Le ciel bleu se reflétait sur la rivière des Outaouais alors que je partais de Norway Bay, où j’ai passé la nuit. Pour la première fois en plusieurs semaines, ma première pensée alors que je montais dans ma voiture n’était pas de mettre le chauffage : le mercure grimpait déjà rapidement vers le point de congélation avec la ferme intention de le dépasser.

Le Pontiac est une région qu’on oublie malheureusement trop facilement : ce sont les villages qui se trouvent en amont de Gatineau dans la vallée de l’Outaouais, surplombés par le majestueux escarpement d’Eardley qui marque le début des Laurentides.

Au milieu, un modeste centre de ski familial de 6 pistes et 131 m de dénivelé, le Mont Chilly, comble l’espace entre la vallée de la Gatineau et les quelques stations de l’autre côté de la rivière.

Le long des 45 minutes de route 148 qui me séparaient de Fort-Coulonge, ces villages se réveillaient, les restaurants locaux recevant leurs clients pour le déjeuner du samedi matin. Bientôt, je sortais sur un chemin qui s’enfonce dans la forêt devant un petit panneau servant de seul indice du chemin vers la station. Quelques minutes sur un chemin de terre, et la limite de vitesse chute à 15 km/h, puis des panneaux annoncent une traverse de skieurs : le chemin passe à travers la base du Mont Chilly, et un chaleureux chalet à l’esthétique du milieu du siècle dernier nous accueille.

Dans une si belle journée à la fin de la relâche scolaire, le petit stationnement de la station commençait déjà à être serré. Malgré ça, il n’y avait aucune attente à signaler à l’arbalète, la seule remontée mécanique de la montagne.

À chaque fois que je viens skier ici, la chose qui saute aux yeux est l’absence absolue de stress, d’empressement et de complexité. On se partage les tables dans la cafétéria (qui ne sert pas de repas chauds cette année) et sur le patio pour se changer, on se prend un billet à 25 $, et on traverse la rue pour se lancer dans les pistes. On n’est toutefois pas pressés; on fait juste profiter du beau temps.

De ces pistes, il y en a six, chacune avec sa propre ambiance, de la descente sinueuse et facile à la ligne abrupte et bossue, en passant par les sous-bois.

La page Facebook de la station annonçait une surface granuleuse sur une base ferme, mais ça s’est avéré être plutôt une surface plutôt ramollie qui se traçait super bien, même dans les sous-bois et la piste 4 plutôt ombragée. Mes meilleures conditions en 3 visites à cette montagne!

Le sous-bois principal de la station est plutôt clairsemé, mais quand-même parsemé de bâtons de ski qui semblent servir de tuteurs pour un reboisement.

Le seul hic de la journée a été un arrêt de la remontée vers 13 h 30, après qu’un skieur l’ait fait dérailler. Tout le monde est allé prendre une pause d’une quinzaine de minutes au chalet pendant que l’équipe de la station a vite fait de tout remettre en ordre. À la fin de tout ça, j’ai vu la seule file d’attente de la journée se former (un gros 3 minutes), puis disparaître.

Mon coup de cœur de la journée a été — comme toujours — la piste 4, la plus difficile de la montagne, avec ses abrupts, ses bosses, et ses arbustes.

Je suis parti après quatre heures de ski et une quinzaine de descentes parsemées de pauses-jasette. J’avais un souper de famille à Aylmer, à 1 h 45 de là. Mais skier à Chilly, pour moi, c’est un peu comme aller à la plage : c’est bon pour m’enlever le stress de la semaine. C’est toujours tranquille.

Le Mont Chilly est ouvert tous les week-ends, habituellement jusqu’en avril, ainsi que les 12, 13 et 18 mars. Pour les annonces et conditions, consultez leur page Facebook.

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