Rares sont les nord-américains qui partent en voyage de ski dans les Alpes au début du mois de novembre. La plupart optent habituellement pour le moment de l’année correspondant au coeur de la saison de ski, afin de se garantir des conditions de glisse optimales.
Oui, au début du mois de novembre, rendons-nous à l’évidence, il pleut souvent et la météo est assez « grise » sur une bonne partie de l’Europe centrale. Cependant, si vous considérez le facteur « altitude », vous pouvez déjouer la météo et jouir de conditions optimales sur les pentes!
En effet, la clé du succès d’un voyage de ski en automne en Europe est l’altitude. C’est le seul moyen de garantir des pistes enneigées. Quant il pleut dans les vallées, c’est généralement la tempête de neige sur les glaciers, et quand c’est nuageux dans les vallées, c’est souvent ensoleillé sur les glaciers à plus de 3000 mètres d’altitude.
La météo maussade de novembre dans la vallée, à 1100 mètres d’altitude…
…cède sa place au soleil et au ciel bleu sur les pentes à plus de 3000 mètres d’altitude.
Cette année, le choix de la station était assez simple, car après avoir skié à pareille date l’année dernière à la station offrant la plus haute remontée mécanique de Suisse, je me suis dit que je répéterais tout simplement la même formule gagnante, mais chez le pays voisin, l’Autriche.
La station autrichienne offrant la plus haute remontée mécanique est le glacier de Pitztal.
Le glacier de Pitztal, au milieu de nulle part
En observant la station du glacier de Pitztal plus attentivement avec Google Maps, on se rend compte que le domaine skiable est très particulier.
En effet, il semble être situé carrément au milieu de nulle part, car on ne distingue aucune route se rendant à la base des pistes et le stationnement semble étrangement éloigné des pistes. La raison est que le domaine skiable le plus élevé de Pitztal est concentré uniquement sur le glacier, situé en altitude, et que pour monter rejoindre les pistes, les skieurs doivent emprunter un funiculaire souterrain, reliant stationnement et domaine skiable.
Contrairement à plusieurs autres stations, le domaine skiable du glacier de Pitztal n’est pas connecté avec un domaine skiable à basse altitude. Il n’y a pas de piste officielle pour skier du glacier jusqu’en bas dans le fond de la vallée, bien que ce soit théoriquement possible en mode « hors piste », mais seulement quand il y a beaucoup de neige.
En termes d’étalement ou de largeur, le domaine skiable est limité par les montagnes qui entourent le glacier sur presque tous les côtés. C’est une véritable vallée glaciaire avec un seul petit exutoire en aval du glacier. Nous pouvons facilement comparer l’étendue du domaine skiable du glacier de Pitztal avec le versant sud du mont Tremblant. Évidemment, la différence majeure est que sur le glacier de Pitztal, il n’y a aucun arbre, étant donnée l’altitude nettement plus élevée.
Il faut aussi noter la présence d’un domaine skiable secondaire nommé « Rifflsee », situé juste à côté du glacier de Pitztal. Cependant, la connexion avec celui-ci est à sens unique, et par une seule piste. Le domaine de Rifflsee n’est ouvert que pendant le cœur de la saison de ski… donc à ce temps-ci de l’année, il est inaccessible. Ironiquement, à vol d’oiseau ou géographiquement parlant, le glacier de Pitztal est situé plus près des glaciers skiables de Solden que du domaine skiable de Rifflsee.
Bref, les skieurs convergeant à Pitztal, y viennent principalement pour skier la vallée glaciaire en haute altitude. C’est définitivement le point fort de la station.
Le glacier de Pitztal, c’est le plus haut domaine skiable d’Autriche… mais étrangement pas le plus étendu, et c’est probablement pour cette raison que la station de Pitztal demeure tout de même beaucoup moins fréquentée que d’autres stations.
Pitztal n’est pas une station avec un village aux pieds des pentes comme on pourrait le penser. En fait, lorsqu’on se trouve à la base de la montagne, on ne voit pas les pistes de ski, on ne voit pas de village, on ne voit pas le chalet des skieurs et on ne voit même pas de remontée mécanique! C’est particulier et c’est assez pour se demander si on est au bon endroit!
La seule chose qu’on retrouve à la base de la montagne, c’est le stationnement pour les voitures, un arrêt d’autobus et une billetterie. La billetterie communique avec une station souterraine, à l’intérieur de la montagne, qui permet d’emprunter un funiculaire aux allures de métro urbain, qui transporte les skieurs jusqu’au domaine skiable. .
Le transport et l’hébergement
Pour rejoindre la région du Tyrol autrichien et la vallée de Pitztal, nous avons choisi de nous poser en avion à Munich, dans le sud de l’Allemagne. De l’aéroport, il suffit de prendre en charge une voiture de location, qui nous permettra d’entrer en Autriche par la route franchissant le col de Fernpass à 1212 mètres d’altitude… c’est le trajet le plus direct. Dès le 1er novembre, toutes les voitures prises en charge à l’aéroport de Munich sont munies de pneus d’hiver. La particularité de ce trajet en voiture par le col de Fernpass est qu’il ne nécessite pas l’achat de vignette spéciale pour conduire sur les autoroutes autrichiennes. Les seules autoroutes empruntées sur ce trajet sont allemandes et donc gratuites. Au total, il faut compter environ 2 heures et 30 minutes entre l’aéroport de Munich et l’entrée dans la vallée de Pitzal.
Côté hébergement, la vallée de Pitztal n’offre aucun hôtel avec bannière nord-américaine. On ne retrouve que de petits hôtels locaux qui sont éparpillés tout le long de la vallée, sur environ 25-30 km. On retrouve aussi de nombreux appartements qui sont loués directement par les habitants de la vallée. Pour ma part, j’ai trouvé un meilleur rapport qualité-prix en réservant un de ces appartements, plutôt qu’une chambre d’hôtel. Nous avons logé dans la petite localité de Jerzens, située à environ 25 minutes de route du stationnement du glacier de Pitzal.
Le glacier de Pitztal est situé à l’extrême sud de la vallée et le seul moyen de s’y rendre est d’emprunter l’unique route qui sillonne la vallée du nord au sud. Par cette route, voiture ou autobus sont donc les seuls moyens de transport pour atteindre la station. Il n’y a généralement aucun trafic sur la route car la majorité des skieurs profitent du service gratuit d’autobus desservant la totalité de la vallée. Il n’y a aucun train dans la vallée.