Pas l’hiver

Alors qu’il fait 12 degrés dans ma maison et que dehors le thermomètre me nargue avec ses 5 degrés, je me trouve choyé de prendre la route pour Sommet St-Sauveur. Je n’ai aucun regret de laisser derrière-moi la panne d’électricité qui dure depuis deux jours. Les vents violents de samedi soir ont laissé des traces de leur passage. Sur les pistes de la station, une multitude de petits débris me rappellent qu’elle n’a pas été épargnée elle non plus. Cependant, ces débris sont petits; les plus gros ont été enlevés avant l’ouverture: arbres et branches tombés finiront leur existence en bordure de piste. Autrement, le ski est superbe et la température très clémente. En fait, on dirait le printemps…

L’âge d’or de l’Âge d’or

Un lundi matin sur les pentes de Sommet St-Sauveur est tout sauf désert! Les skieurs et planchistes sont présents très tôt. La gamme d’âge des visiteurs va probablement de 4 à 80 ans. Et il est remarquable de constater que les gens du bel âge (joli euphémisme) sont nombreux et drôlement vifs. Qu’il soit dorée, troisième ou beau, cet âge où l’on devient maître de son temps et de ses actions n’a rien à envier aux jeunes. À vue d’oeil, il est clair qu’il y a davantage de cheveux blancs que de pantalons tombant sous les fesses. Pour le dire autrement, sur les pistes la sagesse dépasse la nonchalance. C’est réjouissant et encourageant de constater à quel point la vie après la carrière et la famille est si remplie. Et ça ne skie pas en “p’tit vieux”! Sur les pistes, la notion longtemps véhiculée que la vieillesse est petite est bien derrière-nous. Le mot “vieillesse” lui-même doit être abandonné. L’expression Âge d’or prend tout son sens quand on voit ces retraités en pleine forme dévaler les diamants noirs avec aplomb et détermination.

Un monde en soi

Chaque station de ski a sa propre culture, sa signature, sa dynamique. C’est l’héritage des ans, la contribution du personnel et la fidélité de la clientèle qui définissent le caractère unique de chaque station. Ainsi, SSS peut se targuer d’avoir un des plus vieux héritages de ski au Québec. Le lieu est attirant et on s’y sent chez-soi. Le domaine skiable est grand, avec un accès à Sommet Avila; le chalet offre plusieurs endroits où se vêtir, se reposer, se réunir. Tout cela n’est rien sans le personnel. C’est ainsi que je fais la rencontre de Marie-Michèle, préposée au nettoyage. Détendue et engageante, Marie-Michèle veille sur “son” espace: les tables de la cafétéria. Tout est propre et bien rangé. Un mot poli rappelle à ceux qui l’oublieraient qu’il est interdit de laisser des sacs à l’intérieur. On jase et je découvre une employés détendue et bienveillante. C’est comme si on se connaissait. C’est bien ce que je disais, on se sent ici comme chez-soi! La saveur de Sommet St-Sauveur est bel et bien un monde en soi.

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.