Qui pourrait bien vouloir skier à Ski St-Bruno?

Des tonnes de monde! La station située à seulement 20 minutes de Montréal ne faillit pas. Son succès dure depuis des décennies auprès des Montréalais et des résidents de la Rive-Sud. Et pour cause! La petite station utilise son terrain avec savoir-faire et efficacité. Alors qu’ailleurs on laisserait des espaces vides, ou sous-exploités, Ski St-Bruno a su optimiser la gestion de son domaine relativement étroit. Sise entre le parc national du Mont-St-Bruno et une carrière, la station de la Montérégie a créé une variété de pistes et de micro-domaines qui lui donnent son caractère unique. Avec ses 1 000 employés, dont 565 moniteurs (!!), SSB tire son épingle du jeu avec une offre de service digne de stations beaucoup plus grandes. Son modeste dénivelé de 134 mètres est largement compensé par l’expérience variée qu’elle offre sur deux versants.

Une cicatrice bien en vue

La carrière qui avoisine la station n’est pas d’apparence subtile. Elle défigure le flan de la montagne. Son seul salut est la proximité avec les pistes de Ski St-Bruno ainsi que le partage de la montagne avec le parc national. La carrière DJL produit des granulats et des matériaux pour la construction des routes. C’est la famille Dulude qui en est à l’origine. Fait à noter, la station de ski est née de l’initiative de la famille Dulude, en 1965. La première saison a duré… deux jours! Un hiver pluvieux avait presque mis un terme au projet des frères Dulude. On sait maintenant que leur ténacité et leur vision a donné lieu à l’une des plus grandes écoles de ski au Canada, avec plus de 32 000 apprentis skieurs par année!

Le parc national du Mont-St-Bruno

Ce parc québécois est un petit bijou, à l’échelle de la montagne qui l’héberge. Le parc est adjacent à la station, sur son flanc ouest. D’ailleurs, de la piste Richelieu, qui surplombe le parc, on a une vue magnifique sur le lac en contre-bas et sur la végétation qui a repris ses droits depuis la naissance du parc en 1985. Il n’est pas rare que des parents laissent leurs enfants à l’école de ski de la station pour aller faire de la randonnée en raquette ou du ski de fond pendant que leurs rejetons s’amusent avec les moniteurs de SSB. Sur la route qui mène à la station de ski, les chevreuils sont légion. Le parc est clairement un refuge pour cette population de cervidés.

Alors, en effet, qui peut bien vouloir skier ici?

Des familles, des célibataires, des retraités, des ados, des couples, des moniteurs et toutes sortes de skieurs et planchistes tels que moi qui ne demandent pas mieux que de pratiquer leur sport d’hiver favori en toute quiétude et sans prétention. Parlant de famille, les Boudrias ont fait de Ski St-Bruno leur domaine skiable de prédilection. N’habitant qu’à 15 minutes de la station, ils viennent régulièrement terminer leurs journées ici. Possédant une passe familiale de soirée, par ailleurs très abordable, ils y viennent régulièrement. Cependant, leur fréquentation des pistes est tributaire de l’horaire sportif des trois enfants athlétiques de la famille. Ludovic, à l’épaule fraîchement démise (pour la 2e fois…) suite à un accident de vélo sur la glace, pratique tous les sports sur lesquels il peut mettre la patte. Maïna quant à elle doit conjuguer avec ses quatre jours de plongeon en vue de sa prochaine participation aux Jeux du Québec. Éloïse, la cadette, joue à la ringuette trois fois par semaine. Elle partage son temps entre son sport et ses activités de romancière en herbe. Les parents, quant à eux, travaillent à temps plein et font le taxi! Histoire de se donner un défi, Éric, le père, s’est mis au télémark il y a deux semaines…

Article précédentSommet Saint-Sauveur, 7 décembre: Comme si de rien n’était.
Article suivantSommet St-Sauveur, 13 décembre: Doux, doux!
Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.