Le beau temps est de retour, les chaudes journées rallongent et sont de plus en plus fréquentes, signe que le printemps est bien installé depuis plusieurs semaines déjà en Estrie. Pour le Mont SUTTON, avec la fin de saison qui approche à grands pas, c’est le moment de l’année pour organiser le fameux défi Réal. Pour les habitués, c’set ce qu’ont peu comparer au glas qui sonne pour la fin de saison. Qu’est-ce que c’est le défi Réal exactement ? Qui est ce fameux Réal ?

Ce n’est pas peu dire que la famille Boulanger a eu un énorme impact pour la petite municipalité de Sutton quand ils sont venus s’y installer en 1945. Tout a commencé par leur entreprise familiale, Les Produits Laitiers Sutton, qui a permis à la famille Boulanger de se faire un nom dans la communauté, et de pouvoir profiter de ce qui était à l’époque un Mont Sutton complètement sauvage. Ce n’est qu’après avoir vu ses frères Benoît et Hercule revenir exténués d’une journée complète à ne faire qu’une ou deux descentes de ce qu’on appelait à l’époque le « ski sauvage » sur le massif de Sutton que Réal eut la curiosité d’essayer cette déclinaison du sport de glisse, à l’époque encore peu populaire. Inutile de vous préciser qu’il en a eu la piqûre. 

C’est donc le 17 décembre 1960 que la première saison de ski sur le Massif de Sutton fut inaugurée. Comme on peut le voir sur cette photo d’archives, la première version du Mont SUTTON ne se concentrait que sur ce qui est aujourd’hui le télésiège II. 10 ans plus tard seulement, représenté par la carte couleur, le Mont SUTTON ressemble à 90% à ce que nous connaissons aujourd’hui. C’est difficilement plus authentique!

C’est justement cette vision du développement des pistes, et leur renommée aujourd’hui, qui ont fait de Réal et de la famille Boulanger des icônes de l’industrie du tourisme du ski, dans l’Est tout comme dans l’Ouest canadien. La Sno-engineering inc. a eu l’occasion à plusieurs reprises d’embaucher Réal pour tracer les pistes de stations au québec, comme le Valinouët, Orford, Comi, le Mont Ste-Marie, Bolton Ski Area au Vermont et même le célèbre versant BlackComb en Colombie-Britannique.

Alors le défi Réal, on comprend que c’est en l’honneur de Réal Boulanger, véritable icône du ski en Amérique du Nord, mais c’est quoi le principe ? À la dernière journée de ski de la saison, la montagne promet de faire rouler le télésiège principal, le II, tant et aussi longtemps qu’il y a un minimum de deux personnes par chaise, à chaque deux chaises, du moins jusqu’à ce que le soleil ne soit couché complètement. À plusieurs reprises dans le passé, nous avons réussi à faire tenir cette promesse jusqu’au coucher de soleil mais c’est en avril 2019 que le record absolu a été battu, laissant la chaise rouler jusqu’à 19h33! Cette année malheureusement, ce n’est que jusqu’à 18h40 que nous avons réussi à faire tourner la chaise, la foule était nettement moins grande que les années passées, probablement à cause des conditions de fin de saison plus que marginales, et le peu de neige restant au bas du II. C’est ce qui a mis fin à une saison particulière au Mont Sutton, avec bien des hauts et des bas, plusieurs bas, et une saison estivale qui ne saurait commencer trop vite en Estrie!

Évidemment, après chaque défi Réal, s’en suit un après-ski bien mérité au bar le Tucker, mythique terrasse et bar de la montagne, avec de la musique « live » et un gros BBQ où les vrais de vrais peuvent goûter au dernier après-ski de la saison. L’authenticité, l’histoire et l’équipe derrière Sutton sont toutes des raisons parmi lesquelles je suis heureux d’y skier chaque année depuis maintenant plus d’une décennie. 

Réal boulanger (gauche) et Jean Lessard (droite), fondateur de l’école de ski de Sutton
Source : http://museeduski.blogspot.com/2009/12/ceremonie-daccrochage-de-skis-de.html
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Félix LeBlanc
Félix est un passionné du ski, de la technologie et de l'art visuel. Curieux de nature, il se garde bien informé sur tout ce qui touche de près ou de loin ses passions et tout comme Ron Fournier, adore "donner son deux cents" à ses lecteurs. Chasseur de tempêtes pour tracer les plus beaux sous-bois de la province, sa maxime dans la vie est celle-ci : "Ta pire journée de ski est toujours meilleure qu'une journée ordinaire au travail".