Grosse petite journée

Je partais avec l’intention de faire une petite journée de ski, ma première de la saison. Je ferais quelques descentes en télémark et je reviendrais tôt. Cependant une fois sur place, le charme irrésistible de Tremblant a opéré. Instantanément. Et comme à chacune de mes visites. Alors, oui, j’ai skié jusqu’à ce que mon genou droit crie au meurtre. Car il faut le dire, c’est une journée de glisse magnifique, exceptionnelle, qui s’offre à moi.

Ciel bleu ponctué de quelques nuages, thermomètre très favorable et vent à n’en-même-pas-parler. L’achalandage est modeste et les 6 pistes offertes sont sur neige fabriquée. Hors des pistes, point de ski. Oh! Il y a bien quelques audacieux qui ont fait des traces sur de la neige naturelle près du sommet. Dans 10-12 centimètres de neige sans aucune base digne de ce nom…

La réalité

La réalité c’est que s’il manque du personnel ici, ça ne paraît pas. Il est clair que, comme toujours à Tremblant, tous les angles ont été couverts. Que ce soit à l’accueil, à la billetterie, à la fabrication de la neige, au restaurant du sommet, etc. ça tourne rondement. L’ambiance est festive et ça sent le temps des Fêtes, même avec un sol complètement dépourvu de neige à la base de la station.

Les fourmis que sont les équipes d’enneigement sont à pied d’œuvre partout sur la montagne. L’enneigement fabriqué est d’excellente qualité. Il n’y a aucun caillou ou autres débris sortant du sol pas encore gelé. En effet, vous n’avez pas à craindre de sortir vos skis neufs de leur emballage. Au “pire” de la journée, vers 14:00, on détecte quelques petits cailloux perdus faciles à éviter et ne présentant aucun souci. Par ailleurs, en se rapprochant du sommet on constate que Mère Nature a été plus généreuse avec son saupoudrage de neige. Mais pas tant que ça…

Autre aspect de la réalité: des mesures sanitaires sont en vigueur. Rien de neuf sous le soleil. L’application de ces mesures mérite toutefois quelques mots au sujet des billets, des passes provinciales et des passes de saison. Si vous détenez un abonnement saisonnier, vous ne devrez présenter votre passeport vaccinal qu’une seule fois, lors de votre première visite, ou par vidéoconférence (un rendez-vous est nécessaire). Pour ce qui est des billets quotidiens (et des passes provinciales), il faut présenter le passeport à chaque visite. Vous devrez acheter vos billets d’avance en ligne ou par téléphone et les faire valider sur place. Dans tous les cas, une pièce d’identité est requise. Et puisque qu’on parle de réalité, évitez-donc les mauvaises surprises: visitez le site web de Tremblant afin de ne rien échapper.

L’âme de Tremblant

N’étant moi-même pas tellement amateur de modes, de tendances, de saveurs du jour ni d’autres patentes en vogue, je m’avoue ravi et charmé par le village au pied de la station. Peu importe la saison, déambuler dans ces rues et ruelles aux couleurs vives et aux oriflammes battant tout vent, le charme et la magie qu’exerce le cœur piétonnier de la station est tout simplement irrésistible. Prendre un café ici, se faire préparer un thé à emporter là ou flâner devant les devantures de boutique, tout est prétexte à savourer le moment et à se laisser envoûter par le charisme de cette station si unique. De nombreux visiteurs marchent lentement en tournant la tête dans toutes les directions.

Alors que les skieurs se dépêchent de remonter, les flâneurs, au contraire, traînent de la patte et pratiquent un carpe diem enviable. Tout cet univers a été créé de toute pièce, ne l’oublions pas. On pardonne aux visionnaires cet excès, cette démesure, car le charme est puissant et on oublie vite que personne ne vit véritablement ici! Quoi qu’on en dise, la station a une âme. Elle est généreuse, belle et magique.

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.