Le ski en Inde n’est certainement pas aussi reconnu mondialement que le Taj Mahal. Par contre, depuis l’ouverture de la plus haute télécabine du monde à Gulmarg en 2005, la montée du Cachemire sur la planète ski est indéniable.
La remontée Poma a été installée principalement pour stimuler l’économie locale avec le tourisme intérieur indien. Par contre, lorsque l’hiver arrive, ce sont des visiteurs de partout sur la planète qui convergent vers ce qui est encore maintenant une destination émergente.
Malgré la forte présence militaire et même si le ministère Canadien des affaires étrangères ne recommande pas les voyages dans cette partie du monde, le climat est maintenant définitivement plus serein qu’au milieu des années 90. Il y a certes encore des périodes d’agitation, mais je ne me suis senti aucunement menacé lors de mon séjour.
Plusieurs options s’offrent à vous pour vous rendre jusqu’à Gulmarg. Je vous recommande fortement d’y aller selon vos propres moyens. Tant pour le prix que pour une expérience plus immersive. Vous trouverez facilement un vol entre Montréal et Delhi (où je vous suggère de passer au moins 2-3 jours pour tourister). Une fois rendu à Delhi, de nombreux moyens de transports sont disponibles pour vous rendre à Gulmarg à partir de Delhi. Je vous suggère de prendre un vol intérieur jusqu’à la capitale du Cachemire, Srinagar. Les compagnies les plus reconnues sont Air India, Jet Airways et Kingfisher (Kingfisher est aussi une des marques de bières les plus distribuées en Inde!). Un des meilleurs sites que j’avais trouvé pour magasiner les vols intérieurs était le site de l’aéroport de Delhi.
À votre sortie de l’avion, il y aura plusieurs chauffeurs de taxi qui vous offriront de vous amener jusqu’à Gulmarg. Le tarif est fixe pour le parcours d’une trentaine de minute entre l’aéroport et Gulmarg. Étant donné que la route est plutôt enneigée entre le village de Tangmarg et le plateau où Gulmarg se trouve, insistez pour avoir un 4×4. Le parcours entre Srinagar et Gulmarg est une expérience en soit: attendez-vous à rencontrer plusieurs camions qui semblent venir d’un autre siècle, des petites charrettes de foin tirées par des chevaux rachitiques et à assister à des manoeuvres de dépassement plutôt risquées!
Une fois arrivé à destination, il y a plusieurs possibilités d’hébergement. Prévoyez environ 30$/personne par nuit pour un hôtel de classe moyenne pour Gulmarg. Étant donné le haut taux d’innocupation en période hivernale, n’hésitez pas à négocier! Lorsque j’avais fait des recherches, les tarifs que j’avais trouvés le Web étaient pratiquement le double de ce qui est demandé sur place. Tout dépendant de votre aptitude à gérer l’incertitude, à vous de voir quelle méthode vous va le mieux. Lors de mon séjour, j’avais séjourné au Pine Palace Hotel. C’était l’hôtel avec la meilleure connexion internet, le meilleur bar, des chambres très correctes et un bon restaurant. C’est d’ailleurs à cet hôtel que les responsables du contrôle d’avalanche résidaient lorsque j’y suis allé. C’est toujours pratique d’avoir les derniers scoops sur les possibilités d’ouverture de la remontée en déjeunant!
Il n’y a pas vraiment de problème à bien manger. Tous les restaurants offrent des menus intéressants qui se ressemblent drôlement d’un restaurant à l’autre! Lors de mon séjour, je n’ai eu aucun problème avec la nourriture qui m’était servie. Je n’ai entendu aucune histoire de touristes ayant été malades à cause de ce qu’ils avaient mangé. Étant donné la proximité avec le Pakistan et la confession majoritairement musulmane de cette partie de l’Inde, les mets sont sensiblement différents de ceux que vous pourriez retrouver plus au sud. Je vous recommande d’ailleurs de goûter au kawha. Cette spécialité locale se veut une espèce de thé chaud à la cardamome très savoureux!
Comme l’argent liquide est maître, assurez-vous d’en avoir quelques coupures à votre arrivée! Dans le cas contraire, il y a un guichet automatique qui fonctionne en tout temps (sauf lors des relativement fréquentes pannes de courant!)
Pour tous ceux qui sont accrocs au web, vous serez rassurés d’apprendre que certains hôtels offrent des connexions assez fiables, mais plutôt lentes! Comme les connexions se font via satellites, elles deviennent non fonctionnelles lors d’une tempête.
Point de vue ski, le terrain où s’effectue le contrôle d’avalanche est relativement petit. Par contre, le terrain offert en ski hors-piste est gigantesque! Puisqu’il s’étend sur près d’un kilomètre de part et d’autre du sommet de la télécabine, plusieurs choix s’offrent aux skieurs.
Comme la majorité du domaine skiable de Gulmarg se trouve à l’extérieur du terrain contrôlé, il est pratiquement indispensable d’avoir de l’équipement de hors-piste (fixations, peaux de phoque, etc.) pour pouvoir vraiment profiter des meilleures conditions! Il arrive fréquemment que la ferme à cause des vents violents. Dans ces occasions, il existe plusieurs options sur les montagnes avoisinantes qui requièrent toutes de l’équipement pour que vous puissiez vous déplacer en montagne.
Dans le même ordre d’idée, je vous recommande d’avoir un minimum de formation en sécurité d’avalanche. Bien que la patrouille de Gulmarg émette un bulletin d’avalanche pour les pentes avoisinant le centre, il sera de votre responsabilité d’évaluer les différents aspects et les risques associés à vos sorties. Assurez-vous d’apporter avec vous votre pelle, sonde et ARVA ainsi que savoir comment utiliser de façon efficace chacune de ces pièces d’équipements!
Il est possible d’engager un guide local pour vous encadrer sur la montagne, mais ne vous attendez pas à avoir des guides certifiés comme il est requis au Canada, aux États-Unis et en Europe. La formation et les connaissances de locaux s’améliorent d’année en année, mais je crois qu’il est préférable, dans cette partie du monde, d’avoir un minimum de connaissance et de vous faire vous-même une idée par rapport aux recommandations des guides.
Toutes les personnes que je connais qui sont allées à Gulmarg on vraiment adoré leur expérience! Le choc culturel, la bouffe, la chaleur humaine, la qualité du ski et les paysages à couper le souffle sont tous des raisons pour avoir le goût d’y retourner! C’est définitivement une destination qui vous marquera à vie! Du moins, à mon avis, plus qu’un voyage dans l’ouest canadien ou américain!
Si, à la lecture de cet article, vous avez l’impression de ne pas avoir les connaissances ou l’expérience nécessaire pour profiter pleinement à faire ce voyage, je vous encourage fortement à acquérir l’expertise requise pour pouvoir faire des virages hors-piste en toute sécurité. L’effort requis pour acquérir les connaissances de base vous sera grandement remis lorsque vous ferez votre première descente de 1km de dénivelé dans plus de 30cm de neige sans croiser aucune autre trace!!