Une des choses que j’aime du ski alpin, c’est qu’on a toujours la possibilité de découvrir quelque chose. Que ce soit un type de terrain, une technique de saut (et d’atterrissage), une pièce d’équipement, une méthode de glisse… le monde alpin ne se résume pas simplement et c’est tant mieux! Même si l’objectif ultime des sports de glisse reste le même (dévaler des pentes avec plaisir), les manières d’y parvenir diffèrent bien évidemment d’un individu à l’autre.

La semaine dernière, j’ai eu l’occasion (que dis-je, le privilège!) de terminer l’année en beauté: j’ai été initiée aux rudiments du télémark par Johanne La Roche. Le télémark m’intrigue depuis plusieurs années déjà; j’ai côtoyé plusieurs «télémarcoeurs» (comme le dit si bien Gerry2doux!), et chaque fois qu’un de ces poètes de la glisse se trouve dans mon champ de vision, je suis hypnotisée par leur manière de descendre. C’est gracieux, élégant, c’est une valse avec la neige et les bosses… y’a de quoi piquer la curiosité! Rassurez-vous, je ne vais pas vous donner un cours mais plutôt vous livrer mes impressions suite à ma journée d’apprentissage.

D’abord, l’équipement: les bottes sont d’un confort qui n’a rien à voir avec les bottes alpines! Évidemment, la souplesse aux orteils y est pour beaucoup. De plus, celles que j’ai eues aux pieds pour la journée (Garmont) étaient munies d’une semelle antidérapante, je crois bien que c’est «standard» pour les bottes de télémark mais ça ajoute au confort car à aucun moment on a l’impression qu’on va perdre pied en descendant un escalier ou en marchant sur un plancher dur.

Les fixations: puisque le talon doit être libre, la fixation s’apparente à celle d’un ski de fond pour le principe. Le bout avant de la botte est tenu fixement dans une pièce métallique et un système d’attache à ressort vient entourer la botte pour serrer le tout au talon. Ajoutez une petite courroie de sécurité (attention: c’est l’indicateur Gauche-Droite!) et tout est prêt. Les fixations de télémark peuvent être adaptées à n’importe quel ski vendu «flat», sans fixations alpines. Pour ma journée, j’avais des Rossignol Experience 83 aux pieds, je n’étais donc pas trop dépaysée! Concernant l’aspect «déclenchement des fixations en cas de besoin» questionné par Jacques lors de nos descentes… ce n’est pas fait pour se déclencher. Par contre, tout au long de mes virages, je n’ai aucunement senti que j’étais prise dans un quelconque piège.

En piste, les premières «nouvelles» sensations de glisse ne se font pas attendre: on avance facilement, avec un pas de ski de fond… en terrain alpin! Déjà je me dis que je ne craindrai aucun faux-plat… Pleine de sagesse, Johanne me montre d’abord comment freiner, et me rassure: en cas de pépin, je peux me mettre en position «ski alpin»! C’est une bonne nouvelle car pour les premiers virages, je ne suis pas du tout rassurée.

Qu’est-ce qui est différent dans les virages? Ça dépend du point de vue! Johanne m’explique que c’est «comme en alpin»: ligne de pente, regard lointain, bonne posture, contrôle… moi, je suis obnubilée par le fait que je dois faire travailler mes orteils! Travailler avec les genoux éloignés, les 2 jambes asymétriques, un pied à plat, l’autre qui travaille des orteils… c’est tout un défi pour l’équilibre! Après quelques rires, quelques cris et quelques virages, j’ai fini par réussir «le bon côté»… vous savez, ce côté de virage qu’on réussit toujours très bien, dans lequel on est le plus à l’aise… ça, c’est mon virage vers la droite. Le virage à gauche restera raide et m’empêchera de respirer une bonne partie de la journée! Mais bon, c’est une initiation, je ne vais pas me mettre la barre trop haute!

Comme le montre la vidéo, j’ai eu bien du plaisir. Johanne explique très bien, et sans tomber dans les technicités, m’a bien fait comprendre comment je me sentirais, et à quoi je devais m’attendre. Ce qui a joué en ma faveur: mon niveau de ski alpin, la forme physique de mes jambes… et mon orgueil! Cet orgueil, qui me fait m’entêter à me positionner, à essayer, encore, toujours, à réussir mon virage plus faible… 

On m’a posé la question à quelques reprises: «Et tes genoux?? Et tes jambes?» Mes jambes étant déjà en forme, je n’ai pas eu à faire d’exceptions: je me suis étirée comme à l’habitude après une journée de ski (oui, je suis religieuse comme ça…). Mes genoux n’ont pas du tout souffert, pas plus que le bas de mon dos. J’ai réalisé la cause exacte: tous les mouvements de virages en télémark sont sans coups, toujours en douceur et en transition. Les skis restent toujours au sol et ne frappent jamais violemment la neige. Aucun impact, aucun choc, les articulations n’ont presque rien à absorber! J’imagine qu’il en va autrement dans une piste à bosses à toute vitesse, mais la technique elle-même ne fait appel qu’à la souplesse et à la force musculaire. De plus, le fait qu’on garde toujours le dos bien droit fait travailler les abdominaux plutôt que les muscles dorso-lombaires… parfait pour la colonne! (Et en plus on respire mieux…)

Lors de mes descentes, on a croisé une amie de Johanne qui était impressionnée de me voir essayer le télémark. Elle craignait ne pas avoir la forme nécessaire… en fait, je suis tentée de dire qu’en télémark, on dépense bien l’énergie qu’on VEUT dépenser. Nul besoin de faire un étirement complet, ni d’exagérer les mouvements pour se retrouver en «ciseau» à chaque virage! De ce que j’ai ressenti, c’est essentiellement la force qu’on applique ainsi que la longueur de nos jambes qui dictent notre niveau de confort.

En conclusion, je considère sérieusement la possibilité de faire l’achat d’un équipement de télémark l’a prochain. Sans dire que je m’y mettrai à temps plein, j’aime bien savoir que j’ai la capacité d’utiliser ce matériel… et j’y vois une belle ouverture pour me mettre au ski de randonnée!

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Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.