Peur pour rien

À chaque fois que Miss Météo annonce de la pluie l’hiver, on panique. On a peur que les pistes de ski deviennent des patinoires, que la neige si durement gagnée se transforme en béton, qu’une petite chute devienne un séjour à l’hôpital… On a peur de tout quand il pleut l’hiver. Et souvent à juste titre. Que cela ne tienne. Les lendemains de pluie donnent souvent lieu à une glisse de grande qualité. Il s’agit de savoir choisir sa destination. Il faut aussi savoir anticiper le moment du passage du plus au moins; à quel moment le thermomètre descendra sous zéro. Cet élément est clé. Les vents, souvent forts, qui amènent l’arrivée d’un front froid sont notre meilleur allié. L’humidité de l’air descend et la neige s’assèche. On se croise alors les doigts pour que le mercure demeure en haut de zéro pendant quelques heures; le temps que la neige se débarrasse de son surplus d’eau. Le moment critique: que les dameuses puissent exécuter le grand œuvre après le gel à défaut de quoi le corduroy en sera un de glace. En ce superbe 7 décembre, Sommet Saint-Sauveur a réalisé un lendemain de veille fantastique. Presque parfait!

Merci madame!

Ça doit être le soleil. Ou plus simplement le caractère affable des employés. Quoi qu’il en soit, tous les employés que je croise sont dignes de ma reconnaissance. Pensons-y un instant, du stationnement glacé à la billetterie, de la fabrication de la neige à la vérification des passeports vaccinaux, de la remontée à la dameuse, tous et toutes font comme si de rien n’était. Alors que naviguer dans le dédale de portes et couloirs du chalet demande de la patience et un bon sens de l’observation (elles sont soit verrouillées ou à sens unique), des employées n’ont pas hésité à me laisser prendre un raccourci alors que je commençais à montrer des signes de frustration. Sourire en prime. Le chroniqueur est désamorcé. Dehors, on a pris soin de procéder à l’épandage de sable et de gravier pour cause de patinoire généralisée (Je prendrais volontiers plus de gravier, jeune homme). Quand après ma pause thé je réalise que j’ai perdu mes goggles, la dame au service à la clientèle m’offre de prendre en note mes coordonnées au cas où on les retrouverait (Je les ai retrouvées auprès du vérificateur de passeport vaccinal!). Alors, à vous tous et toutes qui ont rendu mon 7 décembre magnifique: Merci!

Du nouveau

MSSI est dynamique. En témoigne le bâtiment en construction qui abritera l’atelier. L’ancien était devenu… comment dire, vraiment moche. Avec ses glaçons de plusieurs mètres qui pendaient des bords de toit on savait depuis longtemps que ses jours étaient comptés. Le nouvel immeuble est tout à fait au goût du jour avec ses murs extérieurs en bois au style rustique. Tout près de la remontée Sommet Express, la vieille cabane a été démolie.

Le nerf de la guerre

En cette région du Québec, fabriquer de la neige est une question de survie pour les stations de ski. Aujourd’hui en est le plus parfait exemple. On ne voit pas ce qui se cache derrière cette procédure, ce qui nous fait l’oublier. Certes les canons crachent leur or blanc en début de saison, mais la neige ainsi fabriquée est née de loin. Sans cet apport technologique, la saison de glisse serait sévèrement hypothéquée. En fait, les saisons de glisse au naturel sont de plus en plus courtes. Le principe de la fabrication de neige est relativement simple: de l’eau est pulvérisée sous haute pression grâce à des canons. Il en résulte une cristallisation des gouttelettes d’eau. On est plus proche de boulettes de glace que des magnifiques cristaux à six branches! Tout débute à partir d’une grande réserve où puiser l’eau. Des pompes à haute puissance amènent cette eau dans un système de distribution élaboré et complexe. Parallèlement, des pompes forcent de l’air dans d’autres canalisations. L’eau et l’air se rencontrent à la sortie des canons à neige. Une bactérie est parfois ajoutée à l’eau afin de permettre la fabrication de neige alors que la température est au dessus de zéro: pseudomonas syringae. Au final, je suis peu concerné par la science derrière cette procédure. Tout ce qui m’importe c’est que je peux skier alors que je ne devrais pas pouvoir le faire!

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.