Certains trouveraient ridicule de prendre l’avion l’hiver pour aller là où il abonde plus de neige que chez soi. Nous, c’est l’ouest qui nous a appelé, plus précisément les rocheuses dans le coin de Revelstoke et Golden en Colombie-Britannique. Première journée de glisse prévue; Revelstoke mountain resort. Ce centre est situé sur le Mont-Mackenzie (2.456M) Il fait face au Mont-Revelstoke qui est en zone protégée.  L’ouverture de la station est à 8 :30 et nous ne sommes logés qu’à une quinzaine de minutes. Une fois arrivés, on voit à peine plus haut que 500m tellement c’est nuageux. On passe au guichet pour l’accès journalier, on embarque dans la gondole. Veuillez maintenant ajuster le contrôle vertical et horizontal de votre écran.

Gondole Revlstoke A-1
Télésiège Revelstoke A-2

Au-dessus des nuages et de la cime des arbres, le soleil brille et donne un aspect printanier à tout ce climat hivernal. Il faut quand même mentionner que le mercure indiquait un beau -2 degrés, bref c’est la providence pour votre chroniqueur et son ami.

Première descente, on s’est dirigés sur la face ouest qui malheureusement était un peu trop dure à mon goût, la surface était aussi très grumeleuse. Il fallait l’essayer, cependant nous n’y sommes pas retournés. Un peu plus bas, il a tout de même été intéressant de faire de belles prises de carres sur du beau corduroy offrant une pente d’environ 30 degrés.

Revelstoke en haut B-2
Revelstoke Jules en haut B-2

Avec le beau soleil et l’altitude pourquoi redescendre sous les nuages? Nous avons repris la remontée <The Stoke> pour ensuite descendre la piste <Critical Path> qui a bien plue à mon ami par son inclinaison et sa surface, idéale pour une prise de carre plus agressive. Moi, ce sont les surfaces non-travaillées qui m’attirent, mais j’aime tout de même faire du grand G. Nous avons atterri plus bas pour reprendre <The Stoke>; il faut dire que c’est l’unique remontée qui nous mène près du sommet. Par la suite, nous avons vu que des gens montaient plus haut en bottes, les skis sur le dos, un peu comme le propose l’accès au secteur Liguori au Massif de Charlevoix. Pas la peine de mettre les peaux d’ascensions car l’inclinaison, 35 degrés nous aurait poussés à faire beaucoup de conversions (Montée en zig-zag). Après une monté d’environ 35 minutes, la vue sur l’arrière-pays est époustouflant; on voit les sommets avoisinants et tout ce paysage de montagnes inspire le respect:  <on n’est pas grand-chose!> Sous nos yeux une cuve propose différents dénivelés oscillants entre 35 & 40 degrés. C’est le <North-Bowl>.

Ce secteur est dynamité en avant-midi et n’est accessible qu’à partir de 12:00 (midi) la neige y est un peu plus compacte mais à mon avis, c’est toujours plus intéressant que le damé. Nous sommes descendus à tour de rôle dans la <Powder assault> en s’attendant au 300-400m environ. Magie, émerveillement et bonheur! J’avais tellement hâte de sentir cette sensation dans les jambes, c’est du sport! Heureusement je m’étais bien préparé. Il s’en est suivi dune série de 3 cuves toutes aussi surprenantes les unes que les autres. On arrive dans un entonnoir laissant place à une végétation de conifères, les <Beauty Glades>, l’odeur de la crème solaire se mêle à celle des pins enneigés et propose un caractère olfactif très vacancier dans les sous-bois. J’hallucine en kaléidoscope tellement tout ça est bon.

Une piste un peu <Cat-walk>, la <Big-Woody>, nous mena au télésiège <The Ripper>. Une station de cette taille demande constamment à consulter la carte des pistes car c’est tellement grand qu’afin de maximiser sa journée, des choix s’imposent.

Gracieuseté du site web de Revelstoke Mountain Resort

Nous descendîmes par la piste <Downtowner> afin d’aller dîner au chalet <Mackenzie Outpost>. Tout le monde est souriant et se saluent avec le même air de plénitude, similaire à celui qu’on arbore après du bon sex. On voit même quelques bronzages de ratons, synonyme de belles journées passés sur les pentes. On avait bien fait d’apporter la crème solaire.  Allez hop! On chausse les skis et on y retourne. Nous avons fait quand même 4 descentes en après-midi, la dernière au détriment de mon camarade de glisse. –Julien, c’est inscrit risque d’avalanche, je ne suis pas sûre que c’est une bonne idée… -Il n’y a pas d’interdiction et le sous-bois est très invitant! Une pente de 35 degrés entre de grands pins nous saluant au passage. Par contre, mon ami a eu raison, j’ai senti le danger. Il n’y a pas eu de gèle donc la surface n’a jamais vraiment collé au sol. Le phénomène observé cette année est qu’il fait souvent plus chaud en bas et en haut donc, la partie centre n’est pas supportée par la partie du bas et pas attachée à celle du haut, vous voyez un peu le tableau?

Bref, il n’y a pas eu de casse mais c’est important de toujours garder en tête que c’est un risque. C’est souvent lorsqu’on lève la garde qu’un incident arrive, n’oublions pas aussi qu’en fin de journée, la fatigue s’installe peu à peu, les réflexes sont moins afutés. Les remontées ont fermées une à une , nous forçant à retourner au pied de la montagne. Aucun regret, la journée a été magnifique et mémorable. Rendez-vous au bar pour savourer une bonne IPA typique de la côte-ouest émanant des arômes de conifères poivrés et de pamplemousse; La <Nasty-Habit IPA> de la brasserie du coin; <Mt Begbie Brewerie>. Quel bonheur, cette sensation légère tout en savourant un bon nectar aux saveurs d’agrumes et de pins…

Nous sommes sortis plus tard sur la rue principale, cette ville transpire le bonheur et la bonne forme. La culture du ski et du sport de glisse y est omniprésente. On reconnait certains visages croisés dans la montagne, on échange des sourires de satisfactions. Nous avons rencontré beaucoup de francophones du Québec, certains habitants même le coin depuis quelques années. Toujours drôle de commencer une conversation en anglais, reconnaître l’accent et la poursuivre dans notre langue d’origine.

Ah Revy! Tes courbes, ton dénivelé, ta neige et tes sourires. Je l’sais que t’es loin mais quand même on pourrait se revoir! On s’appelle bientôt?

Ok, bye là! XXX

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Mordu de glisse depuis son jeune âge, Julien vous invite à suivre ses récits à travers le Québec, en piste et hors-piste. À l'affût des meilleures conditions, il chasse les bordées et se fixe comme objectif de partager de son mieux son amour du ski dans le meilleur (et parfois le pire) environnement.