L’utilisation des lunettes de ski modernes ne date pas d’hier! Le fameux masque au châssis de caoutchouc et lentille en composé plastique est un produit qui a énormément évolué au cours de la dernière décennie et encore beaucoup de technologies sont applicables à cette pièce d’équipement. Il faut être créatif pour faire évoluer un produit qui, à première vue, peut sembler peu complexe. Au delà de l’esthétisme, on retrouve des champs de vision de plus en plus larges, l’analyse spectrale de la lumière, des formes variées, des lentilles interchangeables et des brevets de toute de sortes sont appliqués pour créer le meilleur produit sur le marché. Depuis quelques années, les lentilles photochromiques marquent une nouvelle approche.

Qu’on se le dise, il n’y a rien de parfait. Si vous skiez généralement le jour, vous utilisez probablement une lentille qui laisse peu passer la lumière, qui se compare à vos verres solaires. En soirée, seul Corey Hart y voyait quelque chose, les lentilles beaucoup moins foncées sont donc priorisées. C’est un fait, la lentille coupe une partie de la lumière. Dans un environnement peu lumineux, utiliser une lentille de jour rend la vision difficile et la pratique d’un sport de glisse hasardeuse. On ne peut malheureusement pas séparer les amateurs en catégories jour et catégorie soir. Alors que faire ? Acheter plusieurs lunettes ? Choisir un modèle à lentille interchangeable ? Un tout-en-un pourrait être une option intéressante. C’est ce que propose la lentille photochromique!

Définition et fonctionnement

Il s’agit d’une lentille qui a la faculté de se teinter en fonction de la quantité de rayons ultraviolets à laquelle elle est exposée. La lentille redevient claire lorsque l’exposition au UV diminue.

D’une marque à l’autre, la nomenclature peut varier: il peut être question de catégories ou encore de S0 à S3. L’ultime référence est le VLT. Il s’agit d’une mesure utilisée pour quantifier et définir l’opacité des lentilles, l’acronyme signifiant « Visual Light Transmission ». Indiqué en pourcentage, un indice VLT élevé indique que la lentille laisse passer beaucoup de lumière. Évidemment, un pourcentage plus bas indique le contraire. Plusieurs fabricants se sont attardé à la technologie photochromique: Zeal, Uvex, Nike, Julbo, POC et Bollé pour ne nommer que ceux-ci. Les teintes, les variations de VLT, les délais de variation de VLT et la polarisation sont également des facteurs qui varient d’un modèle à l’autre.

Illustration du VLT extrait du catalogue de Zeal Optics 2016-2017.

Ceci étant dit, les lentilles de jour, souvent appelé S3, ont des coefficients VLT variant de 5 à 20%. Les lentilles de soir, quant à elles, S0 et S1, sont de 50 à 90%, jusqu’à près de 100% pour les lentilles dites claires. Entre les deux, on retrouve toutes les autres lentilles pour les conditions intermédiaires. Ce sont les S2. Les lentilles photochromiques peuvent couvrir de vastes plages. Voici quelques exemples:

Jacques Boissinot essaie La Julbo Titan avec la lentille Zebra Light. Photo: F. Lanctôt
  • Lentille Automatic+ de Zeal : 18% à 33%
  • Lentille Zebra Light de Julbo: 16% à 80%
  • Lentille Modulator de Bollé : 26% à 66%
  • Retina NXT de POC: 10 à 50%

La suite des choses:

Quelques produits photochromiques seront disponibles cette saison. Vous pouvez compter sur l’équipe de ZoneSki.com pour s’y attarder et vous donner l’heure juste! Les lentilles photochromiques n’ont pas encore vraiment la cote dans le marché. Les plus grands fabricants de lunettes de ski n’ont accordé que peu d’attention à cette technologie. Ceci dit, l’option est bel et bien disponible chez certain manufacturiers. Est-ce que les modèles à lentille interchangeables vont perdre du terrain face aux lentilles photochromiques? Est ce que les habitudes des adeptes de glisse vont s’orienter vers cette technologie? L’avenir nous le dira. En attendant, n’hésitez pas à nous partager votre opinion sur ce sujet!

Article précédentAvril à un fil
Article suivant“Two pin or not to pin”? Voilà la question!
David est d'abord un spécialiste de la vidéo, de l'image et des technologies télévisuelles qui s'y rattachent. Jadis instructeur, patrouilleur et technicien d'atelier, ces expériences lui ont permis de bien maîtriser les différentes facettes du monde du ski. Aujourd'hui, c'est plus de 25 ans de passion sur les pentes qu'il exprime à travers les chroniques qu'il rédige.