Pour plusieurs skieurs, l’endroit est dénué d’intérêt: c’est de taille modeste, on en fait rapidement le tour, vivement une station avec plus de défi! Et c’est justement le désintérêt des uns qui en fait l’attrait des autres: Ski Saint-Bruno crée des skieurs et des planchistes comme peu de stations dans la province. Mais quand on prend la peine d’observer -et on en a bien le loisir dans les télésièges!- on remarque que la création s’étend au-delà de l’initiation de nouveaux adeptes…

Créateur de skieurs

À tout seigneur, tout honneur: ce slogan raisonne dans bien des esprits. Les moniteurs de l’endroit, actifs ou retraités, ont sans l’ombre d’un doute cette devise tatouée sur le coeur. À toute heure du jour, sous le soleil ou les flocons, des novices apprennent les rudiments des sports de glisse. On ne compte plus le nombre d’heures de cours prodiguées dans les pentes de la station. À ces heures s’ajoutent celles des skieurs « autodidactes », qui utilisent le parcours d’apprentissage autonome. Chacun y va à son rythme mais pas aveuglément: du personnel qualifié veille discrètement à une progression saine et sécuritaire, intervenant seulement au besoin.

Un moniteur en pleine séance avec son groupe dans la piste Dinielli, nommée en l’honneur de Tony Dinielli, illustre directeur de l’école de glisse.
À quelques endroits dans la montagne, des sections de damage profilé permettent aux novices de mettre la théorie en application.
La largeur des pistes de la station se prête très bien à ce genre d’installations. Un bon ajout pour tous les skieurs qui en sont à leurs premières armes hors des zones pour débutants!

Vous avez une petite baisse de moral passagère? Prenez quelques minutes pour observer les débutants… vous vous surprendrez à échapper un « aaawwwwh! ».

Non, sérieusement… avez-vous vu ce casque!? Aawwwwh!
La beauté du parcours SkiGo/SnoGo, c’est qu’il est bon pour tous les âges. Aucune gêne à avoir, c’est isolé au pied des pentes, et les consignes à suivre sont indiquées avec des rappels visuels.

Créateur d’habitués

Si vous arrivez à la station passé 10h00, vous verrez des gens quitter. La vague matinale venue déjeuner à la cafétéria, rassasiée par les deux-oeufs-bacon-café et les premières traces, quitte pour ses autres occupations, laissant la place à la deuxième vague, plus lève-tard. Ce groupe, qui préfère attendre les rayons un peu plus chauds du soleil et apprécie l’animosité d’une station visitée par des groupes scolaires, sera en piste jusqu’à l’heure du diner. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le dernier lampadaire d’éclairage s’éteigne, après le dernier patrouilleur rentré au local à la fermeture. Toutes ces vagues de skieurs sont autant d’habitudes réconfortantes pour l’abonné loyal qui accorde une partie de sa journée à son sport préféré.

La matinée encore grise ne freinait pas l’ardeur de ce trio qui m’a gratifiée d’un superbe salut de duchesse de la Chaise de Saint-Bruno.
Ce pictogramme, planté n’importe où ailleurs au Québec, pourrait être signe de conditions marginales, ou de danger réel. À Ski Saint-Bruno, il sert à indiquer aux novices que la piste a un départ… abrupt.

Créateur de neige

La Montérégie jouit d’une réputation peu enviable, même si réaliste: mise à l’avant-plan lors de la crise du verglas de janvier 1998, la région est connue pour ses aléas météo, ce qui en fait un endroit où les attentes envers les conditions sont… faibles. Ski Saint-Bruno fait partie des stations qui, par l’entremise de Snö Innovation, fait un pied de nez annuel à Dame Nature. La fabrication de neige n’a plus de secrets pour eux, pas plus que l’entretien et les différentes décisions à prendre selon la nature des précipitations qui s’abattent sur les pistes. On a rarement vu la station prise au dépourvu, même après plusieurs millimètres de verglas. Pendant que d’autres régions de la province râflent tempête après tempête, ici, malgré El Niño, on skie sur des conditions très agréables: du moëlleux sur le petit versant sud, un fond un peu plus ferme au nord puisque plus fréquenté et travaillé. Tout ça est plutôt admirable, sachant que le parc voisin peine à entretenir ses sentiers…

Ce planchiste a suivi le code vestimentaire de l’endroit!
Oui, ils peuvent vous aider. Non, vous ne les dérangez pas! Ils sont là pour répondre à vos questions!

L’hiver 2024 ne passera probablement pas à l’histoire pour sa générosité en neige, mais Ski Saint-Bruno fait office de village gaulois, en résistant encore et toujours!

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Adepte de plusieurs sports de glisse, Geneviève sépare son temps entre le plein-air, le tourisme, la production de contenu écrit et les photos de chats. En station, vous la retrouverez dans un sous-bois, occupée à contempler le paysage entre deux virages.