À mon arrivée, j’ai eu l’impression qu’on déroulait le tapis rouge pour les visiteurs de la station. Située à quelques pas de la ville de Rossland en Colombie Britanique, Red Mountain a la réputation bien méritée d’être une destination pour les experts et les adeptes de sous-bois extrêmes. La montagne est située dans le sud de la province, dans le secteur des Kootenay, appelé Powder Highway, et pour cause: annuellement, il y tombe plus de 750cm de neige… pour les vieux comme moi, c’est 25 pieds! L’article du New York Times vantant cette station ainsi que celle du Massif de Charlevoix avait piqué ma curiosité. Je voulais m’y rendre et voir de mes yeux. Première réaction… OUF! C’est à pic ici! Mais j’ai aussi découvert une station où les débutants et intermédiaires y trouvent plaisir.

La montagne skiable, un peu d’histoire

On y trouve une variété de pistes allant de pistes vertes jusqu’aux pistes extrêmes. Lors de ma visite, j’ai goûté au ski par dessus les nuages et croyez-moi, c’est spectaculaire. En milieu de montagne, on se sent plonger dans les nuages!

La station dispose pour l’instant de trois télésièges fixes, au grand plaisir des utilisateurs. Les commentaires de ceux-ci: «Ça nous donne le temps de se reposer les jambes, la poudreuse est présente plus longtemps sur les pistes, ces dernières sont moins achalandées et l’attente aux remontées est rarement un problème.» Comme quoi… on apprend à prendre le temps!

La station sait qu’elle devra améliorer la signalisation des pistes afin de faciliter la découverte de la montagne aux nouveaux venus. Au sommet, une signalisation adéquate est présente mais en milieu de piste, lorsqu’il y a des choix à faire, il est facile de s’y perdre. Quoique les pistes finissent toutes par vous amener à une remontée, il est sécurisant de savoir où l’on skie.

C’est à Red Mountain que Nancy Greene a fait ses débuts. En 1968, Nancy avait gagné une médaille d’argent en slalom géant aux Olympiques de Grenoble. À voir la qualité des pistes, il est facile d’imaginer un jeune y prendre rapidement l’expérience requise à la compétition de ski de haut niveau.  La piste Main, qui servait aux descentes de la coupe du monde dans les années 1960-70 est impressionnante à tous les points de vue. On me disait que Red a été la station ayant fourni le plus d’athlètes à l’équipe canadienne de ski de son histoire.  

Faire le plein d’énergie
À la station, il y a deux endroits pour manger. Le Paradise Lodge situé à mi-montagne est un endroit prisé par les adeptes. Le menu est varié et les  prix sont abordables. En exemple, une assiette de truite grillée steelhead et une salade vous coûteront 10$. Au chalet principal il y a un grand restaurant, le Sourdough Grill and Pizzeria, puis le bar Rafters, qui est un incontournable en fin de journée. Ce dernier a une grande terrasse et lors de mon passage on pouvait profiter du soleil qui plombait.

On peut séjourner à la base de la station, où des appartement et condos sont à louer. Vous pouvez visiter le site afin de vérifier les prix au www.redreservations.com. La ville de Rossland a aussi quelques hôtels et hébergement. Lors de mon séjour, j’ai eu la chance d’être invité chez un bon ami québécois.

S’y rendre
Le plus grand défi de la station est d’y amener les visiteurs. «On y travaille très fort» m’a confirmé Erik Kalacis, vice-président de la station. L’aéroport le plus proche, celui de Trail à quelques kilomètres de Rossland, ne reçoit pas les grandes compagnies aériennes tel que Air Canada ou WestJet. Un autre aéroport, celui de Castlegar, est situé à 45 minutes de Rossland. Le surnom qu’on donne à cet aéroport est celui de Cancelgar  qui a la réputation d’avoir beaucoup d’annulation de vols à cause de la météo. Une troisième alternative, passer par Kelowna qui est situé à un peu plus de 300 kilomètres. D’autres solutions sont à l’étude, y compris le passage par les États-Unis. Un voyagiste québécois, spécialisé dans les voyages de ski, étudie la possibilité d’ajouter Red à ses destinations. Un tout inclus pourrait être une solution facile pour les visiteurs du Québec.

L’expansion de la station
À ma première journée de visite, un soleil radieux éclairait la station de haut en bas et la visibilité était parfaite. Des guides bénévoles m’ont aidé à découvrir cette station si prisée des experts. J’ai même eu l’occasion de visiter le mont Grey, secteur accessible seulement par Catski. Grey peut se skier sur tous les versants, offrant des pistes intermédiaires, expertes et extrêmes selon la direction que vous prenez. La station a annoncé qu’elle installerait un télésiège à l’été 2013 afin d’ouvrir la montagne à tous. On veut y ouvrir cinq pistes de calibre intermédiaire qui seront entretenues et damées. Selon les guides, la montagne a davantage besoin de ce genre de pistes afin de satisfaire la clientèle moins expérimentée tout en ouvrant un versant hors-piste réservé aux adeptes de l’extrême. La station n’est pas encore fixée sur ce qu’on fera du Catski. Plusieurs montagnes environnantes sont à l’étude pour remplacer la destination Grey en Catski.

Auparavant, les stations de Red Mountain et du Massif de Charlevoix avaient une entente qui permettait aux détenteurs de billets de saison de skier l’autre montagne gratuitement. Cette entente n’a malheureusement pas été renouvelée cette saison (2012-2013).

En conclusion
Red Mountain Resort est une station à découvrir. Je peux facilement comprendre l’intérêt du prestigieux New York Times, plaçant la station au huitième rang mondial des endroits à visiter, devant New Delhi et Singapour. J’y ai trouvé bien plus qu’une station pour skieurs extrêmes. On peut y séjourner en famille et profiter d’une très belle station, loin de la cohue des grands centres. J’ai bien l’intention d’y retourner!

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De la photo au ski en passant par la voile et la moto, Jacques (La Comète) garde un coeur jeune en vivant à fond chacune de ses passions. Essayez de le suivre en piste... vous comprendrez l'origine de son pseudonyme!