagne, je pariais un vieux 2$ que c’est le secteur à être en fin de semaine.

Au total, la balade de 20.43 km avec un sac à dos de 45 livres nous aura donné un dénivelé positif de 1427 mètres.

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Fils illégitime du défunt Prof Bof, Marc-Antoine est passionné par deux choses: la neige et la science. Tantôt, en classique, tantôt en skating et tantôt en hors-piste, Marc-Antoine s’oppose fermement à la binarité de la discipline et refuse d’être associé à un camp défini. Follement amoureux de la neige, sa non-binarité lui permet bon an mal an de profiter de sa passion de la glisse d’octobre à juillet.