Je visite Tremblant plusieurs fois par année, en toute saison. Pour le ski, c’est toujours une source d’excitation. Je me prépare la veille, fébrile. Je pars de la maison très tôt, car la station est toujours très achalandée. Toujours! Ma plus récente visite n’y fait pas exception. Pour le stationnement ma préférence se porte vers le versant nord, un peu moins fréquenté pour l’accès à la montagne. Prenant possession de mon billet au guichet dès 8:10, je suis prêt pour une première remontée à 8:20. Traînant toujours une sensibilité due à cinq vis et une barre en titane dans le tibia, c’est une piste verte qui m’attire d’abord (P’tit bonheur). Hey, tout va bien! On passe au bleu (Beauchemin Haut). J’enchaîne du vert et du bleu sur les versants nord, sud, Soleil et Edge jusqu’à 13:00. Je vais alors faire ma tournée du village. Je me dis, une fois de plus, que Tremblant c’est tellement, tellement plus que “juste” la glisse!

Le village

Créé de toute pièce par les administrations successives, le village est absolument charmant. Malgré qu’il ne s’agisse pas d’une véritable entité municipale, le village n’en est pas moins un lieu de rencontre au caractère européen, mais avec une saveur tout à fait québécoise. D’innombrables visiteurs, et pas que des amateurs de glisse, déambulent dans les petites rues piétonnières en pente qui parsèment le coeur de la station. L’ambiance est tout à fait irrésistible! Plusieurs petits havres extérieurs permettent aux visiteurs de relaxer et de prendre la mesure d’où ils sont. Cafés et boutiques affichent sans complexe un luxe rustique qui séduit les visiteurs étrangers. Il est possible de circuler ici en toute quiétude et d’observer les skieurs et planchistes se pavaner dans des tenues parfois hyper luxueuses et exclusives. On y verra aussi le dernier cri en matière de vêtements techniques. Malgré cela, les tenants du jet-set et les hippies néo-modernes se côtoient dans un cadre où la glisse est le noyau qui explique la présence de tous. J’adore l’endroit… mais je m’en fatigue vite à chaque visite! Je prends un délicieux café et m’assois à l’extérieur pour observer la foule. Surtout, en fait, pour écouter les langues parlées. Ça me fait rêver de me sentir en plein coeur d’une destination de renommée internationale. Je retourne sur le versant nord, histoire de terminer ma journée dans un cadre moins exclusif et plus naturel.

Quoi d’autre que la glisse?

De tout! On retrouve à Tremblant toutes les activités qui font que l’hiver est beau. Randonnées alpine et pédestre, ski de fond, raquettes, fat bike, motoneige, traîneau à chiens, escalade de glace, aires de jeux pour les enfants… Ajoutez à la liste des activités moins physiques telles que: spa, massage, restaurants, magasinage, casino et vous obtenez une partie de ce qu’offre cette destination unique au Québec. Je profite de mon passage pour piquer une jasette avec des visiteurs qui jouissent de la montagne de manière autre que par le ski ou la planche. Unanimes, ils témoignent de la beauté, de l’accessibilité, de la majesté et du calme (une fois éloigné des endroits hyper fréquentés) de Tremblant. Voisine immédiate du parc national du Mont Tremblant, la station de ski est une porte d’entrée d’importance vers la grande nature. Alors que le contact avec les autres skieurs me paraît un peu difficile (serait-ce le caractère luxueux de la station qui rend les visiteurs plus… réservés?), les personnes rencontrées qui sont venues pour une autre activité que la glisse me semblent plus bavardes!

Encore, please!

Entendu de la bouche d’un étudiant ontarien en visite à la station, cette déclaration résume pour moi ce qu’est Tremblant: une destination unique où l’on souhaite revenir encore et encore. Alors que l’essence d’une station de ski se définit par ses pistes, son enneigement, son terrain, son dénivelé ce sont les gens qui la fréquentent qui révèlent son âme! Merci à vous, les belles rencontres. Sans vous, la station ne serait qu’un grand et magnifique terrain de jeu, mais grâce à vous j’y passe un moment privilégié et mémorable. Encore, please!

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Patrick Teasdale aime beaucoup jouer dehors. Télémarkeur depuis longtemps, il explore maintenant les possibilités du ski de randonnée alpine. Il troque volontiers sa pagaie groenlandaise ou ses skis pour une tasse d'excellent thé vert japonais. Un brin poète et idéaliste, il ne demande qu'à être émerveillé par une trouée de lumière, un chant d'oiseau ou une lame de neige. Il aime soigner ses chroniques et ses photos.