Depuis les deux dernières années, vous avez probablement perçu l’engouement autour de la randonnée alpine (rando alpine, en plus court) augmenter parmi les skieurs de la province. Pratiquée depuis des décennies en Europe, la rando alpine a fait son apparition il y a un peu plus d’une dizaine d’années au Québec et n’a cessé de gagner en popularité. Vous êtes intéressé par la pratique de cette activité mais ne savez pas par où commencer? Les prochaines lignes vous seront utiles pour découvrir les différents aspects de ce sport, allant des conseils vestimentaires aux bonnes pratiques en montagne.

Tout d’abord, ce lexique fourni vous permettra de vous familiariser avec les termes couramment utilisés. Libre à vous d’y référer tout en lisant le présent texte ou de le parcourir avant! Ce vocabulaire vous permettra également de mieux suivre conversations avec vos amis initiés ou les propos des conseillers en boutique.

Le territoire disponible

Les stations de ski nous ont observé dans les dernières années et force est de constater qu’elles ont su s’adapter à la demande croissante. Aujourd’hui, on recense près d’une trentaine de stations de ski au Québec qui ont aménagé des sentiers d’ascension, voire des secteurs complets dédiés à la rando alpine, et ce nombre augmente à chaque année, même en plein milieu de la saison. Ces sentiers et secteurs sont, à moins d’avis contraires émis par la station, patrouillés, sécuritaires et très faciles d’accès, n’ayant pour la majorité aucune approche à effectuer. Il s’agit du meilleur endroit où se familiariser avec les techniques et le matériel de rando alpine. La proximité avec les services et la patrouille de la station est rassurante et évite de se retrouver en fâcheuse situation.

Les conseils de base

Comme pour toute discipline qu’on aborde en tant que néophyte, il faut trouver ses limites et les respecter. Bien entendu, la règle d’or c’est le contrôle, à la fois de notre rythme en ascension et lors de la descente. 

Ne partez jamais seul pour explorer un nouveau secteur ou aborder une nouvelle discipline: soyez toujours accompagné d’un ami. Qu’il soit au même niveau que vous ou expert aguerri, personne n’est à l’abri d’un incident et les sorties effectuées en solo sont déconseillées.

Pour le bien de la nature et de la discipline, il est important de partager et respecter l’environnement et les autres participants. Plusieurs stations affichent les règles de base du randonneur alpin à l’entrée des sentiers, assurez-vous de suivre ce code afin de garantir le plaisir de tous les skieurs et de garder le secteur accessible à long terme.

L’équipement spécifique

L’avantage de faire une initiation à la rando alpine en station de ski, c’est qu’il y a de fortes chances que la station où vous planifiez votre première ascension offre le service de location d’équipement. Pensez-y à deux fois avant de vous équiper de la tête aux pieds car bien que le billet d’accès aux sentiers soit nettement moins cher que celui des remontées mécaniques, l’équipement est quant à lui, beaucoup plus dispendieux. 

Sans s’embarquer dans trop de détails techniques, ce que vous devez savoir se résume en un mot: compromis. Vous aurez à choisir entre un équipement plus efficace à la descente, ou plus léger pour faciliter la montée… Même si les nouvelles générations de fixations et bottes hybrides permettent d’avoir de moins en moins de compromis à faire, pour débuter, la meilleure recommandation est d’éviter de choisir un équipement trop spécifique (léger à la montée ou ultra-performant en descente) à moins d’avoir plus d’une paire de skis et de bottes dans votre arsenal.

Le sac à dos est probablement la pièce d’équipement la plus oubliée dans le choix du matériel. Et pourtant, un sac à dos du mauvais format pour vos besoins rendra votre expérience très désagréable. Trop gros, et trop rempli: vos ascensions seront ralenties, et vous vous sentirez encombré en descente. Trop petit, et vos poches débordent de matériel qui n’y tient pas? Il faut revoir le choix du sac! De plus, le contenu du sac mérite aussi beaucoup d’attention.

Règle générale, pour des sorties de quelques heures, on choisira un petit sac (25 litres et moins) ou même des fois un hip-bag (sac banane) si vous avez prévu une seule montée. C’est moins gênant lors de la descente et plus léger à la montée, les peaux d’ascension pourront être pliées et rangées dans votre manteau pour la descente. Prévoyez de l’eau, préférablement dans un contenant isolé, et des noix salées. Selon la température, un duvet plus épais pourra être comprimé dans le sac. Gardez votre casque attaché à une sangle du sac pour l’ascension. Un petit ensemble d’outils peut se révéler fort utile pour les ajustements ou bris mineurs. C’est tout! Pas besoin de plus. Étant en station, tout est à portée de la main et nul besoin de prévoir une évacuation de fortune, les patrouilleurs sont là pour ça. 

L’aspect vestimentaire

L’élément clé à ne pas négliger est l’habillement. C’est parfois la différence entre une superbe journée, ou une torture! En montant, notre température corporelle augmente drastiquement et la sueur arrive rapidement, il faut donc éviter de partir pour l’ascension trop vêtu, et être prêt à ouvrir les fermetures-éclair d’aération au fil de la randonnée afin de permettre à la chaleur corporelle de s’évacuer sans faire de condensation. Rien de pire que de se mettre à geler dans l’humidité alors que notre corps se rafraîchit à l’arrêt! Petit détail: ne portez jamais vos lunettes de ski sur votre casque ou tuque lors de l’ascension! Inévitablement, la condensation s’y formera, puis il sera impossible de nettoyer la lentille sans l’abimer: oups, vous avez perdu vos lunettes pour le reste de la journée! 

Ce même principe s’applique pour le haut du corps également. Une fois arrivé en haut de la montagne, si vos couches de base et intermédiaires sont mouillées, le froid peut s’y engouffrer et faire rapidement baisser votre température corporelle. Équipez-vous d’un manteau de ski permettant d’accommoder plusieurs épaisseurs (multicouches) et évitez les manteaux de ski doublés. De l’extérieur vers le corps, on mettra: un hardshell (coquille coupe-vent) par-dessus un duvet, puis une couche intermédiaire d’une épaisseur appropriée et une couche de base. 

Gérer l’habillage multicouche peut sembler complexe, mais c’est là qu’un minimum de préparation pour la sortie est essentiel. Quelle température fait-il, quelle est la durée de la sortie, ou le niveau d’intensité recherché? Lorsque vous avez choisi les vêtements en fonction des critères énumérés, souvenez-vous qu’on commence la montée avec un petit frisson, comme cela on évite la surchauffe, et on enfile les couches isolantes une fois arrivé en haut. (Pour en apprendre davantage sur le multicouches, suivez les liens des images vers des articles de La Cordée et de MEC.)

Deux choses particulières à éviter: si vous suez beaucoup, évitez de monter avec votre coquille Gore-Tex car ce type de matériel empêche l’humidité de sortir. Également, à moins d’avoir un duvet synthétique ultra-respirant, les manteaux de duvet en plume d’oie, bien que très respirants, ont tendance à perdre de leur efficacité une fois humides. Ces conseils demeurent très généraux et chaque individu apprend à gérer son habillement en fonction de ses préférences et tolérances. Informez-vous auprès de votre boutique de ski et d’équipement de sport et portez attention à votre gestion naturelle de la chaleur avant de faire un achat impulsif et coûteux!

En conclusion, le ski de randonnée est définitivement là pour rester parmi les skieurs québécois et est bien plus qu’une simple “mode” en temps de pandémie. Fort heureusement, le nombre croissant des usagers des sentiers pousse les associations comme la FQME et la SÉPAQ à augmenter leur offre de territoires accessibles et entretenus, ce qui permet une meilleure dispersion des randonneurs à travers le Québec. Cet “or blanc” qu’est la neige poudreuse demeure cependant une chasse gardée pour bien des adeptes au Québec et se fait malheureusement de plus en plus rare avec nos hivers plus chauds. Soyez toujours prudents et respectueux lors de vos sorties!

N.B. Une deuxième partie à ce texte suivra sous peu, vous donnant davantage de conseils sur les sites à explorer et pour pousser plus loin l’apprentissage de la discipline si vous avez eu la piqure après vos premières sorties!

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Félix LeBlanc
Félix est un passionné du ski, de la technologie et de l'art visuel. Curieux de nature, il se garde bien informé sur tout ce qui touche de près ou de loin ses passions et tout comme Ron Fournier, adore "donner son deux cents" à ses lecteurs. Chasseur de tempêtes pour tracer les plus beaux sous-bois de la province, sa maxime dans la vie est celle-ci : "Ta pire journée de ski est toujours meilleure qu'une journée ordinaire au travail".