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    En images: Sommet St-Sauveur, 26 février

    La semaine de relâche de la région des Laurentides avait débuté avec de la pluie. Cependant, aujourd’hui le soleil fait son retour de façon glorieuse. Bien entendu, qui dit dégagement dit aussi baisse de la température. À -2 degrés, personne ne se plaindra d’avoir froid.

    C’est vrai que le soleil est bon et que la température est douce, pourtant les surfaces ne sont plus tendres. Dès 10:30, on skie sur du ferme et du très ferme. Les dérapages sont légion, tandis que le son des skis sur ces surfaces témoigne de ce à quoi on a affaire.

    Des carres affûtées et de la graisse de jambe sont de rigueur. La glisse est très rapide. En témoigne, la multitude de jeunes en congé scolaire qui dévalent les pistes à vitesse grand V et sans retenue. Sur la photo, contrôle et technique sont un gage de carving sans danger pour quiconque!

    La splendide vallée de St-Sauveur est à son meilleur après les tempêtes de la semaine dernière.

    Les sous-bois ont été abondamment skié depuis une semaine. Malgré cela, ils demeurent encore tout à fait fréquentables bien que la neige transformée après le regel de la nuit dernière soit un peu moins accueillante. Crounch, crounch… mais pas de glace ni d’obstacles surprises.

    Alors que les surfaces deviennent rapidement moins invitantes, le soleil et le foyer central accueillent ceux parmi nous qui ont envie de renouer avec la bienfaisante sensation du printemps. En résumé, une abondance de neige qui promet une longue saison (on est à « St-Sau » après tout!) et des surfaces rapides qui feront ou déferont votre style en descente!

    En images: Centre Vorlage, 24 février 2025

    Un lundi matin paisible au Centre Vorlage, dans le village de Wakefield. Les trois télésièges tournent, toutes les pistes sont ouvertes… mais les skieurs brillent par leur absence.

    Il est 10h00, et les remontées tournent depuis 9h30, pourtant, je ne suis que la onzième voiture dans le stationnement. L’endroit est désert. J’ai presque l’impression que le centre de ski n’a ouvert que pour moi. La sensation est étrange… Les conditions sont parfaites : -2°C à mon arrivée et toutes les pistes impeccablement enneigées grâce aux deux récentes tempêtes qui ont frappé l’Outaouais.

    Snow Dance… la piste parfaite pour bien commencer la journée. Impeccablement damée, elle offre une belle largeur et épouse harmonieusement le relief naturel. Bien que courte, elle permet aux skieurs de tous niveaux de descendre ensemble et de profiter pleinement du moment. Ce matin, elle est toute à moi!

    Vue sur le secteur des débutants depuis la piste Chien Chaud.

    Sous-bois #29, tel qu’indiqué sur la carte des pistes. Plusieurs options de descente s’offrent aux skieurs dans cette zone. La photo illustre parfaitement le manteau de neige naturelle recouvrant la forêt.

    La Chute, une piste courte mais abrupte, qui plonge sous le télésiège principal.

    Cream Puff, la piste incontournable pour les adeptes du parc à neige. En semaine, elle est déserte.

    La piste Arcade offre une belle pente douce, mais laissée à l’état naturel avec de petites bosses, idéale pour une expérience de glisse différente.

    Vorlage me rappelle le centre de ski Vallée Bleue, un véritable voyage dans le temps, comme si l’on retournait 40 ou 50 ans en arrière. Seul le chalet moderne trahit l’époque actuelle. Skier presque seul ici n’a pas de prix. Les seuls sons qui résonnent sont ceux des moteurs des remontées mécaniques.

    En images: Mont Orford, 23 février 2025

    La pisté Intrépide (versant Orford) un beau challenge!

    En ce dimanche 23 février, le Mont Orford était tout simplement sublime! Dix centimètres de neige fraîche tombés durant la nuit s’ajoutaient à tout ce qu’Orford a accumulé depuis le début de l’hiver, faisant de cette montagne, selon moi, le plus beau terrain extrême de toute la province de Québec.

    Max dans le haut du sous-bois Porc-épic (versant Orford)

    Ça fait très longtemps que je skie cette montagne, et je l’ai rarement vue dans un état aussi incroyable! Orford est reconnue pour avoir l’un des plus beaux domaines skiables extrêmes, avec de nombreux obstacles naturels. Aujourd’hui, ces obstacles étaient plutôt rares, même dans les sous-bois difficiles du versant Giroux, situés à une altitude plus basse que ceux du versant Orford! Nous avons passé une bonne partie de la journée dans ces sous-bois car ils étaient tellement agréables à skier avec toute cette neige et en plus, ils sont moins fréquentés que ceux du versant Orford, ce qui donne de meilleures conditions!

    Les sous-bois des Légendes portaient bien leurs noms aujourd’hui sur le mont Giroux.
    Haute voltige dans le sous-bois Lacroix (Versant Giroux)

    Skier sans restriction dans une telle quantité de neige est un pur bonheur! Descente après descente, s’éclater dans des bosses de neige poudreuse avec quelques bons pitchs inclinés procure de belles doses d’adrénaline! Les sous-bois du mont Giroux étaient extraordinaires aujourd’hui, et nous en avons profité au maximum! En plus, aucune attente à la remontée quadruple du mont Giroux Est.

    Max dans le sous-bois Nicolas Fontaine (versant Giroux)
    Dans la poudreuse du sous-bois Labrecque

    Il y avait beaucoup de skieurs et de planchistes aujourd’hui à Orford, mais malgré tout, l’attente aux remontées mécaniques était négligeable, voire inexistante au versant Giroux Est! La météo était des plus confortables en montagne, avec un mercure de -5 degrés et pratiquement aucun vent. À mon arrivée en matinée, la neige tombait faiblement et avait tout de même laissé plus de 10 centimètres durant la nuit.

    Sous-Bois Lloyd Langlois (versant Giroux)
    Max en action dans le sous-bois Passe de l’ours (versant Orford)

    Des hivers comme celui-ci, j’en prendrais à chaque année! Ça fait longtemps que je n’ai pas eu autant de plaisir à skier les montagnes, surtout celles des Cantons-de-l’Est. Aucun redoux depuis le 31 décembre dernier, de nombreuses chutes de neige et quelques tempêtes pour rehausser le tout! Je l’ai toujours dit : lorsque le Mont Orford reçoit beaucoup de belle neige, cette montagne devient la destination par excellence pour skier au Québec, tant pour son haut dénivelé, son degré d’inclinaison que pour son incroyable terrain extrême! Cette station a tout pour plaire, autant aux débutants qu’aux experts, et en ce moment, c’est LA place où skier, surtout à proximité de Montréal.

    Bon ski!

    En images : Mont Grand-Fonds, 23 février 2025

    Les Braconniers

    C’est notre troisième visite cette saison et à chaque fois le Mont Grand-Fonds ne nous déçoit pas ! IMPECCABLE ! Aucun redoux depuis décembre, alors le fond des pistes est tendre à souhait, et la descente se fait dans le silence, les carres n’ayant que la neige à couper !

    Voir les petits enfants s’amuser dans les Bouleaux, une piste signature du centre de ski…

    Les Bouleaux

    … et les grands enfants sauter tout près des arbres !

    Confondre les arbres avec une « gate » !

    Même si Les Bouleaux est une piste bleue facile, elle est une partie de plaisir pour les petits et les grands.

    La piste Les Braconniers demande aux skieurs intermédiaires et avancés des virages plus agressifs et soignés, tout en leur permettant de petits sauts pour s’envoler !

    Les Braconniers
    Aucune plaque durcie !

    Sous le télésiège le plus performant au Québec, la Chouenneuse et la Cascadeuse sont enfin ouvertes ! Merci aux deux tempêtes de la semaine dernière. À cette même date l’an dernier, elles étaient fermées.

    La Chouenneuse et la Cascadeuse

    Tellement performant ce télésiège que l’attente est inexistante. Les gens de la place le disent : beaucoup de skieurs viennent de l’extérieur de la région cet hiver, et c’est tant mieux ! Le stationnement n’est pas plein aujourd’hui, mais il a vu des dimanches beaucoup plus tranquille les années précédentes.

    Un bon dimanche !

    On a testé le traiteur du Fairmont Manoir Richelieu ce midi. Situé au 2e étage, il offre un menu complètement différent de la cafétéria.

    Nous avons choisi la Grande planche à partager. Pogos coréens, accras de morue, fondues parmesan, brochettes de poulet, crostinis… Délicieux, mais nous aurions pris un peu de salade pour ajouter de la fraîcheur et du croquant.

    Grande planche à partager.

    Nous avons rapporté la moitié à la maison. Ouf… C’était beaucoup !!

    Ils sont là que le weekend, mais pendant la relâche ce sera disponible toute la semaine !

    En images : Bromont, montagne d’expériences, 22 février 2025

    Une autre belle journée de ski en ce samedi ensoleillé était au menu à Bromont.

    La température est clémente et nous offre un beau -8° avec pratiquement aucun vent.

    Bromont a reçu 2 cm de nouvelle neige depuis hier et un total de 7 cm pour les 48 dernières heures. Si on ajoute ça à ce qui est tombé depuis la dernière tempête, la montagne s’est faite recouvrir de 52 cm de neige depuis la semaine dernière. Ça regarde bien pour la semaine de relâche.

    En ce qui concerne les conditions de glisse, la montagne nous propose une surface de neige poudreuse damée sur une base ferme. Les plaques de glace se font particulièrement rares.

    L’équipe d’entretien des pistes ne lâche pas ! Elle continue son excellent travail pour nous offrir des pistes de qualité.

    Nous avons skié presque tous les versants et chaque descente était très agréable. Les conditions étaient vraiment très belles.

    Une compétition de slalom géant avait lieu sur le versant du village ainsi qu’une compétition de snowboard cross dans la Calgary au versant des cantons.

    Les sous-bois sont également très beaux et la couverture est pratiquement complète.

    Encore une fois, ce fut une belle expérience ! L’hiver n’est pas terminé, allez en profiter ! Bon ski !

    En images : Le Relais, 21 février 2025

    Après un mois d’inactivité causé par une blessure, me revoilà sur les skis. J’ai choisi une valeur sûre et une journée parfaite. C’est sous un ciel bleu et une météo agréable que je suis arrivé au Relais du Lac-Beauport, situé à une quinzaine de minutes du centre-ville de Québec. À mon arrivée vers 10h, surprise, le stationnement est presque complet. J’ai su qu’il y avait un groupe de l’école Rochebelle, puis deux commissions scolaires de la région qui sont en journée pédagogique.

    Dans le chalet, une assez longue file d’attente m’attend pour me procurer mon billet. La station a mis en place l’année dernière un système RFID de billets et de guérites afin d’accélérer la vérification aux remontées. Visiblement, le système est beaucoup plus lent et l’attente semble interminable. Le personnel fait très bien, au lieu d’avoir un système à notre service, c’est le client qui est au service du système. Plus de 30 minutes pour récupérer mon forfait. Une fois ce désagrément passé, tout le reste fonctionne au quart de tour.

    La remontée Hexago s’acquitte parfaitement de sa tâche et les placiers font un excellent travail. Malgré un achalandage important, j’ai fait 13 descentes de 11h à 13h30. C’est-à-dire 11,5 minutes par cycle. Attente, remontée et descente. La glisse est bonne, la surface est douce et le silence règne sous les skis. Les conditions sont parfaites. C’est une excellente façon de reprendre mes sorties de ski. Mon bon ami Marcel m’a rejoint vers midi et nous avons profité des pistes. D’ailleurs Marcel a une très belle expression que je partage avec vous: « T’as même pas besoin d’être bon pour skier sur de telles conditions ».

    Nous avons terminé notre sortie au pub Jack Rabbit avec d’abord une bonne quantité d’eau pour me réhydrater puis une des meilleures soupes qu’il m’a été donné de déguster. La soupe Thaïlandaise au poulet est servie dans un vrai bol avec petit pain et biscuits pour 7$ et quelques poussières avec les taxes. Nul besoin d’hypothéquer sa maison pour manger au Relais.

    C’est l’hiver et c’est le temps d’en profiter.

    En images: Mont-Sainte-Anne, 19 février 2025

    Mercure à la hausse, percées de soleil et achalandage modéré. C’est la recette parfaite pour profiter de cette journée de congé en semaine. Les 58cm de neige qui sont tombés depuis les sept derniers jours rendent les surfaces agréables à dévaler.

    C’est dans les sous-bois que j’ai passé la majeure partie de ma journée puisque les roches et souches sont toutes bien cachées par la neige. Toutefois, il est possible de constater qu’il y a eu beaucoup de vent dans les derniers jours. Il y a beaucoup de cocottes et de petites branches au sol, mais rien pour déranger la glisse.

    Le terrain est agréable à sillonner, les bosses ne sont pas trop imposantes. C’est le temps de pratiquer l’enchainement de virages dans la Sydney Dawes et la Vital Roy.

    Les pistes en neige naturelles sont très tendres et plus agréables que les pistes damées aujourd’hui. La Première neige est déserte, il faut en profiter.

    La Printanière est légèrement plus populaire avec son inclinaison plus importante. Aucun son de ski qui gratte la neige n’est au menu aujourd’hui. Peu importe l’inclinaison de la piste, les skis mordent bien. Les surfaces n’ont pas été trop ventées, à part peut-être le haut de l’Anore, qui semble l’exception.

    Une fois la première partie de l’Anore derrière nous, le reste de la piste est sublime et on dirait qu’elle est l’oubliée du jour. On peut encore trouver de la neige fraîche en bord de piste et s’amuser un peu.

    Sur le versant sud, le sous-bois La Yahoo est encore beau. Il faut un peu de prudence dans les parties plus à pic, quelques roches sont à découvert.

    La sortie de La Yahoo, derrière la cabane à sucre, marque la fin de cette belle journée de ski. J’ai visité uniquement le versant nord puisqu’à mon arrivée à la montagne, l’Express du sud était à l’arrêt à cause d’un problème mécanique. Avec la remontée Panorama Express fermée pour la journée, la seule option pour rejoindre le sommet est l’Étoile filante, les télécabines. J’ai préféré éviter l’attente en skiant au nord où il n’y avait aucune attente.

    Alpes françaises : une expérience unique de hors-piste à Sainte Foy Tarentaise

    Ce récit est le premier de trois sorties effectuées dans les Alpes françaises en janvier 2025. Nous avons choisi Bourg-Saint-Maurice comme « camp de base » et nous avons effectué nos déplacements à l’aide d’une voiture de location. Ces récits se veulent des recommandations sur les manières de découvrir des domaines skiables moins connus hors de la région, ou pour jeter un regard nouveau sur des stations d’envergure fort populaires. Lors de ce séjour, nous avons également skié à Tignes, et à La Plagne.

    Partis tôt de notre logement à Bourg-Saint-Maurice, nous atteignons la station de Sainte Foy Tarentaise en seulement 25 minutes de route. Contrairement aux stations voisines plus vastes, Sainte Foy se distingue par sa simplicité et sa taille plus modeste, tout on conservant un dénivelé fort intéressant. Il y a un seul accès au domaine skiable, et tous les services y sont centralisés.

    En ce mercredi de janvier, la station est plutôt paisible, comme la plupart du temps. Le stationnement gratuit nous accueille sans difficulté, et nous chaussons nos bottes directement à la voiture avant de marcher quelques minutes jusqu’au front de neige. Après avoir récupéré nos billets, nous montons rapidement à bord du télésiège Grand Plan pour nous échauffer avant notre rendez-vous à 10h avec Max, guide de l’École du Ski Français (ESF), qui nous initiera au hors-piste.

    La carte des pistes de la station de Sainte Foy montre bien que le domaine skiable est environ 50% en dessous de la ligne des arbres et environ 50% au dessus. En cas de tempêtes de neige ou de forts vents, les skieurs fréquentant habituellement les autres stations, affluent ici dans cette « station refuge » pour skier dans les bois.
    Un des points névralgiques de la station : l’arrivée du télésiège Grand Plan et le départ du télésiège l’Arpettaz.

    La descente vers Le Monal : une initiation idéale au hors-piste

    Le point culminant de notre matinée est l’inoubliable descente hors-piste du Monal. Accessible depuis le sommet du télésiège de l’Aiguille, à 2 662 mètres, ce tracé commence par une courte section de piste rouge avant de basculer sur la gauche sur un versant isolé. Très vite, on se retrouve dans une quiétude totale, entourés de paysages époustouflants.

    Au sommet, on prend une photo avant d’entamer une glisse de quelques centaines de mètres pour entrer dans le secteur hors-piste.
    La partie supérieure de la descente semble tout droit sortie d’une carte postale. 

    « Seul au monde » est l’expression qui me revient constamment à l’esprit. Même si l’indice d’avalanche est de 3/5 aujourd’hui, les inclinaisons sont faibles et la descente est jugée sécuritaire et ne nécessite par de matériel de sécurité hors-piste (pelle, DVA, sonde).

    Fin de la partie supérieure de la descente. Nous approchons le barrage.

    Cette première section en hors-piste, complètement à découvert et sans arbres, est sans conteste la plus spectaculaire. Bien qu’il n’y ait pas eu de nouvelle neige récente, il est tout de même possible d’enchaîner quelques beaux virages avec aisance. Nous suivons notre guide, mais les traces laissées par les skieurs précédents suffiraient à elles seules pour trouver son chemin : il est pratiquement impossible de se tromper pour quiconque ayant un minium de sens de l’orientation.

    Toutes les traces finissent par converger vers le même exutoire. Difficile de se tromper.
    La descente devient plus étroite avant d’accéder à un dernier abrupt et d’arriver au hameau du Monal.

    La descente, douce et longue, est parfaite pour une initiation au hors-piste. Elle serpente à travers le vallon du Clou, où nous passons devant un lac, un barrage, et même un marqueur du chemin de Compostelle. 

    Après le barrage, on doit enlever les skis car une courte ascension à pied d’environ cinq minutes, pas à pas dans les traces des skieurs précédents, est nécessaire avant de reprendre la glisse. Un peu plus loin, juste avant d’atteindre le hameau du Monal, un passage plus abrupt en forêt offre un défi plus technique, avec un sentier étroit et sinueux. C’est la seule difficulté notable du parcours, mais avec un peu de patience et en skiant tranquillement, cette section se traverse sans problème.

    Vue sur le mont Pourri et ses glaciers. La descente suivant la vallée du ruisseau du Clou se resserre et s’engage dans une petite partie boisée.
    Vue sur Le Monal et ses quelques bâtiments. Nous traverserons ce lieu à ski et c’est à partir de ce point, qu’un long faux plat débute vers la droite et permet le retour tranquillement vers la station.
    Notre arrivée au Monal. Le talus abrupt que nous avons skié pour y arriver, se trouve juste en arrière-plan.

    Le Monal lui-même est un joyau d’histoire et d’architecture niché au cœur d’une forêt de mélèzes, face aux glaciers imposants du Mont Pourri.

    Passé le hameau du Monal, nous poursuivons sur un long faux plat jusqu’à rejoindre la piste verte « Plan Bois », qui nous ramène à la base de la station. Le retour est ponctué de rencontres inattendues : des randonneurs progressant en sens inverse, une petite fontaine idéale pour se désaltérer, et même des touristes profitant d’une excursion en traîneaux à chiens. Ce jour-là, sous un soleil généreux, ce long faux plat s’est avéré être la partie la plus exigeante (physiquement) de la descente. 

    Je ne peux voir que deux raisons de se priver de faire cette magnifique descente hors-piste : Si vous êtes en planche à neige, il vous manquera d’inclinaison et le retour vers la station sera très long. Si vous êtes le type de skieur qui doit absolument utiliser le débarcadère de la station pour éviter de marcher, cette expérience ne s’adresse pas à vous. L’attrait principal de cette descente réside sans contredit dans l’exploration progressive d’une vallée oubliée qui se dévoile au fil de votre parcours, plutôt que dans l’opportunité de démontrer vos compétences en ski hors-piste.

    De retour à la base de la station à midi, nous remercions chaleureusement notre guide Max avant de lui dire au revoir. Il aura fallu deux heures pour boucler la boucle de cette aventure en hors-piste.  Affamés et en quête d’un moment de répit bien mérité, nous reprenons alors les télésièges du Grand Plan et de l’Arpettaz pour une descente dans le but de rejoindre le restaurant Les Marquises, où nous savourons un dîner bien mérité.

    Le restaurant Les Marquises, situé tout près de la base du télésiège portant le même nom.

    Exploration et sérénité : à la découverte des pistes de la station

    L’après-midi est consacré à explorer les pistes du domaine skiable, que nous arpentons de long en large. Nous multiplions les arrêts en bord de piste pour admirer les paysages spectaculaires, offrant notamment une vue imprenable sur le mont Blanc.. De l’autre côté de la vallée, le domaine des Arcs semble presque à portée de main.

    En skiant les pistes de la station, on comprend l’ampleur du terrain hors-piste, mais « in-bound ». On parle ici de tout l’espace naturel situé à l’intérieur de la carte principale des pistes.

    Un aperçu complet du domaine skiable de la station, englobant toute la zone hors-piste située à l’intérieur des limites officielles (« in-bounds »)

    Vue de la piste « Camp-Filleul » qui est une descente de couleur rouge située sur le secteur du télésiège Marquise, au dessus de la limite des arbres. Vous pourrez profiter de 1500 mètres de glisse pour un dénivelé de 305 mètres. L’altitude de départ est de 2415 mètres et l’arrivée se trouve à 2110 mètres, là où la descente se prolonge dans une piste bleue à travers les arbres.

    Vue amont de la même piste, et du même point de prise de vue que la photo précédente.
    Un autre bel exemple de descentes hors-piste, tout en restant à l’intérieur des limites officielles de la station. Lors de notre visite, la dernière chute de neige (10 cm) remontait à trois jours.

    À l’extrémité nord du domaine skiable, le début de la piste « Camp-Filleul » permet des accès pour continuer la descente en hors-piste, sur la face nord. C’est une vallée qui mène les skieurs vers les hameaux du Miroir et de la Masure. Une navette permet de revenir vers la station, une fois rendus là.

    Vue sur le versant sud du mont Blanc, point culminant des Alpes à plus de 4800 mètres d’altitude. Bien que l’on soit en sol français, c’est la face italienne que nous apercevons devant nous.

    Au centre-droit de la photo, vue sur la station de la Rosière, avec son domaine skiable complètement au dessus de la limite des arbres. La commune de Bourg-Saint-Maurice est à gauche, dans la vallée de la Tarentaise.

    Vue sur les pistes de ski du versant Villaroger (Les Arcs), faisant parti du domaine de Paradiski.

    Pour conclure cette journée mémorable, nous remontons au sommet du Col de l’Aiguille, à 2 662 mètres d’altitude. Là, nous prenons quelques instants de repos, confortablement installés dans les transats. La vue depuis ce point est tout simplement époustouflante, s’étirant même jusqu’aux domaines skiables de Tignes et de Val d’Isère. 

    Nous sommes sur le point culminant de la station à 2622 mètres d’altitude, en admirant au loin les stations de Val d’Isère et de Tignes.

    La longue descente finale vers la base de la station offre une transition progressive en longeant les trois télésièges consécutifs. Elle débute dans un vaste environnement ouvert et dépourvu d’arbres, sur la piste de l’Aiguille, pour se terminer par une charmante piste étroite en lacets serpentant à travers la forêt, sur la piste Plan Bois

    En fin d’après-midi, le soleil vient de se cacher derrière les montagnes faisant face à la station. Notre dernière descente est à l’ombre pour revenir vers la base de la station à 1550 mètres d’altitude.

    Sainte Foy : l’essence du ski entre sérénité et aventure

    Skier à Sainte Foy, c’est comme retrouver la tranquillité des petites stations québécoises en milieu de semaine, telles que La Réserve à Saint-Donat. Les télésièges sont rarement pleins, et les pistes, qu’elles soient balisées ou hors-piste, semblent vous appartenir. Ajoutez à cela un tarif journalier imbattable de 40 euros pour un adulte, et l’expérience devient encore plus mémorable.

    Pour les amateurs de sensations fortes, la face nord du domaine propose d’autres itinéraires hors-piste, certains nécessitant des montées à pied pour les plus téméraires, avec un retour en navette à la station.

    Sainte Foy Tarentaise est bien plus qu’une station : c’est un havre de paix où le ski retrouve son essence, entre nature préservée, aventure douce et convivialité. Une journée parfaite pour les amateurs de hors-piste et de découvertes authentiques.

    Sainte Foy Tarentaise, en 10 points:

    1. Un domaine skiable varié et enchanteur: le domaine s’étend de 1 550 m à 2 620 m d’altitude avec 1 100 m de dénivelé, offrant 26 pistes adaptées à tous les niveaux. La station alterne entre ski en forêt et zones d’altitude dégagées, dans un cadre préservé loin du tourisme de masse.
    2. Excellentes conditions naturelles: grâce à un microclimat généré par les retours d’Est, la station bénéficie d’un enneigement naturel exceptionnel, particulièrement protégé du vent dans les zones inférieures. Ne vous fiez pas à la météo et chutes de neige annoncées dans les stations voisines.
    3. Paradis pour le freeride: Sainte Foy est réputée pour ses vastes espaces hors-piste, notamment les itinéraires emblématiques du Monal et de la Fogliettaz. Ces descentes dans la poudreuse sont mémorables, mais il est conseillé de faire appel à des guides pour évoluer en toute sécurité.
    4. Une station authentique et conviviale: nichée au cœur de la vallée de Haute Tarentaise, Sainte Foy séduit par son charme savoyard et son ambiance chaleureuse. Les chalets traditionnels en pierre et bois local témoignent de son patrimoine architectural unique.
    5. Engagement écologique: la station met en œuvre des pratiques durables, comme l’utilisation d’enneigeurs modernes et économes en énergie, des dameuses équipées de capteurs pour optimiser la gestion de la neige, et la revégétalisation systématique des sols. De plus, les câbles des remontées mécaniques sont équipés pour protéger les oiseaux, notamment les espèces vulnérables comme le Tétras Lyre.
    6. Des activités pour tous: outre le ski, la station propose des randonnées en raquettes, des balades en traîneaux à chiens et la découverte des hameaux alpins authentiques. Sainte Foy offre aussi une expérience culinaire savoyarde, idéale pour se ressourcer après une journée sur les pistes.
    7. Accessibilité et tranquillité: station à taille humaine, elle permet de skier sans les foules des grandes stations. Pas de files d’attente interminables, mais un ski paisible en harmonie avec la nature. Même la station voisine de La Rosière, pourtant réputée pour son calme, ne rivalise pas avec Sainte Foy sur ce point.
    8. Tarifs abordables: avec un forfait journée adulte variant entre 28 € et 40 € (hiver 2025), Sainte Foy offre une expérience ski abordable pour une qualité de service exceptionnelle.
    9. Un patrimoine vivant: le hameau du Monal, site classé, et les paysages alentours ajoutent une dimension culturelle et naturelle à votre séjour.
    10. Idéal pour une leçon de ski: la station de Sainte Foy est l’endroit idéal pour prendre une leçon de ski. Avec ses longues descentes et ses pistes larges, les débutants peuvent apprendre en toute sérénité, sans stress ni pression.

    Alpes françaises: suivons le guide toute une journée à La Plagne

    Ce récit est le deuxième de trois sorties effectuées dans les Alpes françaises en janvier 2025. Nous avons choisi Bourg-Saint-Maurice comme « camp de base » et nous avons effectué nos déplacements à l’aide d’une voiture de location. Ces récits se veulent des recommandations sur les manières de découvrir des domaines skiables moins connus hors de la région, ou pour jeter un regard nouveau sur des stations d’envergure fort populaires. Lors de ce séjour, nous avons également skié à Tignes, et à Sainte Foy Tarentaise.

    Nous retrouvons notre guide Clémence dans le charmant village des Coches pour une journée d’exploration intensive du domaine skiable de La Plagne. L’objectif? Parcourir un maximum de kilomètres et découvrir tous les recoins de la station en une seule journée.

    Le rendez-vous est donné à 9h30, juste à côté de la patinoire couverte, sur le front de neige du village des Coches, l’un des 11 villages qui composent l’immense domaine de La Plagne. Situé un peu à l’écart des secteurs les plus animés, ce village offre un avantage non négligeable: un stationnement gratuit à quelques mètres à peine des pistes.

    Prêts à débuter la journée, nous nous stationnons à quelques mètres à peine de la piste.

    Premières descentes et premiers panoramas

    On chausse les skis et on se laisse glisser en suivant une petite piste facile, dans les bois, jusqu’au village de Montchavin. C’est l’un des deux points les plus bas en altitude (1250 mètres) de tout le domaine skiable (l’autre étant Champagny aussi à 1250 m).

    La montée commence: un premier télésiège (Montchavin), suivi d’un second (Pierres Blanches), un téléski (Plan Leschaux), puis une courte descente avant d’atteindre le télésiège Crozats. En montant, nous quittons peu à peu l’ombre du versant nord, et dès la limite des arbres franchie, le soleil illumine enfin notre parcours. Le secteur autour du téléski Plan Leschaux est un véritable havre pour les débutants, avec de larges pistes ensoleillées à la pente douce, parfaites pour l’apprentissage.

    Au loin, vue du sommet de « Live 3000 » à gauche et de la « Roche de Mio » au centre. Les deux sommets sont reliés par les télécabines « Glaciers 1 » et « Glaciers 2 » en passant par le vallon naturel entre les deux sommets.
    Au loin, tout à l’ombre, vue sur le domaine des Arcs.

    Du sommet du télésiège Crozats, nous découvrons enfin l’une des deux grandes vallées qui composent le domaine skiable. C’est ici que nous prenons réellement conscience de l’immensité du site. En contrebas, Belle Plagne (2 050 m) et Plagne Bellecôte (1 930 m) se dévoilent à peine.

    Du haut du télésiège Crozats, la vue imprenable sur une partie du domaine skiable vers l’ouest.
    Sur la piste « Barrières », le domaine skiable s’ouvre à nous et on amorce la descente vers Belle Plagne.

    Plagne Bellecôte et son architecture singulière

    Nous entamons une descente sur la piste « Barrières », qui nous mène doucement vers Belle Plagne. Ce village, composé presque exclusivement de chalets et résidences, offre un cadre harmonieux avant de nous conduire un peu plus bas vers Plagne Bellecôte.

    Il y a beaucoup de skieurs sur les pistes entre Belle Plagne et Plagne Bellecote. C’est un secteur assez achalandé, où skieurs débutants et expérimentés s’entremêlent.

    Plagne Bellecote est vraiment l’un de ces points névralgiques de la station. Il y a beaucoup de services, logements et restaurants dans le village. Ce qui impressionne c’est l’architecture des bâtiments. Fait étonnant, je fais la remarque à notre guide que le bâtiment principal du village ressemble à un mur… et elle me confirme qu’en fait, l’architecte a voulu délibérément donner la forme d’un barrage à cet imposant bâtiment. Beaucoup de hauteur pour les bâtiments, les toits sont même inclinés vers l’intérieur pour empêcher l’eau de former des glaçons dangereux sur les corniches. 

    Vue des bâtiments du village de Plagne Bellecote et son fameux « barrage ».

    Nous prenons ensuite le télésiège Colosses, qui nous permet de basculer vers une autre vallée. Le domaine semble s’étendre à l’infini au fil des crêtes que nous franchissons. Après quelques descentes, nous atteignons Plagne Centre (1 970 m), dont la piste principale passe même sous un bâtiment emblématique, avant de poursuivre vers Plagne 1800.

    À la découverte du Paquebot et du bobsleigh olympique

    Depuis le télésiège Plagne 1800, nous longeons le Club Med avant d’apercevoir le célèbre « Paquebot des Neiges », l’un des bâtiments les plus emblématiques de La Plagne, situé à Aime 2000.

    Il faut souligner que l’architecture de La Plagne est à la fois audacieuse et emblématique, marquant l’ère des années 60 et 70. Elle se caractérise par une verticalité destinée à limiter l’emprise au sol, préservant ainsi les espaces naturels pour le ski. L’exemple le plus frappant est justement cette résidence Aime 2000, surnommée le « Paquebot des Neiges ». Avec ses lignes modernes et ses nombreux services intégrés, elle offre aux visiteurs un mode de vie qui demeure innovant: tous les services sont disponibles à l’intérieur de l’édifice, et une télécabine à même l’édifice permet de relier le « Paquebot des Neiges » à d’autres bâtiments et services situés à Plage Centre.

    Nous poursuivons notre descente jusqu’au pied du télésiège Roche, où une belle terrasse ensoleillée nous invite à une pause bien méritée. Juste à côté, nous traversons un petit pont pour admirer au loin, un site impressionnant: la piste olympique de bobsleigh, vestige des Jeux Olympiques d’Albertville en 1992.

    Aime 2000, croisière des neiges dans la plus grande résidence des Alpes. Un édifice avec une architecture compacte qui s’apparente à un paquebot ancré dans la neige.
    À la base du télésiège Roche, on a un accès à un restaurant qui incite à profiter du soleil.

    Panorama exceptionnel et lunch en altitude

    Nous prenons le télésiège Roche pour rejoindre Le Fornelet (1 970 m), un secteur offrant une vue panoramique saisissante. Au sommet, le restaurant Le 360, avec ses grandes baies vitrées et son allure futuriste, attire immédiatement le regard.

    Nous redescendons ensuite jusqu’à Plagne Montalbert (1 350 m), la pointe occidentale du domaine, avant d’amorcer notre remontée vers Plagne Centre. L’ascension se fait progressivement à l’aide des télécabines FuniPlagne Grande Rochette, qui nous transportent jusqu’à l’un des plus beaux belvédères de la station: le sommet de la Grande Rochette, perché à 2 508 mètres.

    La vue y est à couper le souffle! Par temps clair, on distingue même les pistes de ski de Courchevel et sa fameuse piste d’atterrissage inclinée, impressionnante dans ce décor alpin.

    Nous profitons d’un déjeuner bien mérité au Chalet de la Grande Rochette. Au menu: un délicieux plat de veau, accompagné d’une découverte gustative locale, le Génépi, cette liqueur alpine issue d’une plante rare poussant entre 1 500 et 3 000 mètres d’altitude.

    Cap sur le sud: direction Champagny

    L’après-midi, nous nous attaquons au versant sud du domaine, en direction du village de Champagny. Nous choisissons la piste Kamikaze qui nous permet d’évaluer au loin les conditions de la célèbre piste Mont de la Guerre. Notre guide avait vu juste: sa partie la plus difficile est verglacée et peu engageante. Sage décision de l’avoir évitée!

    Par manque de temps, nous prendrons la décision de ne pas descendre jusqu’à Champagny. Nous nous arrêtons au départ du télésiège Borseliers et entamons une longue remontée via trois télésièges successifs (Borseliers, Rossa et Carella) jusqu’à la Roche de Mio (2 739 m). De là, nous embarquons dans les télécabines Glaciers 1 et Glaciers 2 pour atteindre le point culminant du domaine: le sommet de Live 3000.

    Au sommet de la Grande Rochette à 2508 mètres d’altitude, avec une magnifique vue plein sud.

    Live 3000: un sommet réinventé

    L’ouverture de la nouvelle télécabine des Glaciers en 2023 marque un tournant pour le domaine skiable de La Plagne. Désormais, l’arrivée se fait au sommet « Live 3000 », culminant à 3 080 mètres d’altitude. Ce réaménagement a permis de quitter une zone de permafrost, fragilisée par le recul glaciaire et les changements climatiques.

    Le nouveau sommet « Live 3000 », point culminant du domaine de La Plagne.

    Avec une seule remontée mécanique conservée au lieu des quatre précédentes, le site offre une expérience plus durable et accessible. Le « Live 3000 » propose une vue panoramique exceptionnelle sur les glaciers de la Vanoise, un espace de détente et même un café, « Le Sixième Ciel », idéal pour savourer une pause gourmande face à des paysages époustouflants.

    Au sommet « Live 3000 », il est possible de faire une petite marche pour atteindre un point de vue naturel un peu plus élevé.

    Aérolive: une expérience hors du commun

    Reliant les sommets de la Roche de Mio et Live 3000, La Plagne propose une expérience unique au monde avec l’Aérolive, deux cabines ouvertes aux quatre vents intégrées à la télécabine des Glaciers. Cet aménagement minimaliste offre une immersion totale dans l’environnement alpin: pas de vitres et une ligne de vie pour assurer la sécurité des 6 passagers. Les passagers profitent d’une montée spectaculaire et avant d’arriver au sommet « Live 3000 ».

    L’une des deux cabines rouges de l’expérience Aérolive, complètement ouvertes à 360 degrés.

    L’Aérolive illustre parfaitement la volonté de La Plagne de mêler innovation et respect de la nature, en proposant des expériences inédites qui séduisent autant les amateurs de sensations fortes que les contemplatifs.

    Six passagers peuvent monter à bord… ici nous sommes dans la cabine appelée « acrobate ».

    Les défis du changement climatique

    Le réchauffement climatique a un impact direct sur les stations de ski de haute altitude, et La Plagne en est un exemple frappant. Juste à côté du nouveau sommet aménagé de « Live 3000 », la fonte du permafrost et les mouvements de terrain ont conduit à la fermeture progressive de l’ancien domaine skiable d’été sur le glacier de la Chiaupe. Notre guide nous racontait avoir skié il y a à peine quelques années sur ce glacier maintenant presque totalement disparu. Pour s’adapter aux effets des changements climatiques, les infrastructures ont donc été repensées: des pylônes et bâtiments ont été démontés, et l’accès au glacier a été remplacé par des itinéraires plus pérennes.

    Un retour vers Montchavin riche en sensations

    Depuis le sommet de « Live 3000 », nous entamons notre descente par la piste Combe avant de remonter à bord des télécabines Glaciers 1, cette fois en sens inverse, afin de regagner le sommet de la Roche de Mio.

    Nous nous engageons sur la piste Tunnel. Son nom ne laisse pas de place au doute : après un long schuss, nous pénétrons dans un tunnel éclairé par des jeux de lumières et rythmé par de la musique… une expérience des plus surprenantes, digne d’une boîte de nuit alpine !

    À mi-chemin dans la piste Le Tunnel, avant d’arriver au tunnel proprement dit.
    Dans la piste Le Tunnel, après le long Schuss.
    L’entrée du fameux tunnel.

    De retour à Plagne Bellecôte, il est temps de regagner notre voiture, au point de départ de la journée. Le télésiège Arpette nous ramène dans cette direction et nous empruntons une dernière grande descente via les pistes Mont Blanc et Pierres Blanches.

    Un fil neige permet de passer plus facilement du sommet du télésiège Arpette vers la suite de la descente qui nous ramènera au village de Montchavin.
    Le mont Blanc en arrière-plan, Bourg-Saint-Maurice dans le fond de la vallée et en avant-plan les télésièges Bijolin et Dos Rond qui se croisent.
    Le long de la descente vers Montchavin, on croise un autre restaurant de montagne.

    Depuis la piste Mont Blanc, la vue sur le sommet éponyme est sublime. Nous faisons une dernière halte pour admirer le majestueux téléphérique Vanoise Express, un impressionnant double étage reliant La Plagne aux Arcs, formant ensemble le vaste domaine de Paradiski. 

    Mais aujourd’hui, Les Arcs devront attendre… Il est 16h, nous retirons enfin nos skis, fourbus mais émerveillés par cette journée d’exploration.

    Bilan: 16 remontées mécaniques, des kilomètres de glisse, des panoramas incroyables et une aventure inoubliable sur l’un des plus beaux domaines skiables des Alpes. Quelle journée!

    En fin de la journée, nous sommes de retour au front de neige du village des Coches, là où tout avait commencé ce matin.

    Une nouvelle télécabine prévue pour décembre 2025

    La prochaine étape dans l’évolution du domaine skiable de La Plagne sera l’ouverture en décembre 2025 d’une nouvelle télécabine reliant Plagne Bellecôte à Roche de Mio. Ce projet augmentera la capacité à 3 140 personnes par heure, réduira le temps de montée à moins de 10 minutes, et offrira un tracé amélioré avec une gare intermédiaire au col de Forcle. Cette infrastructure moderne témoignera une fois de plus de l’engagement de La Plagne à offrir une expérience skiable exceptionnelle tout en respectant l’environnement et les attentes des skieurs.

    Alpes françaises : journée d’exploration de Tignes en long, en large et en travers!

    Ce récit est le troisième de trois sorties effectuées dans les Alpes françaises en janvier 2025. Nous avons choisi Bourg-Saint-Maurice comme « camp de base » et nous avons effectué nos déplacements à l’aide d’une voiture de location. Ces récits se veulent des recommandations sur les manières de découvrir des domaines skiables moins connus hors de la région, ou pour jeter un regard nouveau sur des stations d’envergure fort populaires. Lors de ce séjour, nous avons également skié à La Plagne, et à Sainte Foy Tarentaise.

    À partir de notre logement à Bourg-Saint-Maurice, nous mettons environ 40 minutes pour rejoindre Tignes 2100 en voiture. La route emprunte une montée sinueuse et spectaculaire qui traverse des paysages alpins à couper le souffle. On longe d’abord les rives de l’Isère en direction de Sainte-Foy-Tarentaise, puis, on attaque les premiers lacets en montant vers la station. L’ascension devient plus impressionnante à partir de Tignes 1550, où les virages en épingle offrent des vues dégagées sur la vallée. On traverse même l’Isère en empruntant une route aménagée directement sur un barrage. Tignes 2100 surgit au détour d’un dernier virage, nichée dans un décor grandiose, qui dévoile toute l’étendue de son domaine skiable.

    Le domaine skiable de Tignes prend forme autour d’un fond de vallée entouré de montagnes, avec comme point central le village de Tignes 2100. Au total, la station se compose de trois autres villages: Val Claret, Tignes 1800 et Tignes 1550, chacun offrant une ambiance distincte. 

    Arrivée et première impression

    Le village de Tignes 2100 est compact, les infrastructures modernes et les stationnements sont souterrains et payants. Nous avons opté pour le Parking du Lac 1, ce qui nous a permis d’enfiler nos bottes directement au chaud dans le stationnement. Quelques pas plus tard, nous nous retrouvons à la Maison de Tignes Le Lac, où se regroupent les services principaux comme l’Office de Tourisme et la billetterie.

    Contrairement aux stations québécoises où l’accès en voiture est la norme, ici, la plupart des skieurs arrivent en bus et logent directement sur place, rendant l’expérience bien différente. L’organisation est fluide, pas de traffic, et trouver un stationnement pour la voiture ne pose aucun problème.

    Exploration du domaine skiable

    De par son point central, et son domaine skiable qui s’étale dans toutes les directions, Tignes 2100 offre une liberté totale pour explorer la montagne selon vos intérêts et priorités, avec des possibilités infinies. Il n’y a pas de mauvais itinéraire. 

    Carte des pistes de l’immense domaine skiable de Val d’Isère et Tignes.

    Pour profiter des meilleures conditions, nous décidons de suivre le déplacement du soleil et débutons notre ascension par la télécabine Tovière, qui nous mène à 2704 mètres. Ce sommet est un carrefour important reliant le domaine skiable avec celui de Val d’Isère et constituant un point stratégique de la station. C’est de là que nous débutons notre « ski-o-thon » pour parcourir le maximum du domaine skiable, en alternant descentes et remontées sans jamais emprunter deux fois la même piste ou la même remontée mécanique (à une exception près!).

    Sur la piste Henri, du sommet de la Tovière, en direction du village de Val Claret.
    Toujours sur la piste Henri, nous poursuivons la descente en direction du village de Val Claret.

    Notre principal objectif du matin était de monter jusqu’à La Grande Motte, point culminant du domaine à 3456 mètres. Malheureusement, le dernier téléphérique tout en haut qui y mène est fermé, mais nous avons tout de même pu rejoindre la gare aval de ce dernier, à 3032 mètres, en empruntant les télésièges Les Lanches et Vanoise. La montée est impressionnante, traversant un environnement quasi-lunaire spectaculaire. Peu de skieurs fréquentent ce secteur, ce qui renforce l’impression d’être seul au monde. La descente par la piste Génépy, complètement isolée et dépaysante, restera l’une des plus belles de la journée.

    Le sommet de La Grande Motte, un monde à part, une coche au dessus de tout le reste du domaine skiable.
    Photo prise au milieu d’une courte descente pour passer de la gare amont du télésiège Les Lanches (à droite sur la photo) vers la gare aval du télésiège Vanoise (à gauche sur la photo).
    Le téléphérique de La Grande Motte, non opérationnel aujourd’hui, donne accès aux pistes qui habituellement demeurent ouvertes même en été.

    Des membres de ZoneSki ont eu la chance d’y skier à l’été 2010, voyez leur reportage de l’époque dans nos archives!

    La gare amont du funiculaire souterrain Perce-Neige est le point de départ de notre longue descente par la piste Génépy.

    De retour à Val Claret, nous poursuivons notre exploration du domaine skiable en suivant un itinéraire dans le sens horaire. À tour de rôle, nous empruntons plusieurs remontées mécaniques, dont même un téléski, une rareté de nos jours, qui nous mène jusqu’au sommet du Col du Palet. Ce passage offre une belle occasion de faire découvrir à ma fille ces installations plus anciennes, vestiges d’une autre époque du ski.

    Tout au fond, derrière le télésiège, il y a un téléski qui monte vers le Col du Palet, vers la droite.
    Au fond, le village de Val Claret, séparé de Tignes 2100 (en bas à gauche) par le lac gelé de Tignes. Les deux villages sont presque toujours visibles tout au cours de notre excursion et servent de points de repères pour mieux se situer.
    Les moniteurs de l’ESF (École du Ski Français) sont partout sur les pistes, encadrant aussi bien les débutants que les skieurs plus expérimentés. De nombreux adultes participent à des cours ou profitent de leur expertise pour explorer le domaine en toute confiance.
    Tout à l’ombre, le petit télésiège du Col des Ves est l’un des rares que nous n’avons pas exploré, car il ne donne accès qu’à des pistes expertes.
    Une vue emblématique des pistes de Tignes: un télésiège desservant de larges pistes, souvent tracées de part et d’autre de la remontée, avec des zones hors-piste facilement accessibles tout en restant proches des itinéraires balisés.
    Une autre piste caractéristique de Tignes, offrant un terrain varié où le hors-piste est aisément accessible de chaque côté.

    Après quelques descentes et traversées, nous atteignons finalement le sommet emblématique de l’Aiguille Percée. C’est évidemment cette formation rocheuse spectaculaire qui attire tous les regards. Impossible de passer à côté d’une photo devant le célèbre trou naturel de l’aiguille, un véritable symbole du domaine skiable de Tignes.

    Au loin, le télésiège qui monte vers l’Aiguille Percée, qui elle-même est discernable tout près du sommet.
    L’Aiguille Percée est située juste à côté des pistes et incite à prendre la pose.

    Ici, à 2 748 mètres d’altitude, nous nous apprêtons à entamer le plus grand dénivelé skiable de la journée: une longue descente jusqu’à Tignes 1550. Nous suivons la piste Corniche, puis Poney, avant d’enchaîner sur Rhododendron, Mélèzes et enfin Myrtilles, qui n’est autre qu’une route carrossable en été, connue sous le nom de Route des Ruines. Dans sa partie inférieure, cette descente, en douceur et en lacets, est idéale pour les débutants et se déroule dans un décor enchanteur dans les bois, nous menant jusqu’au bord du cours d’eau de l’Isère. L’ambiance y est paisible, loin de l’agitation des stations plus en altitude.

    C’est d’ailleurs ici, à Tignes 1550, que nous choisirons de nous garer pour notre deuxième journée de ski à Tignes. Un petit pont piéton permet de relier facilement le parking à la remontée mécanique, rendant l’accès rapide et pratique, tout en évitant le trajet en voiture jusqu’à Tignes 2100.

    Le contraste entre Tignes 1550 et Tignes 2100 est saisissant: ici, pas de grands immeubles modernes ni d’effervescence permanente. L’ancien village a su conserver tout son charme et son authenticité. C’est l’endroit parfait pour terminer une journée de ski en profitant du soleil en bas des pistes, dans une ambiance sereine. La descente depuis l’Aiguille Percée prend environ 45 minutes à un rythme modéré avec plusieurs pauses, ce qui en fait l’une des plus longues de la station, à l’exception de celle partant du sommet de la Grande Motte, lorsque son téléphérique est ouvert.

    Vue sur Tignes 1550, le point le plus bas de tout le domaine skiable.

    Fait intéressant: les secteurs les moins fréquentés du domaine sont aussi les plus extrêmes en altitude. Le sommet de la Grande Motte et sa piste Genepyd’un côté, et la partie la plus basse menant à Tignes 1550 de l’autre, offrent une quiétude rare par rapport aux versants plus fréquentés desservant Val Claret et Tignes 2100.

    L’heure du lunch approche et l’appel d’un bon repas se fait sentir. Nous empruntons les télécabines des Brévières, puis celles des Boisses, avant de prendre le télésiège de l’Aiguille Rouge. À quelques mètres seulement du débarcadère se trouve notre destination: le restaurant Le Soli – L’Alpage des Chaudannes.

    Le restaurant Le Soli – L’Alpage des Chaudannes, sur son promontoire.
    Le restaurant Le Soli – L’Alpage des Chaudannes, situé à quelques mètres sous la gare amont du télésiège de l’Aiguille Rouge.

    Nous y découvrons un menu varié, proposant des plats savoureux et joliment présentés, avec une mention spéciale pour les desserts qui occupent une place de choix. Notre coup de cœur: des crêpes sucrées au Nutella, servies au bar extérieur. Un vrai régal, parfait pour reprendre des forces avant l’après-midi.

    Pour conclure cette journée de ski, nous avons un dernier objectif: découvrir l’ambiance légendaire de La Folie Douce. Depuis le restaurant Le Soli, il nous suffit de descendre jusqu’à Tignes 2100, de remonter par la télécabine de Tovière et de basculer sur le versant de Val d’Isère en empruntant la piste Edelweiss jusqu’au pied du télésiège Tommeuses. La suite promet une fin de journée festive et mémorable au cœur de l’un des meilleurs après-skis des Alpes !

    Juste en contrebas, Tignes 2100 s’étend sous nos yeux, avec la télécabine Tovière bien en vue. C’est celle que nous allons emprunter pour basculer de l’autre côté et entamer la descente vers La Folie Douce.

    L’expérience La Folie Douce

    Après une journée bien remplie, impossible de passer à côté de La Folie Douce, un incontournable pour une fin d’après-midi festive. Situé du côté de Val d’Isère, cet établissement emblématique allie musique live, DJs et performances en plein air, le tout dans une ambiance électrisante. L’énergie qui se dégage de ce lieu est unique, transformant une simple pause en une véritable expérience après-ski.

    La Folie Douce est finalement en vue.
    La Folie Douce est un lieu d’exception, chic et distingué, pour l’après-ski à Tignes, où l’ambiance festive rencontre l’élégance alpine.

    D’ailleurs, La Folie Douce ne cesse d’évoluer. Une expansion est en cours, avec l’acquisition d’une ancienne gare de télécabine voisine qui permettra d’agrandir le site et d’en faire un véritable petit village de fête en altitude. Même si l’endroit se trouve à Val d’Isère, il est accessible avec un forfait ski Tignes en reprenant simplement le télésiège Tommeuse pour revenir vers Tovière et redescendre sur Tignes. Attention toutefois, les pistes pour redescendre de Tovière à Tignes deviennent plus techniques en fin de journée, après le passage répété des skieurs. Pour éviter une dernière descente trop exigeante, nous avons préféré reprendre la télécabine jusqu’à Tignes 2100.

    Un regard sur l’impact du changement climatique

    Le changement climatique est une réalité incontournable pour les stations alpines, et Tignes n’échappe pas à cette transformation. Autrefois symbole de l’enneigement abondant et du ski toute l’année, la station voit son paysage évoluer sous l’effet du réchauffement. La fonte du glacier de la Grande Motte est particulièrement préoccupante: ce qui était autrefois une immense étendue de glace accessible même en été se réduit inexorablement, forçant la station à limiter progressivement le ski d’été. À court terme, la station essaie de ralentir la fonte. C’est la technique du « snow farming ». La station conserve la neige d’une saison à l’autre en constituant des tas de neige fabriquée qui sont ensuite protégés par des bâches.

    Face à ces défis, Tignes s’adapte. L’investissement dans la neige de culture est devenu indispensable pour assurer un enneigement fiable en début et en fin de saison. Les infrastructures évoluent aussi, avec une approche plus durable: optimisation des remontées mécaniques pour limiter leur impact énergétique, préservation des ressources en eau pour la production de neige et diversification des activités pour réduire la dépendance au ski.

    Conclusion

    Cette première journée de découverte de Tignes a été une expérience inoubliable. Entre paysages à couper le souffle, descentes variées, et ambiance unique, la station a su nous séduire immédiatement.  Au total, sur deux jours de ski à Tignes, nous avons exploré pratiquement tous les secteurs de la station, en nous aventurant même dans quelques recoins méconnus. Si votre séjour dure plus de deux jours, pensez à prendre un forfait incluant aussi l’accès au domaine de Val d’Isère. Vous doublerez ainsi votre terrain de jeu, idéal pour skier 5 à 6 jours sans jamais vous lasser.

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