Qui dit jour de tempête dit: domaine skiable limité et conditions de visibilité faible voire nulle en domaine alpin. Peu importe, même si vous devez vous attendre à voir plusieurs remontées mécaniques fermer au fur et à mesure que le vent se lève, une bonne idée est de quand même monter le plus haut possible si ce terrain est accessible avant que la tempête n’augmente trop en force pour profiter des zones comme Crystal qui est généralement ouvert même par journée de vent sur Blackcomb.

La station y a installé en 2015 un télésiège débrayable pour remplacer un vieux triple fixe donnant accès même à un plus grand dénivelé. Ce secteur comprend plusieurs sous-bois parmi les plus intéressants des deux montagnes : Arthur’s Choice, Outer Limits et même le combo « Rider’s Revenge » et « In the Spirit » dans la même descente. Parions que vos quadriceps en souffriront à mi-chemin! Ce secteur comprend aussi plusieurs pistes de bosses et des secteurs hors-piste très intéressants, surtout en descendant du côté du chalet Glacier Creek. Dites-vous que les forêts de pruches, l’arbre le plus fréquent de la région, vous donne un monde d’opportunités hors-piste! C’est pratiquement partout skiable entre les pistes et c’est souvent là que vous y rencontrerez les plus belles conditions.

Du côté de Whistler, un jour de tempête, le haut est plus souvent qu’autrement fermé aussi. Les zones les plus intéressantes sont le secteur Big Red et surtout Garbanzo avec des pistes comme celle en-dessous de la chaise, Seppo’s, les sous-bois comme « Unsanctionned » où vous y retrouverez le fameux « piège à Eugène », du nom d’un skieur québécois ayant dû être sorti par les pieds par votre humble zoneskieur et son fils Jonathan, où il est tombé tête première dans un ruisseau profond (il se reconnaîtra en lisant ceci)! Allez aussi faire le combo « Club 21 » et « Side Order » où il m’est arrivé de tracer dans plus de 40cm de neige vers 14h lors d’une chute de neige colossale.

Lors d’une journée de tempête, le problème n’est généralement pas le terrain skiable mais les forts vents, ou les précipitations. J’ai skié cette année dans des conditions de tempête où à la base du Garbanzo, il y tombait une pluie abondante mêlée de neige mouillée alors qu’au haut du Garbanzo, il faisait nettement en-dessous de zéro. Ce genre de journée sera alors une sorte de « iron man » d’endurance, jusqu’à ce que l’eau finisse par transpercer vos vêtements! (Vive le Gore-Tex!)

l faut simplement trouver le moyen d’exploiter la montagne différemment mais comme je le disais, avec 8 200 âcres, même avec une fermeture partielle du domaine skiable, on finit toujours par y trouver son compte.

Les rares journées de beau temps sans chute de neige

De tous mes voyages à Whistler-Blackcomb, il ne m’est arrivé que rarement d’avoir des journées de beau temps. Lors de mon dernier voyage, en janvier 2016, sur sept jours de ski, j’ai eu deux journées de beau temps. La visibilité y étant enfin bonne, c’est la journée pour sortir vos appareils photos parce que les paysages y sont à couper le souffle. Allez au sommet de Whistler contempler la vue sur « Black Tusk », une montagne avec un pic pointu de roche visible du sommet.

Seul bémol, par température ensoleillée, il est possible, bien que rarement, d’avoir des poussées d’air froid sur les montagnes et un mercure autour de -20 degrés. J’apporte toujours un manteau un peu plus chaud si une telle température est prévue mais dites-vous que la montagne est déserte par temps froid donc encore plus idéale pour tester vos skis de vitesse!

Ces journées de beau temps sont le rêve de tout skieur de course : sortez vos skis de GS et même de descente, c’est le temps de vous faire une « Dave Murray Downhill », la piste homologuée descente olympique! Les vitesses de pointe que vous pourrez atteindre dans cette descente de 1 300m de dénivelé, à un très bon angle, sont d’un tout autre registre en terme d’émotions mais autant sinon plus d’adrénaline que de skier des bols!

La station dame généralement deux fois par semaine « Lower Franz », la descente olympique féminine et la plus longue piste damée continue des deux stations : « Peak to Creek ». Ne vous trompez pas, si Peak to Creek est damée une journée de beau temps, vous devez faire cette longue descente sinueuse. Même un skieur bien entraîné n’est pas capable de descendre ce genre de pistes sans s’y arrêter au moins une fois : on parle quand même du dénivelé total de Whistler : 1 650m! Après deux descentes, lorsque vous n’aurez plus de jambes, il vous reste la piste d’entraînement : Ptarmigan ou les autres pistes damées moins difficiles dans le secteur Emerald.

Du côté de Blackcomb, les pistes à mi-montagne sont probablement les plus belles pistes de calibre « non-olympique » que vous pourrez skier en terrain damé. Elles ont un dénivelé d’environ 600m dans le secteur Solar Coaster et Excelerator. Les vitesses qu’on peut y atteindre vous permettront de tester vos limites parce qu’à Blackcomb, la neige est essentiellement naturelle, un peu croûtée par le froid mais jamais glacée : il y a de la prise partout dans ces pistes, un pur régal pour des skis de GS. Mentions aux pistes Springboard, Ross’ Gold, Cruiser, Honeycomb et Zig Zag où je me suis amusé à tester les 21m de rayon de mes skis, en exploitant toute la largeur de la piste!

Le secteur « 7th Heaven » aussi peut être intéressant, surtout pour le paysage sur Blackcomb. Les pistes suivantes sont damées à l’occasion et on peut y carver à souhait : Cloud Nine, Panorama et Hugh’s Heaven. Ce secteur par contre peut être très achalandé, surtout les journées de fin de semaine. Pour le skieur amateur d’équipement de course, je conseille toujours d’aller à Whistler-Blackcomb avec une deuxième paire de skis adaptée aux conditions damées. Vous ne le regretterez pas!

Le regret de quitter après une semaine

Avec les 8 200 âcres de domaine skiable, ces deux stations offrent du terrain skiable pour tous les calibres, de débutant à skieur extrême. J’ai déjà entendu Érik Guay affirmer que s’il devait choisir une station dans toutes celles qu’il a skié, il choisirait Whistler-Blackcomb. Je peux comprendre ce choix : une semaine, ce n’est pas assez pour skier cet immense domaine skiable. Certes, on peut skier quelques fois les pistes les plus intéressantes mais il y aura toujours un nouveau sous-bois, une nouvelle piste, un nouveau hors-piste à y découvrir, même lors de cette cinquième visite à la station dans mon cas.

Loin d’être ma dernière visite à Whistler Blackcomb, je vous invite à visiter cette magnifique station, la plus grosse d’Amérique du Nord et l’une des plus grosses au monde. En espérant que ce guide en quatre chapitres ait pu vous aider à vous y retrouver!

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En ski, Julien est un adepte de la doctrine « avoir le bon outil pour faire la bonne job »; il est donc l'heureux propriétaire d'une quincaillerie assez élaborée de paires de ski. Il ne sort jamais sans traîner au moins deux paires de skis, histoire de viser toujours le ski parfait pour toute condition donnée, y compris les imprévus!