Dès l’arrivée au sommet du Massif de Charlevoix, le ton est donné: la journée sera teintée d’expressions anglaises pour témoigner de la splendeur du ski qui s’amorce sous un ciel bleu ensoleillé. De fait, les plaques d’immatriculation de l’Ontario se multiplient alors que nous cherchons notre espace de stationnement, signe que nous sommes en pleine semaine de relâche dans la province voisine du Québec. Même si les Ontariens sont nos voisins, la station charlevoisienne ne se trouve pas nécessairement à leur porte, alors nous avons voulu savoir pourquoi ils choisissent de faire la route vers les hauteurs de Charlevoix afin de dévaler les pistes jusqu’au majestueux fleuve Saint-Laurent.

Deux ados impressionnés

On dit souvent que l’émerveillement se dévoile lorsqu’on regarde la vie avec les yeux d’un enfant. Même s’ils ne sont plus des enfants mais plutôt des adolescents, Ryan et Tom, respectivement 12 et 14 ans, sont émerveillés par leur première visite au Massif de Charlevoix.

Ces deux jeunes originaires d’Ottawa passent leur semaine de relâche à skier au Québec avec leurs parents, et cet hiver leurs skis se sont rivés sur ce qu’ils qualifient, avec raison, «de la montagne avec le plus long dénivelé dans l’est du Canada».

Très excités par leur journée de ski, Ryan enchaîne: «On vient d’Ottawa, donc les montagnes sont plus petites. Nos amis nous en parlaient depuis quelques années, comment le ski est bon ici, et on s’est décidé à venir l’essayer.» Son frère Tom n’attend pas avant de poursuivre sur le coup de l’émotion: «C’est vraiment fou! On a l’impression qu’on skie directement dans le fleuve, la montagne est grosse et les conditions de neige sont superbes.»

Ils ont adopté le Massif

Pour Janette et son fils Joey, le fait de skier au Massif de Charlevoix durant le Spring break est devenu une expérience à répéter, eux qui en sont à leur quatrième visite.

«Le Massif est notre meilleure destination de ski à partir d’Ottawa! On revient ici parce que ce n’est pas trop achalandé, il y a beaucoup de neige et peu de glace dans les pistes. Il y a des beaux sous-bois et des pistes à bosses répartis partout sur la montagne. En plus, les Québécois sont super sympathiques, l’ambiance est vraiment chaleureuse même en hiver», exprime Janette, sourire en coin.

Impatient de commenter dès que sa mère termine son dernier mot, Joey lance: «C’est différent par rapport à une montagne normale, parce qu’en arrivant au sommet, on descend tout de suite avant même de monter. Et en plus, chaque descente donne un point de vue différent sur le fleuve, c’est fou comment c’est beau!»

Ici pour le ski et l’ambiance charlevoisienne

Le panorama est évidemment évoqué par toutes les personnes rencontrées, et c’est d’ailleurs la première chose que Marketa et Jaqueline, belle-mère et belle-fille, soulignent lorsqu’on leur demande qu’est-ce qu’elles apprécient du Massif de Charlevoix. «C’est particulier que la meilleure vue soit quand on descend… Dans les Alpes, c’est quand on monte dans le télésiège qu’on peut contempler la beauté des montagnes. Ici, c’est quand on descend que la vue est impressionnante», avance Marketa, une femme d’origine tchèque qui vit maintenant à Ottawa avec sa famille.

Il est vrai qu’en tant que skieurs québécois, qui avons vu et revu les points de vue du Massif de Charlevoix en images ou en skiant sur place, les fameuses descentes vers le fleuve sont devenues presqu’un acquis de notre imaginaire collectif. Mais dans les yeux de personnes qui viennent d’une autre province, cela est devenu un des aspects majeurs de l’expérience de glisse, ou à tout le moins une forte motivation pour faire la route jusqu’ici.

D’ailleurs, Jaqueline, qui en est à sa première visite, renchérit: «La vue est incroyable! Et j’aime beaucoup la diversité des pistes et la façon dont la montagne est configurée, ce qui nous permet de combiner des bosses, du damé et du sous-bois dans une même descente.»

Mais il y plus que la vue et la qualité du ski; il y a cette ambiance qui fait du Québec, et plus particulièrement la région de Charlevoix, un endroit distinct. Et c’est peut-être aussi ce qui en fait une destination de plus en plus prisée des Ontariens. C’est Marketa qui a mis le doigt dessus: «L’atmosphère de la région Charlevoix est particulière. Les gens sont accueillants et sympathiques, toujours prêts à nous accueillir à bras ouverts. Il y a aussi cette vision très locale dans l’approche touristique, par exemple quant aux produits qu’on retrouve dans les restaurants, qui nous permet de goûter les saveurs de la région, comme les fromages de Charlevoix. Et sans oublier les bières de microbrasserie, qui sont excellentes!»

Et de fait, après une journée de ski au Massif de Charlevoix à enligner les descentes en contemplant le fleuve, quoi de mieux qu’une bonne bière au bar du sommet, Le Grand Duc, avant d’aller terminer la soirée dans un bon resto de Baie-Saint-Paul!

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Son intérêt pour la nature et le grand air se décline en deux principales activités : le ski alpin (sa grande passion) et la randonnée en montagne. Rédacteur professionnel dans la vie de tous les jours, et prenant un malin plaisir à photographier les paysages d’hiver et les skieurs lorsqu'il pratique son sport de prédilection, Pierre aime écrire sur le ski et partager ses expériences, photos à l’appui.