Ce n’est pas tous les jours que j’entends un visiteur s’exclamer ainsi dans une station de ski. À mon arrivée ce matin, l’écran accroché au mur diffuse des bandes dessinées. Un client, visiblement enchanté par la diffusion en cours, s’exclame: “Yé, c’est Peppa Pig!” Le client en question doit avoir 6 ans tout au plus… Bienvenue à Vallée Bleue, une station où la famille règne en maître.

Un “sweet spot”

On me pardonnera de titrer en anglais, mais c’est l’expression qui me vient en tête à chacune de mes visites à Vallée Bleue. Vous savez ce point d’équilibre où tout est parfaitement à sa place, cet espace-temps durant lequel rien ne cloche et où tout arrive à point nommé. Voilà précisément ce que me fait la station encore aujourd’hui. Par exemple, une nouvelle neige est tombée durant la nuit. Quelques centimètres légers et soyeux. Eh bien, l’opérateur de dameuse a su laisser certaines pistes intactes. Ou encore, cette employée de la cafétéria qui livre à la table voisine leurs petits déjeuners afin que les clients n’aient pas à attendre debout à côté de la cantine que leurs oeufs-bacon-saucisse-pain brun soient prêts. Et que dire de toutes ces familles à la marmaille gigoteuse qui choisissent la station pour son accueil sans faille?! Tiens encore mieux: le préposé à la remontée qui joue habilement du balai à long manche pour enlever la mince couche de neige tombée depuis l’aube, afin de m’éviter d’avoir un derrière mouillé. Oui, tout est à sa place et au bon moment et sans cérémonie. Un naturel de bon coeur et très “sweet’!

Un cadre enchanteur

En opération depuis 1963, Vallée Bleue est située sur une montagne relativement modeste en terme de hauteur. Pourtant, la station réussit à tirer le maximum de son environnement. Comme c’est toujours le cas, la carte des pistes ne rend pas justice à la topographie et au tracé véritable de celles-ci. Les pistes plus longues, et plus faciles, sont situées de part et d’autre de la montagne. Sur le flanc droit, on peut même remonter à la force de ses propres mollets sur un sentier partagé de randonnée alpine. Ce qui est en soi une excellente idée pendant que fiston prend ses leçons. Pour ma part, le meilleur point de vue est tout au long de la remontée dans la quadruple centrale. Étroitement bordée de hauts conifères enneigés, la remontée est toujours un moment magnifique à l’abri du vent. Certes la vitesse de cette remontée n’a rien pour donner la nausée, mais comme le cadre naturel y est si beau, rien ne presse. Sous nos skis pendants, des enfants défilent derrière leur instructeur dans une piste équipée de plusieurs modules.

Des coups de coeur

Aujourd’hui, je fais ma première visite de la saison à Vallée Bleue. Évidemment, je me promets de revenir. La bonne humeur que procure tous ces enfants, la simplicité du lieu, l’accueil chaleureux et cordial, ainsi que certaines pistes particulièrement invitantes contribuent à faire de chaque visite un moment agréable et relaxant. Ça tombe bien, car reprendre la route à 16H00 le dimanche n’est pas une mince affaire avec la circulation ultra dense à la hauteur de la vallée de Saint-Sauveur! Avant d’affronter le monstre autoroutier, aussi bien profiter du lieu et explorer mes pistes préférées. La Twist, par exemple, est une piste qui reçoit moins de visiteurs, comme si elle était cachée. Ce n’est pas le cas de cette intermédiaire. C’est juste que son départ est discrètement localisé entre la Sous-Chaise (juste sous nos pieds durant la remontée) et la Black Foot (une débutante où s’écoule une bonne partie des skieurs de ce calibre). Bien bordée de gros arbres, la Twist est toujours superbe en son tracé étroit et sinueux. Pour entreprendre des pistes expertes, il faut se diriger sur le flanc gauche de la station. La remontée triple donne accès, entre autres, aux Panorama, Expert et Apollo. Trois superbes pistes plus pentues (pour ici), bien qu’on les souhaiterait plus longues. De ce sommet, la Chamois donne accès à la Ziggy-Doo pour une descente serrée et à pic. Je l’évite aujourd’hui, car le fond très ferme se fait entendre entre les bosses. Il s’agit pourtant d’un beau défi en plein dans la ligne de pente.

“Veux pas m’en aller…”

Il est 15h00. Une petite fille pleure; elle doit être épuisée après une belle journée de ski. Elle ne veut pas quitter. Mais attends, il ne s’agit pas de la même enfant qui pleurait ce matin parce qu’elle ne voulait pas skier? B’en oui! Moi non plus je ne veux pas partir, mais j’ai une chronique à écrire! Je garde cependant un excellent souvenir de ma journée lumineuse et relaxante. Vallée Bleue s’est une fois de plus révélée comme un de mes “sweet spots” préférés!

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.